Sur la structure des avions, la mécanique de fluides intervient un peu partout, notamment pour éviter les vortex qui génèrent de la turbulence, donc de la traînée, et qui nuisent à la portance. C'est pour ça que les constructeurs disposent des ailerons en bouts d'ailes, dont la forme est elle aussi importante.
Une cellule d'avion s'étudie aussi en soufflerie.
Quand il s'agit de descendre, réduire les gaz ne suffit pas, il faut diminuer la portance. On pratique donc des trous dans les bords de fuite des ailes en faisant coulisser des panneaux qui vont conduire de l'air derrière l'aile au lieu de l'emprisonner dessous, diminuant ainsi la surface utile donc la pression d'intrados, donc la portance... mais ces panneaux ne sont pas des trappes, ils restent dans le profil de l'aile pour éviter justement une diminution trop brutale de la portance avec vortex sur extrados, phénomènes susceptibles de rendre l'avion instable.
Je me ferais mieux comprendre avec un croquis mais le parapente n'est pas un avion.
Pour nous, la mécanique des fluides intervient avec le nombre de Reynolds qui exprime la viscosité d'un fluide, l'air en l'occurrence. Cela se traduit par l'obtention d'une couche limite sur les surfaces, qui ne doivent pas être totalement lisses sous peine de perte de cette couche avec décollement des filets d'air, faisant apparaître des vortex, d'où augmentation de la traînée et perte de portance.
Cela s'observe particulièrement sous la pluie avec une voile mouillée : la voile ralentit et se rapproche du point de décrochage par perte de portance, donc on pousse le barreau pour reprendre de la vitesse, surtout si on prend le risque aberrant de faire les oreilles.
La mécanique des fluides intervient aussi particulièrement sur les bouts d'ailes, d'où l'idée d'Advance de disposer ses bitougnots inutiles qui ne servent à rien d'autre que signaler aux observateurs que la voile est une Advance.
Ils ne seraient éventuellement utiles qu'en bouts d'ailes, comme sur les avions, mais la faible vitesse d'un parapente, même de compète, n'impose pas un tel dispositif, qui ne serait d'ailleurs pas évident à réaliser. On a meilleur compte à travailler sur le profil des stabilos.
Bon, je ne vais pas aller plus loin parce que mes connaissances universitaires en mécanique des fluides sont assez minces, juste suffisantes pour comprendre ce que je lis dans La Recherche. A bac + 52, je reste une bille tout juste dégrossie.
Avant le parapente, je m'étais intéressée à la mécanique des fluides quand je courais en moto, la préparation de mes moteurs 2T m'y avait conduite, comme elle me conduisit à étudier l'électronique.
C'est toujours la nécessité qui impose l'outillage, et l'outillage intellectuel en particulier.
Les moniteurs de parapente sont de bons vulgarisateurs, le plan n'étant pas d'enrichir la culture scientifique des stagiaires mais de faire comprendre à ceux qui en sont dépourvus les principes essentiels de la mécanique du vol, d'abord, puis des divers régimes de vol, en étant capables de répondre aux questions... ce qui impose de bien maîtriser son sujet. C'est bien suffisant pour former des pilotes débutants, après quoi divers stages de perfectionnement permettent de compléter cette formation.
Idem pour la météo : les moniteurs ne sont pas tous titulaires d'un DEA de thermodynamique ou de physique de l'atmosphère, ce qui compte c'est d'initier les novices aux principes fondamentaux de la météo, avec un discours simple accessible à tous et la capacité de répondre à toutes les questions.
Ce qui est intellectuellement chouette, avec le parapente, c'est la richesse de tous les phénomènes physiques qui tournent autour.
Dans toute ma maturation de pilote, j'ai rencontré pas mal de moniteurs (dont certains des plus célèbres) et je n'en ai jamais rencontré un seul qui fût intellectuellement incompétent, j'ai aussi rencontré des pédagogues formidables.
On ne peut pas en dire autant des profs, parmi lesquels il y a hélas pas mal de nullités incultes et prétentieuses.
Je vais encore me faire des ennemis.
Se faire des amis est une nécessité de commerçant, se faire des ennemis est un luxe d'aristocrate (Montherlant)