Les copains s’entrainent pour des objectifs de taille, je profite de toutes les sorties qu’ils organisent pour faire le plein de rando-vols.
Sylvain est à fond dans l’entrainement et a plein d’idées en tête. Il m’appelle samedi soir pour me proposer une Dent Parrachée à la journée avec décollage. Euh là comme ça ? t’es sûr ? Je suis prise de court… Certes, l’idée est alléchante mais là, comme ça, au pied levé, c’est un peu raide, je ne suis pas bien entrainée, j’ai même pas regardé les conditions… Oh pis le souvenir de ce couloir menant au col de la Dent, tout en caillasse à cette période de l’année – 1 pas en avant, 3 pas en arrière – non vraiment là, j’ai envie d’autre chose, un truc tranquille. Sylvain n’est pas en reste et il a un autre projet sous le coude qu’il me propose : poser la voiture à Aussois avec les « grosses voiles » dedans, faire une navette jusqu’au pied de Longecôte, monter les 1000 et quelques mètres de D+, décoller, poser à Aussois, puis prendre les remontées mécaniques, prendre le thermique, re traverser la vallée et aller récupérer la voiture. Hormis l’atterro Longecôte, le plan est séduisant alors c’est parti !
La Longecôte, je la vois depuis mon potager et quand j’en ai marre de regarder les
tomates liserons pousser, je lève les yeux et je l’admire. De loin, le sommet semble triangulaire avec des pentes douces. De plus près, c’est pas exactement ça…
Le projet est ouvert au club mais finalement, nous ne sommes que trois au départ d’Aussois ce dimanche matin à 6h, Sylvain, Bruno et moi. Rejoindre le départ de la rando nous prend pas mal de temps puisqu’il faut redescendre pour traverser la vallée puis remonter par les chemins tout juste carrossables qui serpentent... Bref, en montagne, un simple trajet de 4 km à vol d’oiseau se transforme en véritable expédition !!!
On attaque la rando. Mais c’est quoi c’t’affaire, y a pas de chemin ? Bruno semble connaître l’itinéraire alors je suis son sentier invisible, dré dans l’pentu. A froid ça pique un peu… Sylvain part bille en tête mais il sera calmé un peu plus loin. Cela ne l’a tout de même pas empêché de parler pendant toute la rando ! « Tu vois quand tu viens de là et que tu pars en cross, tu peux prendre cette ligne-là », « y a un très bon thermique ici », « Une fois que t’es à 3000 ici c’est gagné » Bref, un guide à thermique ! Faut dire que les sommets qui nous entourent, il les a plus souvent vus du ciel que les deux pieds au sol ! Si un jour j’arrive à le suivre, je le lâche plus !
Nous avançons, pas si vite mais pas si lentement. Nous choppons la crête qui mène au sommet et sur laquelle il y a un vrai chemin. Nous posons les sacs vers 2800 ou 2900m. Ça ne décollera pas plus haut, alors pourquoi porter ? Dernière partie jusqu’au sommet dans des zones de rochers et nous y sommes enfin ! Au sommet, nous avons une vue magistrale sur la Dent Parrachée. Pour aujourd’hui, c’est mieux de l’avoir dans le paysage, mais nous nourrissons secrètement le projet d’y aller un jour dans l’été, si les planètes sont alignées. Vue également sur les autres sommets de la Vanoise, l’aiguille de Scolette, la pointe de la Norma etc.
Nous redescendons pour décoller. Je mets un milliard d’années à me préparer. Bruno qui est prêt depuis un bail décolle en premier avec un léger vent de cul. Il court loooooongtemps dans les éboulis avant de prendre son envol, enfin. Sylvain avec sa skin lui emboite le pas, dans du vent nul. Il court un peu moins longtemps. Je bidouille encore un moment avec ma sellette et ma voile avant d’être fin prête. Un léger face (ou est-ce un léger rouleau ?) et en trois pas, je suis en l’air. Comme quoi, rien ne sert de courir !
Allez c’est parti pour une longue traversée ! C’est marrant de voir Aussois sous cet angle-là ! Je ne m’aventure jamais très loin, du coup cette perspective nouvelle du paysage m’amuse ! Je survole cette forêt immense en me demandant bien où Sylvain compte poser pour récupérer la voiture. J’avance encore un peu et je survole les gorges de l’Arc, très enclavées, magnifiques ! Dommage que ça ne rende rien à la vidéo… Mais je vous le dis, qu’est-ce que c’est beau ! Alors, croyez-moi ou venez vérifier par vous-même
Au loin, la barrière de l’Esseillon se dessine avec ses nombreux forts. Trop beau aussi !
Je parcours les 5 km qui me séparent de l’atterro avec émerveillement, comme si je découvrais ce lieu pour la première fois. Le parapente a ça de merveilleux que de nous offrir à chaque vol de nouvelles aventures, de nouveaux paysages toujours changeants selon la saison et la météo.
J’arrive en vue de l’atterro et me retrouve en terrain un peu plus connu. La manche à air indique un léger vent de sud/Lombarde. MMmmhh… ça sent le posé foireux. Stupide mental… Comme il a décrété que j’allais poser comme une patate, ben je pose comme une fleur de patate : en douceur, les deux pieds au sol mais avec un superbe hors terrain dans les prés non fauchés… Bref, pour la précision, on repassera…
Il est déjà finalement bien tard et l’option acheter le forfait + reprendre le télésiège + revoler me semble complexe au vu de la tonne de choses que j’ai à faire ce jour-là. Je laisse donc mes deux compères remonter sans moi. Sylvain parle certes beaucoup, mais s’il dit ce qu’il fait, il fait aussi ce qu’il dit. Il est allé poser dans un mouchoir de poche à la côte 2000 sous Longecôte pour récupérer la voiture. En voyant la photo de son atterro improvisé, je suis bien contente qu’il ne m’ait pas demandé d’y aller !
De mon côté, direction les travaux dans la maison. Et puis Valérie arrive ce soir à la maison pour quelques jours de vol rando en Maurienne. Au vu des prévisions, ça va être d’enfer… ! A suivre….
En vidéo, ça donnait ça :
https://www.youtube.com/watch?v=YUODekzUGzshttp://www.youtube.com/watch?v=YUODekzUGzs