Je ne peux commencer ce récit sans faire un bref historique du week-end :
Week-end de Pâques... Piwaille est dans les parages et il nous montre ce que c'est que de beaux cross. Ca fait envie mais malheureusement pour moi, ce sont plutôt les ploufs que j'enchaîne... Claire profite tout de même des occasions pour enchaîner de beaux vols.
Dimanche de Pâques. Piwaille nous emmène sur Montlambert. La météo est assez pessimiste pour la journée et il nous explique le tour des Bauges. Ce cross se fait en grande partie à l'extérieur du massif et permet de poser en cas de développement trop important des nuages. Il a aussi le mérite de pouvoir se terminer assez tôt. Mais encore une fois, ça sera un plouf pour moi. Claire commence bien mais en arrivant au Revard, l'ombre d'un nuage commence à grossir plus vite qu'elle n'avance. Elle pose logiquement pour aller rejoindre l'apéro et voir les cunimbs craqués sur Chartreuse et Belledonne, depuis la terrasse de Steph.
Le soir, Piwaille déclare forfait pour le lundi de Pâques. Il faut alors choisir nous même le site du lendemain. On avait commencer par prendre l'habitude de se fier à piwi et son bon nez pour le bon site. Damien propose Bisanne... Un peu loin et le risque de voir encore un développement important n'est pas négligeable. Montaud ? Si ça craque, ça fera tard. Chamrousse ? Même soucis. St Marcel ? Pourquoi pas... Mais personellement ce site ne m'a pas beaucoup réussi ces derniers temps et je tente de proposer de nouveau Montlambert, plus sûr pour moi (je connais mieux ce site). Et vu la communauté du
qui souhaite se joindre à la journée de vol, ce site a bien des avantages ! 40 minutes de Grenoble, pas trop loin d'Annecy et son secteur. Il peut convenir à la majorité des intéressés. La rotation n'est pas excessivement longue, l'atterro assez simple à trouver, le site peu engagé, ... C'est donc décidé pour Montlambert.
Lundi matin, j'ai les dents longues !
Réveil, p'tit déj, voiture... Je me mets la pression ! Il est hors de question que je fasse un plomb encore une journée de plus ! Mais à la fois, cette peur du plomb pourrait très bien me conduire direct à l'atterro ! Je préfère donc plutôt me consacrer à l'analyse météo. En effet, le long de la route, des cums déjà très développés pour l'heure sont présent sur les reliefs de chartreuse et même sur les Bauges. Inquiet... Mais finalement, après lesa voir observer assez longtemps, il semble qu'ils ne soient pas si actif que ça. Le genre humidité qui s'est transformé en nuage aux premières heures du soleil, mais restant plutôt inactif. Je reste confiant, mais prudent : Coup de fil à la météo (bulletin aérologique Alpes du Nord). Confirmation. Temps instable, un peu plus sec que la veille, donnant au pire des averses mais pas de cunimbs là ou nous allons voler.
Tout le monde est à l'heure à l'atterro. Ca parle déjà assez vite de cross mais finalement l'organisation est tip-top et 3 voitures pleines montent au déco. Arrivé en haut, il est encore tôt. Cycle faible, espacé... On a le temps de manger et de se préparer. J'observe très fréquemment les nuages qui dépassent des Bauges et ceux en face sur Belledonne et même un peu plus loin sur la Maurienne. Arrive un moment ou je ne sais pas trop quoi penser de tout ça... La météo se serait-elle trompée ? Tout ceci n'ira-t-il pas plus loin ? Je contrôle donc plus précisément le nuage au-dessus du Charvet qui conditionnera la montée au plaf pour voir tout ce qui se passe derrière. Et là, je pense que ça ne risque absolument rien de tenter un plaf pour voir. En effet, la base du nuage est bien grise mais on voit très nettement à travers des morceaux de bleus. Cette base n'est donc pas si large que ça. Entre temps, les discussions cross reprennent de plus belle. Eddie ne rêve que d'aller gratter le gros cailloux de l'Arclusaz. Damien pense suivre une rue qui semble se dessiner en direction d'Annecy. Moi, je me suis trop préparer au tour des Bauges et en plus la remontée sur Annecy a été un échec rapide à chaque fois pour moi. Quitte à tenter quelquechose, autant aller sur ce qui me semble le plus sûr. Le truc que je sens est le tour des Bauges, j'annonce donc que pou moi ça sera certainement le programme.
