Une journée exceptionnelle prophétisait manu…
… Et il avait bien raison le bougre !
C'était le genre de journées où l'on peut se donner des défis à relever. Tel était mon cas, je m'étais fixé deux objectifs pour ce vol.
1° Décoller
(pour rappel, la dernière fois que je suis monté sur un déco j'ai observé mes petits camarades partir vers les horizons du St Eynard puis je suis redescendu… …en voiture).
2° Me faire plaisir
(je ne compte plus les fois où j'ai décollé mais une fois en l'air je me demandais ce que je fabriquais là, attaché par quatre bouts de ficelle sous une bâche agricole qui menace de retourner dans son sac au moindre souffle. Le bridge ou le macramé ça semble plus intéressant et passablement moins dangereux, surtout quand on a des centaines de mètres remplis de rien sous les pieds
)
Et je dois dire que j'ai réussi sur les deux tableaux
. Je ne suis pas peu fier de moi.
Décollage dans une bouffe, aspiré par un thermique doux qui passait par là j'étais en l'air au milieu de la moquette. Sortie de déco, ma voile veux reprendre de la vitesse et la bouffe n'est plus là, donc je contemple les souches qui se rapprochent. J'ai de la marge quand j'arrive au dessus de la falaise et pour une fois l'effet balançoire ne se fait pas sentir. Je zone un peu à gauche
, j'aime pas. Je zone un peu à droite, pas grand-chose. Bon, je ne suis pas allé au tremplin delta où visiblement le petit thermique habituel s'amusait à accueillir les visiteurs par son coup de pied au cul proverbial (objectif se faire plaisir, pas se faire peur). Donc direction la vallée et remontée vers le pilier sud, ça dégueule pas mal durant le trajet (ma boite à bip affirme un -4) mais sans être violent. Arrivé au pilier sud, il n'y a pas grand-chose d'exploitable sur place, mais je me sens déjà mieux sous mon aile alors je reste dans le coin. Je fouille, je prospecte, et voilà que je la trouve
. Une petite bullette, pas très forte mais assez homogène, alors hop, j'enroule. Je ne me fais pas d'illusions, je serais posé dans quelques minutes mais pour le plaisir j'essaye quand même.
Un tour, tsss je suis un peu décalé je recentre, deuxième tour, ça bippe tout le temps, je suis bien installé en plein milieu, troisième tour ça faiblit de partout mais ça monte encore. Quatrième tour, visiblement je l'ai épuisée, la bullette, elle a disparu. Au moins j'aurais gagné une petite centaine de mètres.
Tant pis, je me promène un peu au dessus des piscines de Lumbin mais je n'ai pas très envie de faire trempette pour l'instant alors je me dirige vers l'attéro. Là, il y a déjà deux ailes à la même altitude, pas de bol. Vu qu'on n'est pas pressé, j'optimise mon taux de chute au dessus de la route et enfin je me faufile pour atterrir sans gêner personne sur la cible. Râaah c'est un régal la précision de cette petite Faïal
.
Bon à l'aulne des exploits des membres du cdv, le récit de ce vol paraîtra certainement ridicule où même pathétique (j'ai l'impression que c'était dans une autre vie que je suis allé au st eynard). Pas grave, j'assume sans gêne ni regrets. Pour une fois je me suis fait plaisir et c'est véritablement le plus important (pas une seule fois dans le vol je n'ai repensé à ma passion subite pour le macramé, c'est pour dire
).
Pour preuve sitôt posé je voulais enchaîner pour me battre un peu plus contre les thermiques printaniers. Mais bon, il parait qu'il faut travailler aussi dans la vie
.