Hypothèse : vent météo nul
NB : on pourra transposer les analyses et schémas suivants (mais c’est plus dur à imaginer – commençons par le plus simple, si vous le voulez bien)
Les pilotes des quatre voiles illustrées dans le paragraphe précédents sont encore à plusieurs dizaines de mètres du cœur de l’ascendance.
Pour les voiles 1 et 4, c’est le « jackpot » :
- - Le pilote 4 va « percuter » dedans « pleine bille » (assiette à cabrer, tempo… Vous maîtrisez… on s’étendra pas)
- - Le pilote 1 va se sentir aspirer vers l’avant avant de percuter à son tour (il faudra « tout mettre » dans le virage pour « noyauter » dans la colonne qui est plus étroite et rapide à sa base que pour 4… vous le savez aussi)
Pour les pilotes des voiles 2 et 3, c’est moins bien engagé… mais pas perdu pour autant.
Les trajectoires de 2 et 3 ne croisant pas le courant ascendant, ils peuvent manquer et dépasser « LE » thermique « atomique » de la journée sans même en l’imaginer l’existence.
Pour 3, les jeux ne sont pas encore faits car il est haut et aura peut être droit à une 2nde chance (surtout si en bon « charognard » il voit remonter une aile sous lui).
Mais s’il est « sensitif » et connaît bien son aile, il va sentir qu’elle met un peu de lacet. Il faut alors qu’il la « croit » sur parole et accompagne le changement de cap qu’elle a initié : c’est le chemin vers l’ascendance et/ou la meilleure « ligne » du secteur.
Analyse : en approchant du haut d’une ascendance par le travers, l’aile rencontre des écoulements radiaux formés par l’air redescendant autour de la zone ascendante.
L’aile réagit alors à ce qui est pour elle une rafale de trois-quarts face.
L’ « auto-lacet » entre en action en faisant tourner l’aile pour l’amener face au flux qu’elle croise : c’est le fameux « effet girouette » qui perturbe nos méninges (pas vous ? Ah bon…)
La voile 1, déjà aux ras des pâquerettes, est –elle- « mal barrée »… et son pilote avec.
Dans ces conditions, on se diriger vers les « déclencheurs thermiques » (haie, rupture de pente, zone contrastée, tracteur au travail dans un champ labouré, etc.) et on écarquille bien les yeux à la recherche de tous les indicateurs visibles à distance (si vous avez une bonne vue… sinon dommage… c’est définitivement trop injuste le parapente !) : oiseaux, fumées convergentes, feuilles en mouvement, brins de paille emportés, odeurs aussi (ah… les souvenirs des porcheries « salvatrices » en haut Aragon !).
En l’absence de ceux-ci, la planche de salut vous sera peut être offerte par l’observation des mouvements de la voile.
A la base du thermique, la colonne ascendante « aspire » l’air environnant collé au sol qui va converger vers l’ascendance avant d’être arraché du sol, ces écoulements convergents pouvant être sensibles sur plusieurs centaines de mètres.
En traversant de cette « mini dépression », plus ou moins creusée selon la puissance de l’ascendance, l’aile va perdre un peu son équilibre en pénétrant dans un écoulement radial convergeant vers la base de l’ascendance.
La voile 1 va subir ce qui ressemblera à une rafale par le travers arrière, ce qui va se traduire par :
- une réduction sensible de la portance du centre de l’aile (que l’aile va compenser en s’enfonçant pour prendre de la vitesse) – le pilote ressent un instant de faible pesanteur mais retrouve vite ses appuis - Ok là;
- un départ en « auto-lacet » qui va faire tourner l’aile… à l’opposé de l’ascendance ! - Pas Ok !!!
Ce n’est pas bon du tout çà… surtout que c’était la dernière cartouche !
C’est ici que des pilotes entraînés, réactifs et qui ont perçu rapidement ce qu’il s’est passé peuvent compenser quand il ont « engagé » leur virage du mauvais coté : sans temps de découragement et en bouclant illico un 270° sans perte de vitesse (ça marche mieux en Zeno qu’en Alpha… injuste…), ils peuvent revenir à 90° de leur cap initial pour retrouver l’ascendance dont ils ont « senti » la présence à la perte de portance initiale.
Pour les pilotes « normaux », une fois les pieds par terre, on en est réduit à se repasser le film en regardant remonter au plafond l’artiste… si j’avais su…
Et bien non… ça, c’était avant
Car –maintenant c’est « performance for all ! » on vous dit – vous avez anticipé et immédiatement contré l’ « auto-lacet » pour arriver directement à la base de l’ascendance !
Trop fort…
En situation de « grattage de survie » au voisinage du sol, vous pourrez peut-être ainsi la chance de « coiffer » quelques minutes un « cador » : en volant relâché et en interprétant bien votre « auto-lacet » pour deviner la présence d’un thermique salvateur et de quel coté il se trouve.
En faisant un 180° de moins que lui, vous aurez alors pris l’avantage et pourrez lui infliger ensuite votre meilleur sourire narquois quand, quelques minutes plus tard, il va vous « klaxonner » en transition –vite, vite… mais trop tard, il le sait !-
En montagne, comme à flanc de collines bien alimentées par une brise thermique, il est courant de trouver dans la situation No1.
Pour optimiser celle-ci, après avoir exploité toutes les ressources du vol cinétique au gradient (Cf. les posts précédents qui lui ont été dédiés), guettez un affaiblissement soudain de la brise, votre aile semblant « attirée » par le relief.
Contrez alors l’ « auto-lacet » et foncez immédiatement prospecter au large du relief, à la recherche du thermique qui a « soufflé » pendant quelques minutes la brise de pente. !