Les premiers décollent. Quelques bulettes... ou pas... Ca se termine plutôt assez vite à l'atterro. Au déco, les conditions s'améliorent. On se donne midi pour décoller. Finalement ça sera 12h15, juste après Man's et Eddie et suivi d'assez près par Claire, Damien et bien d'autres.
La bagarre avec le thermique fait rage dans la combe à droite. Ca monte difficilement mais ça redescend facilement. Finalement une aile jaune remonte facilement dans un thermique au niveau du petit col entre la crête descendant à gauche du déco et la petite butte juste devant. Je le regarde faire quelques tours en me battant toujours. Mais je commence à bien descendre et son thermique semble bien installé. Risquant irrémédiablement le plomb, je tente de rejoindre son thermique. Ca le fait. Claire en fait autant. Pendant ce temps, notre sauveur a déjà rejoins la petite crête suivante à gauche du déco et il se refait. Eddie est déjà vers lui et se bat. Claire et moi, nous suivons. Nous voici maintenant à 3 dans ce thermique qu'il faut rechercher et recentrer fréquemment mais qui globalement monte bien. Pendant ce temps, en-dessous ça s'organise et nous sommes finalement rejoins par toute une petite bande du
. Au Charvet, les premières questions arrivent. Le plaf n'est pas hyper haut, les Bauges sont nuageuses. Les 2 questions principales : Où va-t-on ? Est-ce raisonnable ? Damien crie qu'il va à Annecy mais personne ne l'entend. En tout cas il en prend la direction. Je commence à le suivre pour sortir de la base sombre et voir ce qui se passe plus loin. Visiblement rien de très inquiétant. Des cumulus assez épais parfois mais aucun ne semble menaçant. Je vois également les zones ombre/lumière au sol plutôt raussurante. Mais je préfère encore rester prudent. Finalement Claire arrive aux barbulles et la voilà qui enquille direct sur la Margeriaz comme la veille, malgré un plaf un peu faible (mais avec ce plaf la veille, ça le faisait). Je fais demi tour pour retourner sous le cum et refaire le plein et j'enquille. Au même moment elle me dit qu'elle se prend le grésil. Venant du nuage au-dessus de nous, rien d'étonnant. Mais rien d'inquiétant non plus. D'ailleurs, c'est assez vite mon tour. Elle a de l'avance sur moi et arrive bas et en plus à l'ombre à la Margeriaz. Ca ne raccroche pas et elle pose. Pas besoin de me poser la question, ce n'est pas donc pas la bonne option. Je décide alors d'essayer de me raccrocher sur le Mont de La Buffaz, en partie au soleil. Ca commence par zéroter. Je fais coucou à un promeneur contemplatif au sommet. Je patiente un moment ici et le thermique arrive et m'emmène direct au nuage ! Cool ! Prochaine étape, La Margeriaz. Je prends des conseils à la radio auprès de Claire qui est passé ici la veille. Elle me dit de foncer direct sous le gros nuage au-dessus du sommet. Sauf que le gros nuage est plutôt en train de se défaire... Ce qui me rassure quasi déinfitivement sur les conditions du jour (tout enr estant vigilant le reste du vol). Mais bon, le temps que j'arrive, ça devrait repasser au soleil. Et c'est le cas, mais pas assez encore. Je me bats en-dessous du sommet. Les choucas joue avec la brise mais ils sont plus habiles que moi. Je finis par repasser au-dessus. Encore coucou aux skieurs assez nombreux prenant leur pose déjeuner et je repasse de nouveau en-dessous sans avoir accrocher le nuage. D'ailleurs, ce n'était qu'une nuelle qui s'est vite défaite. Après quelques minutes, je vois une base de cums qui semblent plus intéressantes. Mais elle n'est pas vraiment à la verticale de la Margeriaz mais légèrement décalé vers le Revard. Ca n'en sera que mieux pour continuer le cross. Plaf et je choisis l'option qu'à choisi Claire la veille : un cum sur les faces sud-est en-dessous de la Feclaz. Ca le fait direct. Je fonce donc sur le Sire... Encore que, je n'irais pas chercher trop loin sur le Sire et encore moins la Croix du Nivolet. Les falaises sont à l'ombre presque en totalité de ce côté ci. Je longe donc le relief en direction du restaurant du Revard. La falaise là bas, un peu mieux orienté vu l'heure encore matinale (12h au soleil) est au soleil. J'arrive assez bas mais je finis par reprendre un thermique assez décalé du relief dans les parages de l'ancienne gare de départ du téléphérique. Je remonte direct à 1850m, tout surpris que ça le fasse aussi bien. Je passe au-dessus du restau. Le sommet du Revard est bien éclairé et ça ne peut que marcher au-dessus. En effet, re 1850. Pas de nuages ici mais je n'arrive pas à passer cette limite. Au déco du Revard je revois des parapentes qui me sorte de ma solitude volatile des cette dernière heure. Encore que, cette solitude était fréquemment rompu par Damien qui m'annonçait son avancée et son plaf en direction d'Annecy. Du coup, ça décolle au Revard.
