Tous ces bricolages sont sympathiques, mais... comment jugez-vous :
- de l'influence sur le comportement de vos ailes des variations de calage que vous admettrez ou pas après contrôle,
- de la résistance ou du vieillissement des suspentes concernées.
Parlons maintenant vieillissement
Les matériaux entrant dans la construction de nos ailes sont périssables, c'est entendu par tous maintenant, comme le fait que des tas de facteurs peuvent contribuer à accélérer leur vieillissement, et ceci dans des proportions très différentes selon leur histoire et l'usage que l'on en fait
Le problème est que la SEULE façon d'évaluer le vieillissement de ces matériaux est de les solliciter jusqu'à des valeurs proches de leur rupture - Même pour des yeux expérimentés, il est très difficile de se faire une conviction
Vos suspentes peuvent être détruites par quelques heures passées dans une malle de voiture, par une abattée conséquente entrainant une détente du suspentage suivi d'un choc de remise en tension, voire une réouverture violente sous un fort facteur de charge
A ceux qui pensent leur suspentage durable, je propose souvent l'expérience suivante : choisissez une fenêtre d'une façade exposée au soleil quelques heures par jour et que vous entrouvrez souvent pour aérer votre habitation (une bonne éprouvette est la fenêtre des WC !)
Placez un morceau de suspente haute entre le battant et le dormant de façon à ce que celui-ci serve de butée d'ouverture et observez combien de temps celle-ci durera
C'est particulièrement : en quelques semaines, suivant la qualité de la suspente (toutes les suspentes ne se valent pas...) attendez vous à prendre la fenêtre dans la figure - suspente sectionnée -
Une résistance initiale très élevée ne signifie pas qu'une suspente est dans le temps plus résistante. Cela dépend notamment de sa résistance au phénomène de fatigue
Dans le cas d'une suspente, la fatigue est un phénomène de rupture progressive des fils parallèles ou tressés qui constituent son âme (la gaine protectrice ne travaille pas ou peu)
Il faut s'imaginer des fibres parallèles tendues entre deux paires de mords d'étaux : si l'on écarte les étaux, les fibres vont se mettre en tension, les plus courtes d'abord, puis les suivantes : la plus courte sera évidemment la première à casser, le plus souvent bien avant que la plus longue ne soit sollicitée à son tour, puis les suivantes, etc.
Ainsi, si l'on enchaine des séries de chocs répétés, une corde textile comme un tissu voit sa résistance baisser avant de se stabiliser à une valeur que l'on considère comme la charge maximale d'utilisation, puis de de baisser ensuite rapidement en fin de vie
Ceci traduit la qualité de l'homogénéisation des tensions des fils à la fabrication - c'est la conséquence d'un travail de précision dont la répétabilité exige des mois de mise au point
Ma conclusion partielle :
- les suspentes de qualité ont un coût et il faut l'admettre si l'on veut qu'elles soient durables
- les chocs répétés (gonflages dans le vent fort, réouvertures brutales en vol, etc.) accélèrent le vieillissement de vos suspentes
- au moindre doute, il ne faut pas hésiter à casser quelques suspentes (cela coute quelques euros dans un labo) en notant bien au passage lesquelles ont été prélevées (pour ne pas fausser l'évaluation qui pourrait être répétée plus tard,
c'est même le test le plus simple à effectuer soi-même si l'on est loin de tout... si l'on a pris la précaution de partir avec quelques suspentes de rechange dans un petit sac isotherme (tout atelier de réparation vous dira lesquelles prendre de préférence)
Message aux amateurs d'acro et aux compétiteur encaissant des frontales "accél au taquet": équipez-vous d'un accéléromètre digne de ce non pour avoir la mémoire des chocs que votre matériel encaisse quand vous avez
"merdé" détendu