J'ai volé environ 130h en 2015 dans la sellette Delight 2, cela commence à avoir du sens.
Au-dessus, ce fut la Diamir en général, l'Artik de temps en temps quand cela bastonnait ou que les sols étaient sales.
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Le confort dépend beaucoup de la morphologie et il faut du temps pour la régler correctement, d'abord sur portique puis en vol. Il me fallut 3 vols avant de commencer à être bien dedans.
J'avais essayé l'Ozium, une autre sellette légère, mais j'étais si mal dedans que j'avais foncé vers l'atterro et je m'étais posée avec un mal de dos pas possible.
Toujours une question de morphologie.
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J'ai un peu souffert de la chaleur pendant la canicule, on s'en doute. Un bel avantage de cette sellette c'est la poche dans le dosseret pour mettre une poche à eau, avec un trou pour passer le tuyau.
La poche ventrale pour loger la radio n'est pas très pratique mais je vole presque toujours sans radio et quand j'en prends une c'est avec une antenne de 1m. Il y a plein de passants partout pour tenir l'antenne, c'est bien pratique.
Attraper l'accélérateur est tout simple, avec le talon. Les élastiques qui le maintiennent en position quand il n'est pas en service méritent de l'attention, les noeuds qui les bloquent sur le fond de sellette ont tendance à passer dans les oeillets, il y a un bidouillage simple à faire et à vérifier de temps en temps.
Mettre la sellette est simple quand on a l'habitude des boucles "parachute" qui ne peuvent pas s'ouvrir toutes seules. J'y suis habituée depuis 2009 que je vole en rando avec une Radicale, pour moi c'est excellent. J'en connais qui détestent, je me demande bien pourquoi.
Le cockpit n'est pas amovible et la planche de bord permet de monter les appareils, sur velcro. On peut emporter l'ensemble en décrochant ce velcro mais la poche semi-rigide reste sur la sellette, ce qui complique un peu la mise en sac.
Quand on marche, après s'être posé, le repose-pieds en carbone tape désagréablement sur les tendons d'Achille, il y a un coup à prendre pour pouvoir marcher sans se faire mal.
Entrer dans le cocon au décollage est toujours délicat quand on est raide comme la justice, c'est un coup à prendre et je le rate une fois sur 10, ce qui me conduit à prendre mes commandes main droite pour attraper le cocon main gauche et le crocheter avec le pied. C'est toujours une perte de temps parce que cela éloigne du relief et quand on fait ça dans un thermique velu c'est assez rock n'roll mais cela fait bien.
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Quelques petits défauts :
- le cocon se ferme devant par un aimant, ce qui causera évidemment des déchirures.
- il n'y a pas de poche latérale accessible pour y mettre de la bouffe ou des kleenex ; moi je m'en fiche parce que je ne mange jamais en vol et quand j'ai la goutte au nez je renifle un bon coup et je crache dehors (crade la vieille !)... sinon je m'essuie le nez avec un gant (beurk).
- c'est une sellette-mousse, très bien pensée... et je m'étais bien juré, après mon vrac dans le lac en SIV en 2012 (3 vertèbres tassées), de ne plus voler qu'avec des sellettes "airbag"... il n'y a que les imbéciles qui ne changent jamais d'avis.
- en vol, on perd facilement les bretelles, la petite sangle de confort est vraiment utile.
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Quelques immenses qualités :
- la sellette est assez légère et c'est appréciable quand on a les vertèbres fragiles.
- le sac dorsal permet de mettre le sac de portage, le sac de contention et la poche à eau... mais j'y ai déjà ajouté un piolet, des crampons et une corde de 30m, ou des bâtons de rando pour remonter à pied chercher ma voiture après avoir volé.
- je suis bien tenue au niveau des hanches, moins bien au niveau du buste ; avec de telles caractéristiques, je craignais de me faire balader comme une bille dans un sifflet, en fait je me suis très bien adaptée et cela me permet de piloter le roulis et en turbulences en déplaçant le haut du corps conjointement à des appuis-sellette.
- la sellette est très sensible et elle me prévient avec une fraction de seconde d'avance de ce que va faire la voile (Diamir ou Artik), du coup je peux piloter tout en finesse, même quand cela secoue velu, et je ne suis jamais surprise quand un vrac montre les dents, je suis déjà prête à le gérer au petit poil.
- l'accélérateur fait appel à des grosses poulies et la Diamir en a aussu des grosses, du coup les frottements sont minimisés et avvélérer d'un seul pied n'est pas du tout fatigant.
- elle était bien ma Karma 2, mais au bout d'une heure de vol j'étais rincée ; après avoir volé 3h dans la Delight 2, je suis bien et si j'avais le niveau pour voler 6h je serais tout aussi bien, c'est une certitude.
- depuis la mi-avril 2015 que je vole avec cette sellette, j'ai fait d'énormes progrès, je vole beaucoup mieux et plus longtemps, dans un sentiment d'adéquation avec mon matériel qui a restauré mon moral.
- la sellette est noire avec parements verts, le même vert que mon sac de portage U-Turn, c'est aussi ça la classe !
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Une autre propriété qui m'a étonnée, c'est la faculté de prendre des virages à plat quasiment en tête à queue, en jouant sur le lacet induit par le cocon. Cela se produit aussi bien avec la Diamir qu'avec l'Artik et mécaniquement je trouve ça étrange, avec en l'air l'impression de me retrouver immobile, mais il n'y a ni parachutale ni décrochage, jamais la voile ne mollit ni ne fait une abattée en sortie, donc en réalité elle a toujours de la vitesse.
J'aimerais bien qu'un jour quelqu'un filme une phase de vol comme ça, j'aimerais bien comprendre ce qui se passe.
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Voilà, j'en ai probablement oublié mais une chose est certaine : je vais bien me gaver en 2016 !