Merci de ne pas avoir fait partir le fil en cacahuète (quand ça se passe bien il faut le dire aussi!)
Des remarques constructives notamment de Laurent en MP (et qu'on retrouve en partie d'ailleurs dans les dernières remarques): (plier les jambes dans le cocon et regarder la voile)
Vu que cet accident de vol s'est passé il y a pas mal de temps maintenant, j'ai eu l'occasion d'y penser, d'en discuter, de remettre en question mon pilotage.
Fondé ou pas, je garde quelque part un doute sur le comportement de cette voile dans certaines situations.
Pour faire profiter de mes réflexions, concernant le pilotage:
Tout d'abord j'en retiens, (et je l'avais déjà remarqué avec les récits d'autres pilotes): que le temps transforme énormément et très vite l'idée qu'on se fait d'un événement
comme un accident. Notre récit dans le temps évolue, se transforme, indépendamment de notre volonté.
Le fait d'avoir eu la vidéo en support m'a aidé un peu je crois à mieux analyser et à moins transformer. (j'imaginais par exemple que ça m'étais arrivé accéléré, alors que pas du tout:
j'ai eu de grosses turbulences juste après le vrac en m'extirpant de la zone accéléré)
Quelques notes (je ne donne de leçon à personne, je ne suis pas moniteur loin de là, je mets ici mes notes si elles peuvent servir à quelqu'un, ne serai-ce que si elles font cogiter un peu):
Bien avant le vrac: anticiper et ne pas attendre d'être trop bas pour réaliser que la situation va devenir difficile et voir le nombre d'options diminuer.
Avant le vrac en thermique:
- dans un thermique, penser à toujours prendre un angle important lorsque le thermique est fort.
(J'avoue qu'avec le temps et l'insidieuse routine, j'ai peu à peu enroulé la plupart de mes thermiques bien trop large
alors que je ne le faisais pas autant il y a quelques années)
- bien tenir son aile extérieure
Lors d'un vrac:
- ne pas garder les jambes tendues dans le cocon
- rester conscient de sa hauteur sol
- regarder sa voile
- sur une abattée temporiser lorsque la voile a pris de la vitesse et pas avant (et proportionnellement à l'intensité).
Immédiatement après le vrac:
- fuir la zone: j'ai déjà vu (et discuté avec) un pilote se mettre dans les arbres en passant 2 secondes plus tard exactement dans la même
zone d'un premier vrac.
- penser à la suite du vol, se focaliser sur le positif et poursuivre sur un vol détente/plaisir: pour moi la meilleure façon c'est
de monter au plafond, et se détendre complètement une fois très haut... et profiter un maximum.
Juste après le vol:
- Vérifier soigneusement l'état de la voile (les renforts internes en particulier) car il est facile de partir à nouveau voler avec une voile qui est déjà
endommagée sans même le savoir.
Bien après le vol:
- Ecouter tous les conseils et avis de pilotage: même s'ils n'ont quelquefois (et souvent) rien à voir avec la situation réelle de l'accident il y aura
peut-être parmi eux un conseil utile, une information/une connaissance qu'on n'avait pas ou qui était fausse.
- Eviter d'en parler à certaines personnes qui ont le talent pour polluer sans le savoir votre mental. Certaines phrases sont assassines et font
gamberger bien plus que l'accident lui même: en prendre conscience, aide heureusement à s'en libérer.
- Comme toujours ne pas prendre pour argent comptant les avis, même des meilleurs pilotes, d'autant plus si ils n'étaient pas là le jour de l'accident.
- Toujours viser le plaisir, reprendre au besoin une voile plus calme pendant quelques vols.
- Changer de voile si le vol n'est pas au moins aussi agréable qu'avec une autre voile.
Bons vols.
Denis