pour le moment, je ne veux pas decoler en nord, un peu trop engagé a mon gout !
Quand j'ai décollé en nord pour la première fois, en septembre 2009, c'était mon 250ème vol et j'avais un stress pas possible avant d'arriver au déco, et puis une fois sur place ce fut évident : il y avait un pet de brise, la neige était dure mais pas glacée, nous n'étions que deux et j'ai décollé la première.
10h40. Décollage dos voile. La voile monte bien, je la sens et je cours comme une damnée dans la pente qui augmente, m'arrêter est très vite impossible, ce serait une mort certaine. Décollage stressant mais impeccable, cela va mieux une fois en l'air.
Là c'est Corinne qui décolle et je prends la photo.
A 14h il y avait de l'air et la Boréa H2 de Corinne, plus large que mon Ultralite, avait du mal à tenir au sol. Gonflage face voile, 3 pas et hop, en l'air.
Evident, je dis !
En septembre 2014 je n'ai pas pu décoller en nord parce que j'avais perdu trop de temps, d'abord par la faute d'un sarpé incompétent qui bouchonnait sur l'arête, puis du fait des biplaceurs qui occupaient le terrain et se tâtaient, en cause la neige non tassée qui posait problème. Celui devant moi finit par y aller, un peu banzaï, et quand j'ai pu lever ma voile elle est retombée : c'était passé cul.
Le déco nord fait peur parce qu'il y a énormément de gaz et que si on se loupe on est foutu, mais n'importe quel déco falaise est tout aussi engagé. Qu'on se casse la gueule de 50m ou de 1300m, le résultat est le même : un petit jardin sur le ventre.
Je connais des décos aussi engagés et plus difficiles dans les Aravis, par exemple au Parmelan et au Lachat de Thônes, ou même sur la Tournette.
Quand on maîtrise bien les techniques de gonflage et de décollage, le déco nord de l'Aiguille est vraiment évident.
Après, il y a deux options :
- Passer le col du Plan pour retrouver le glacier d'Envers du Plan et rattraper le vol "normal" à la Dent du Requin. Cela fait surtout le matin, pour profiter des thermiques sur les faces E et SE au soleil.
- Gratter le caillou en face nord, c'est encore mieux quand on peut faire du soaring, là c'est vraiment divin. J'en ai fait en redescendant du Mont Blanc, à hauteur des terrasses à touristes, les appareils devaient fumer. S'il n'y a pas d'ascendances franches, on peut longer la face N et passer le col des Deux Aigles ou le col des Pèrerins pour déboucher devant la très rébarbative face N de l'Aiguille du Plan et admirer le couloir Lagarde (pour les spécialistes). Si on suit les crêtes, cela fait un vol fabuleux et on peut aller faire coucou aux gens qui saucissonnent au col de la Bûche.
On peut aussi traverser vers la Flégère et Planpraz pour reprendre du gaz.
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Il y a bien des vols possibles en partant de 3700m, même rentrer à Planfait si les conditions sont favorables.