Cavaler à la descente flingue moins les genoux et les chevilles que descendre "peinard", par contre ce sont les disques vertébraux qui dérouillent.
J'ai 70ans, je cavale à la descente depuis l'âge de 19ans. A cette époque, on n'avait pas de bâtons et les cannes de ski posaient problème pour grimper, c'était réservé à la rando... avec des pointes qui n'étaient pas adaptées à des sols durs donc des appuis incertains.
Je ne me suis jamais fait mal aux genoux ni aux chevilles, malgré des sacs souvent très lourds.
A 32ans, j'ai commencé à souffrir du dos, j'ai fait des lumbagos à répétition (une fois, il se déclencha au 2ème virage aux Grands Montets, je ne raconte pas l'enfer de la descente et des 600km de route - en 4L - pour rentrer à Paris) et à 45ans ce fut la sciatique paralysante, deux semaines sous morphine avec à l'issue une partie de billard pour retirer le disque L5-S1 complètement naze, qui s'était extrudé dans le canal médullaire.
J'ai dû arrêter de grimper à Bleau parce que je ne pouvais plus prendre le risque de sauter, et sans entraînement à Bleau je ne pouvais plus aller le WE au Saussois, je ne pouvais plus aller l'été à Chamonix ni dans les Dolomites.
Les talons-aiguilles, c'était fini à cause d'une perte résiduelle de tenue de la cheville droite.
Il m'a fallu des années avant de pouvoir à nouveau marcher en montagne, à cause des descentes.
Il m'a fallu des années avant de pouvoir skier à nouveau sur des "autoroutes" et bien plus avant de pouvoir à nouveau descendre dans des pentes raides avec plein de bosses comme au Solaize ou au Brévent.
Le slalom et le géant, c'était fini.
L'alpinisme, c'était fini.
Quand je me suis mise au parapente, j'ai poussé un grand OUF : finies les angoisses à la descente en pensant à mes vertèbres... qui furent cependant secouées plusieurs fois pour d'autres raisons. Maintenant ma L5 et ma S1 sont bien soudées, c'est le disque L4-L5 qui encaisse et il n'est pas aussi costaud que le L5-S1 d'origine, je fais donc attention à la descente... en cavalant. Avec les bâtons et des bonnes grolles montantes à semelles vibram, les appuis sont dynamiques, les muscles gainent bien les os et les articulations et, malgré le peu de souplesse lié à l'âge, je ne me fatigue pas et je ne mets pas ma vieille carcasse en péril... tout en faisant très attention à ma cheville droite, plus faible que la gauche et cassée en 2011.
Par contre je ne peux plus courir sur le plat, les vertèbres ne supportent pas les chocs. Un moindre sprint pour attraper un bus n'est plus possible, j'ai tout de suite mal dans tout le dos.
Marcher à 12km/h, c'est fini. Quand j'artille, je fais à tout casser du 8km/h et cela me fait mal au dos, je ne tiens pas longtemps.
J'arrive encore à porter des charges lourdes (+de 30kg) sur une claie de portage, avec beaucoup de précautions, mais les 80kg que je portais à 23ans (j'en pesais 63) quand je vendangeais à Martigny (VS) me semblent maintenant irréels, c'est probablement là la cause de mes ennuis vertébraux.
On a souvent mal au dos plus à cause d'un mauvais sac que d'une charge trop lourde, et on ne fait pas un sac n'importe comment. Le sac que j'utilise en vol-rando est un sac d'origine ITV en toile de parapente (livré avec l'Awak 18) cousu sur une sellette Radicale. Le portage est médiocre mais avec la voile (U-Turn Everest 21m² / 2,6kg), la veste de vol et la petite bouteille d'eau, je n'ai que 4,5 kg sur le dos et c'est supportable pour monter aux Frêtes ou à la Tournette, c'est plus discutable pour aller au Mont Blanc et il ne permet pas de porter des skis.
Je vais essayer avec mon vieux sac d'escalade qui offre un portage très agréable.
Et je guette une UFO 18 d'occasion.