Salut à tous les aérodynes,
D'abord merci d'avoir cliqué sur le topic. Ca va s'adresser au futur pioupious qui, comme moi, se renseignent avant d'aller en stage initiation, mais ça peut-être aussi intéressant pour les volants confirmés qui cherchent à découvrir les sites de Bourg Saint Maurice.
Choix de l'école et avant stage :En
août 2022, j'ai jeté mon dévolu sur l'école Darentasia, après avoir volé en biplace en 2021 avec Benjamin Raisson. Il m'avait conseillé cette école, me garantissant un grand sérieux, des moniteurs compétents et pédago et beaucoup de fun. Je n'ai pas été déçu, tout était vrai.
Je ne sais pas si je souffre d'une forme d'obsession particulière, ou si je suis juste passionné, mais avant de m'inscrire en stage initiation, j'ai passé littéralement un an et demi à bouffer des livres de parapentes, de climatologie, météorologie, aérologie, des videos (Wingmasters), suivi les compet (coupe du monde, X Alps, X Pyr, etc). J'ai volé toute mon enfance en planeur avec mon grand père et c'était un rêve qui ne m'avait jamais quitté. J'arrivais donc en stage plus que passionné et impatient.
Le groupe et l'équipeJe ne vais pas lister le programme du stage, c'est conforme à tout ce que l'on trouve dans les bonnes écoles de parepente. Pente école, théories basiques, prez matériel et bien sûr jusqu'au premiers vols solos, à jamais gravé dans ma memoire.
J'étais qu'avec des jeunes, j'étais le plus vieux (30 ans), tous les autres avaient entre 22 et 29 ans. Tout de suite une bonne ambiance, de la bonne rigolade. Les moniteurs nous ont tous demandé tour à tour de nous présenter et d'expliquer pourquoi on avait voulu faire un stage. Je découvrais que tous n'étaient pas aussi à fond que moi.
Les raisons des autres :
- J'avais une semaine à tuer dans la vallée, j'ai voulu tester le parapente ;
- Je suis un local, j'essaie de faire toutes les activités de montagne possible, dont le parapente ;
- Je suis là parce que ma copine m'a un peu forcé ;
- Je suis la copine en question, en je refais un énième stage init car j'ai pas le temps de voler entre...
A la fin, la plupart ne pensait pas continuer sur un stage prog faute de temps, argent, passion, etc.
On avait deux moniteurs, un vétéran, Romain, bourlingueur en montagne, sponsorisé par Salomon, habitué aux freeride en ski, VTT downhill, alpinisme, trail, que des trucs qui envoient. Ses nombreuses prises de risques au fil de sa carrière et de sa vie lui ont amené une approche précautionneuse et sans compromis sur notre sécu. Il en fait des séminaires et des conférences d'ailleurs il me semble sur le danger en montagne de manière générale.
L'autre monit', Guillaume, était quant à lui un tout jeune moniteur, peu d'années de parapente, très humble plus accès sur le fun et la décontraction, avec toujours des petits tips et astuce pour améliorer son déco, son gonflage, etc.
Les deux avaient une approche différente du parapente et c'était bien complémentaire pour nous, chacun avec sa pedago et donc tous les élèves ont trouvé leur compte.
Décos et atterosCe que j'ai adoré le plus, ce sont les décos. J'ai pu faire 5 vols solos et tous les décos sont très hauts en altitude à Bourg Saint Maurice. On passe facilement 20 à 30 minutes en l'air, ce qui permet sur chaque ploufs de taffer un max de truc (roulis sellette, tangage, oreilles, etc) et d'intégrer chaque phase du vol. On a vu trois décos :
- Le Fort du la Platte à 2000m d'altitude
- Les Arcs 1800m
- Vallandry 1600m
L'atterro de BSM, c'est une véritable piste de Boeing. Très confort, même si on stop sa vent'arrière trop tôt, on a une belle marge d'erreur. Peu de pièges aérologiques, la vallée est très saine.
Récit d'un des vols, premières sensations fortesSur les 5 vols, le 3ème a été particulièrement éprouvant pour mes jeunes sensations de pioupiou.
En effet, on a prit du retard sur les premiers décos du matin et on a du se dépêcher de remonter pour voler une deuxième fois dans la matinée. Seulement voilà, arrivé au déco, il est 11h40 et déjà on voit des crosseurs qui attendent patiemment en l'air en montant dans les premiers thermiques de partir au loin. Les monits hésitent à nous faire décoller du cette activité thermique précoce. Ils finissent par me faire confiance et pensent que je suis en mesure de gérer ça avec le suivi radio.
Je me mets donc en place, je sens que la brise qui monte au déco est plus appuyée que les autres vols. Les monits hésitent encore un peu, me demande si je me sens bien, je dis que oui. Je me lance. Avec la brise montante, la voile se met tout de suite au dessus de la tête, je m'attendais pas à devoir tempo si vite. Je cours un peu, ca décolle tout de suite. Je fais 100m à peine, POUF, je me sens écrasé dans la sellette, je sens que je monte fort. A la radio on me dit "touche à rien, tu viens de te prendre un petit pétard. Laisse ta voile faire". Ca monte pendant de longue seconde et d'un coup, la voile replonge et je ressors avec pas mal de vitesse. Incroyable le sensation ! J'avais un mélange de peur et d'euphorie.
"Ta première ascendance, c'est chouette hein ? Allez, continue vers le sud ouest, Romain va te recup à la radio".
Tout le reste du vol a été un peu turbulent.
Je montais par ci par là, des interminables S pour approcher de l'atterro. La finale a été très longue, je sortais de ma sellette, et hop je reprenais trois mètres. Bien guidé par les monits, j'ai fini par me poser. Ils n'ont fait décoller personne après moi. J'ai eu l'impression de me faire brasser dans un enfer de thermiques à +8 façon Népal. Je cours voir le monit une fois posé en lui disant les énormes turbulences que j'ai ressenti. Il me répond : "Là ? Non là ce sont de petites conditions qui se mettent en place. Ca va être une belle journée de cross, c'est que le début là".
Leçon d'humilité.
Ce que j'ai ressenti comme "ultra chimique" était une "petite mise en place des conditions". Comme quoi !
Deux petites videos pour les archives :Le stage en lui même :
https://youtu.be/kxIRd9IHQ2ALe 5ème vol avec les exos :
https://youtu.be/F4Trcg6GtbU