J'ai l'impression que la modélisation va déjà très loin et est très précise dans le domaine de l'écoulement du fluide.
Que ce soit dans le domaine de l'aviation ou de l'hydraulique, on confronte toujours le modèle numérique à des essais à échelle réduite (soufflerie, bassin de carène, banc d'essai hydro, etc.).
Il n'y a bien que dans le parapente où on se contente (faute de moyens) de la "soufflerie numérique" (pour reprendre les termes de Niviuk). C'est déjà bien, mais à mon sens insuffisant pour valider certaines évolutions technologiques ou même garantir un rendement.
Du coup ils font des prototypes (de 1 à 43 pour la Delta 3...) pour faire des mesures grandeurs natures et valider des comportements.
C'est assez artisanal, les valeurs numériques des résultats sont peu précis et peu reproductibles.
Pour avoir bossé un tout petit peu sur CFD (Fluent), je vois bien comment on peut faire dire un peu ce qu'on veut aux résultats, avec des conditions initiales et des conditions limites plus ou moins arbitraires, et des résultats souvent difficiles à interpréter.
Ca n'enlève rien à la CFD qui permet une énorme économie de prototypes : aujourd'hui dans l'hydraulique on arrive à se contenter d'un seul proto modèle réduit construit à partir des résultats numériques.
Anecdote intéressante pour illustrer : ma prof de méca flu avait bossé sur les entrées d'air des réacteurs du Rafale (à l'ONERA justement). En numérique tout se passait bien, dans la réalité les décollements sous certaines incidences empêchaient une arrivée d'air optimale. C'était il y a quelques décennies, mais ça donnait les limites de la simulation numérique.