Je continue au bout du Revard ou un petit cum se forme, encore une fois un peu détaché du relief. J'ai du mal à atteindre les barbulles. Je n'arrive à atteindre qu'un 1875m. Une petite couche semble pas facile à percer sur le Revard. Je ne m'obstine pas, c'est largement suffisant pour rejoindre la montagne de Banges. Il y a quelques bouts de falaise encore pas trop mal orienté ou ça devrait faire et un cum me nargue depuis une demi heure tout au bout avant le Semnoz. Je raccroche encore plus facilement que je le croyais. Je suis dans une phase du vol ou tout roule pour moi !
Je suis maintenant loin d'être seul en l'air. Ceux qui ont décollé du Revard fonce tout droit sans rien enrouler jusqu'au Semnoz et d'autres venant du Semnoz raccroche sous mes pieds. 1900 pas loin du pont de l'abîme, je pars confiant sur le Semnoz. En plus je connais cetter partie du vol pour l'avoir réaliser plusieurs fois.
Au Semnoz, ça bouchonne un peu mais ça commence à reprendre super bien... Bien, mais pas longtemps. Je dois me battre un moment avant de sortir enfin ! PAr contre, cette fois-ci, c'est du 2300m ! Voilà qui fait plaisir. Du coup, je n'assure pas le Crêt de Chatillon et je transite direct sur le Roc des Boeufs. En plus Damien et sur le retour et on devrait être a peu près synchro pour le retour.
Forte dégueulante, et je raccroche assez bas. Mais ça remonte bien. Damien est au-dessus de moi. On remonte le Roc des Boeufs et transition sur le Trelod. Le retour devrait être une formalité vu comme les thermiques sont bien installés. Tout se passe plutôt très haut (rarement en dessous du relief) jusqu'au Trelod. Là, j'essai d'assurer le plein pour la transition vers l'Arclusaz. Damien a un thermique d'avance et lorsque j'arrive au bout de la falaise il commence sa transition vers l'Arclusaz. Je trouve un truc qui monte bien, je commence à enrouler et l'aile commence à s'accélerer... Hmmm... Ca sent bon le noyau ! Mais là, sitôt noyau, sitôt cisaillement ! et GRos vrac ! Frontale massive. Très massive même ! Du genre j'en ai déjà entendu parler mais jamais vu et encore moins vécu. Le bord d'attaque vien taper mes suspentes à environ 1 mètre au dessus de ma tête. J'ai du ouvrir des yeux gros comme ça
car j'ai bien cru tout me prendre dans la tête ! Petit moment de sensation de chute libre, les suspentes se retendent et l'aile shoot fort en abbattée. Finalement assez serein malgré le vrac, je me dis que ça serait bien de freiner cette abbattée. Mais un peu tardivement finalement. Du coup, je sens l'aile partir derrière et moi me balancer en avant. Bon... Je crois qu'on peut appeler ça du surpilotage ! Hmmm... Pour une aile que je ne connais pas bien, le vrac était peut-être un peu violent pour un premier. P'tit coup d'oeil à la falaise, je suis écarté, p'tit coup d'oeil en-dessous, j'ai du gaz. Ok : Je sais plus ou j'habite et finalement le plus simple est encore le décro. Je n'hésite pas et descend les 2 mains sous les fesses. Un peu juste pour décrocher finalement ! Ca décroche quand même mais il faut bien tout ce débattement ! Ca change de l'omega... J'insiste un peu lourdement pour être sûr d'être bien stabilisé avant de relever les mains. Je relève, ça vole... Avec 2 belles cravates mais ça vole. Je reste bien parallèle au relief, je regarde