Pour moi, c'est au dessus de 20km/h en vitesse moyenne, donc avec pointe supérieures à 25, avec un PTV aux alentours de 75 kg sous une aile de 23m2. Mais je pense sincèrement que ces valeurs ne soient pas plus significatives que ça, cela dépend surtout de l'aisance pratique et dans la tête de chacun.
Pour arriver à un minimum d'aisance dans ces deux domaines, je bouffe du gonflage. Minimum un après midi entier par mois, qu'il y ait trop de vent ou pas assez pour voler. Que les conditions météo soient propices ou vol ou non, j'y vais. Ces conditions trop fortes ou trop faibles pour être celles que je vais rencontrer les jours ou j'irais voler ne doivent pas être une "fausse bonne raison" pour ne pas aller gonfler. J'entends autour de moi trop de ces mauvaises raisons. Du genre aussi :
"- Je vole depuis bien avant que tu saches même que ça existe, alors décoller, je sais ! Je suis parachutiste moi, alors c'est pas de sauter d'un tas de cailloux qui va me faire peur ! Et puis d'abord, j'ai déjà fait des vols de plusieurs heures, des cross de plusieurs dizaines de km, donc je maîtrise. Et puis c'est pas toi qui va me dire si je décolle bien ou pas. La dernières fois c'est vous qui m'avez déconcentré en parlant à coté de moi.
- Certes, mais ça fait de mal à personne de retravailler les techniques de gonflage au calme sans le stress des autres pilotes qui attendent pour décoller.
- ça va user ma voile dernier modèle toute neuve !
- Et finir dans un arbre ou traîner dans une pierrier, ça use pas les voiles et la peau du bonhomme ?
- Moi quand c'est trop fort je ne sors même pas la voile du sac, et quand je la sort, je maîtrise !
- Ah bon, et les dernières fois, tu t'y es repris à combien de fois avant de décoller ? Tu as attendu combien de temps en laissant passer les autres qui partaient comme des fleurs ?
- La dernière fois c'est pas moi qui n'ai pas assuré, c'est qu'il y a eu une rafale de coté juste au mauvais moment, il n'y avait rien à faire ! Celle d'avant, je suis sur qu'il devait y avoir une clé dans le suspentage ou le sol qui accrochait les suspentes tout le temps, parce que ça montait jamais droit ! C'est de votre faute, vous n'entretenez pas assez bien et le déco n'est pas orienté comme devrait....
- A bon ? Tu n'as pas encore analysé qu'une journée "thermique" il y des rafales et que l'orientation du vent peut varier de 30° en quelques secondes , qu'elle n'est pas systématiquement dans le sens de la pente ? Et que tu ne sais pas piloter ta voile, te recentrer en fonction de l'évolution de ces paramètres ? Et la fois ou tu es redescendu à pied juste parce qu'il n'y avait pas de vent et que tu ne sais plus faire de dos voile ?....
- N'importe quoi, en fait j'avais pas envie de passer 10' à tout replier.
- Tu préférais passer 45' à redescendre à pied par le chemin casse-gueule, c'était moins dangereux qu'un déco dos voile...
"
Des échanges comme ça, on pourrait en citer des tonnes. La seule véritable méthode que j'ai expérimenté pour m'améliorer, prendre confiance en moi acquérir un peu plus de justesse dans ma gestuelle imparfaite, c'est de bouffer du gonflage dans TOUTES les conditions. Si possible avec un pilote extérieur pour voir ce que dans le feu de l'action, moi je ne vois ou ne réalise pas.
Sur la surface plane et dégagée d'un aéroclub, je test des techniques avec des petites surfaces (12 et 16m2), je les re-testent avec ma voile (23m2), avec des plus grandes (28-30m2), voir même seul sous un bi, etc... Je me fait tirer, je me rate, des fois ça marche, d'autres non, je transpire pour trouver le bon timing, trouver les bonnes positions sans mettre de tension dans les freins, j'écoute les commentaires des copains, je prends avec bonnes humeur leurs remarques, même caustiques, je tente des choses et recommence encore et encore pour corriger des montées dissymétriques, identifier les élévateurs ou suspentes d'un coup d’œil pour les saisir dans l'urgence sans me tromper, affaler une voile proprement, voir même
simplement maintenir la voile au sol quand ça ronfle en attendant un meilleur moment.... ça, personne n'en parle jamais , mais c'est important aussi, parce que des fois, alors qu'on est déjà en piste, on se dit que c'est pas encore le moment.