Finir est souvent plus difficile que commencer.
Quand on prend la décision de décoller, on sait quelles sont les conditions et à quoi on peut s'attendre en vol. Après un certain temps de vol, quand on va poser, on découvre en approche ce à quoi on peut s'attendre, puis on se retrouve dedans.
Cela fait partie du vol mais il arrive que ce soit très moisi... et si gérer du moisi loin du sol n'est pas toujours simple, cela se complique près du sol.
J'admets facilement que cette ultime phase du vol puisse être génératrice de stress, surtout quand on n'a pas une grande expérience et/ou qu'on manque de sérénité.
D'autres que moi ont aussi fini une saison avec un plâtre, d'autres se sont fait encore plus mal, et la gestion du stress en aval d'un accident est toujours un cas particulier, même quand on a déjà connu ça.
Fin mai 2011, après plus d'un mois de stress au déco (accident au déco en juillet 2010) qui ne passait pas, je m'en étais ouverte à Pierre-Paul Ménégoz, qui m'avait simplement conseillé de rentrer quelques jours à Paris pour faire tomber la tension. Cela tombait bien, je devais rentrer. Au retour, plus de stress, des décos parfaits sans merder, des posés impeccables.
L'envie de voler avait repris le dessus sur la peur de ne pas bien voler.
Il est sain de douter de soi quand on pratique une activité à risques comme le parapente, cela favorise la concentration et préserve de la témérité, mais trop douter est malsain parce que cela engendre la peur. La difficulté est de trouver le point d'équilibre, que j'appelle la sérénité.
Eternelle dualité du yin et du yang, que Mao appelait fort justement "la loi de l'unité des contraires".
C'était mon quart d'heure de philosophie.
Salut et fraternité*