mes cravates, mais je ne vois pas trop comment s'est noué. Je tire un ch'tit coup les freins de sfois que ça suffise. Ca se défait franchement à droite mais pas du tout à gauche. J'ai beaucoup de mal à contrer la rotation à gauche et je dois mettre un peu de commande à droite en plus de la selette. Ca tourne encore très lentement mais le problème c'est que le relief se rapproche. J'hésite à laisser faire un demi-tour pour repartir à l'opposé mais finalement je dois avoir le temps de jouer de la suspente de stab pour défaire ça. En plus, je suis dans le thermique et malgré cette cravate persistante, j'entends le vario qui bip bien. Ca marche. J'en profite pour enrouler direct le thermique en vis-à-vis avec un pilote a qui je crie que c'était chaud ! Finalement, j'arrête d'enrouler un peu avant le plaf car le nuage est plutôt sur la dente de pleuven et je vais passer dessous. En effet, j'arrive quasi aux barbulles à la dent et feu sur l'Arclusaz.
Là, petit soucis. Damien déjà arrivé ne me paraît pas reprendre grand chose. Je le vois de plus en plus bas. Nous sommes 3 à arriver en même temps. Tout est à l'ombre du nuage sur le Colombier qui laisse même échapper quelques gouttes là bas dessous apparemment. La brise n'est pas si forte. Le bouclage est compromis. Je vois Damien posé juste avant Routhennes, le premier village qu'on traverse en rentrant dans les Bauges par le col du frêne. En passant près du col du Potat (petit col juste en dessous de la dent d'Arclusaz et avant le col du frêne), il ne me manque que 100m. pour basculer. Trop juste, je continue de gratter le pied dans les arbres. Mais, ça commence à zéroter ! Je refuse alors l'invitation de Damien qui me proposait de venir poser vers lui. Je continue de m'avancer en direction du col du frêne. Après tout, c'est assez posable jusqu'au dernier moment et la brise n'est franchement pas violente. J'avance à 40 km/h environ maxi et je suis un peu freiné. Ca doit faire dans les 10km/h maxi de brise. En avançant, j'aperçois sur ma gauche encore un petit col avant celui du frêne. Je me jette entre 2 arbres et débouche sur la vallée. Les rouleaux sont vraiment peu sensibles et c'est même calme par rapport à certains thermiques du jour. Dommage, je n'est pas encore assez de gaz pour assurer le bouclage. Je n'en serais vraiment pas loin. Sauf que... En me dirigeant sur l'attero, un thermique issu de nul part me cueille ! Je ne laisse pas passer cette occasion. J'enroule. Je repasse au-dessus du niveau du col et là je vois que l'averse du Colombier s'est décalé et que Damien doit être bien mouillé !!! D'ailleurs, étrange phénomène mais je vois énormément de cums, petits et gros, se vider sous forme de pluie partout autour des bauges. Je me prends moi-même une petite averse issue d'un petit cum au-dessus de l'atterro. Je finis par boucler enfin ce parcours magnifique après 5h de vol. 70km/h en 5h, je n'ai pas battu un record de vitesse ! Mais mon objectif principal étant de me faire plaisir a été très largement rempli !!
Merci à Claire et à Guillaume d'avoir patienter à l'atterro en attendant que j'arrive !
EDIT : Je mets la trace du vol en IGC. Je vais voir si j'arrive à faire un fichier pour google earth et je le rajoute si c'est bon.
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