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Forum de parapente

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Auteur Fil de discussion: SIV pas pour moi  (Lu 68396 fois)
0 Membres et 3 Invités sur ce fil de discussion.
py
Invité
« Répondre #125 le: 02 Novembre 2011 - 10:48:30 »

... Si je vois que ça sent le sapin et que je me fais des frayeurs (fermetures, me retrouver piégé par du vent...), je commencerais par une profonde réflexion sur moi même avant de foncer comme certains chez David Eyraud ou d'autres spécialistes du SIV.

Juste une précision pour éviter de se faire des films sur les "SIV" : j'etais ce WE en stage "pilotage" avec David Eyraud.
7 stagiaires de tous niveaux allant du débutant (15 vols, à peine a l'aise en deco face voile); à la mega-motivée-voltige.
Moralité (version courte): l'un a pu constater qu'une autorot centrifuge moins que des 3.6 engagés. l'autre a passé ses premieres SAT, en passant par les prérequis (vrilles, decro, marche arriere ...)
Dans tous les cas, c'est extremement instructif d'etre dans ce bain, de comparer ses connaissances, ses limites et ses propres axes de progression.
David essaye de motiver les stagiaires avec des exercices progressifs adaptés ...
c'est en aucun cas une liste figée de figures qu'on serait forcé de faire pour braver la peur ...


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akira
Invité
« Répondre #126 le: 02 Novembre 2011 - 11:46:13 »

Je doute quand meme fortement de l'interet de faire un SIV apres 15 vols.   Confus
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marc
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Aime le jus de betterave ! Plouf !


« Répondre #127 le: 02 Novembre 2011 - 12:01:21 »

Il y a un intérêt, mais c'est chers payé pour des choses qui pourraient être faites en stage normal (pas besoin de gilets, de bateau ni de camera pour envoyer 2 mouvements de tangages).
Sans compter que suivant la période, le posé à Annecy peut être un peu technique (j'ai vu un gus pas trop dégourdit devoir être guidé par David... Une fois il n'a pas pu le guider, le gars a été trop long de 2m => flotte).
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Ecclésiaste74
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D'abord à fond, et après j'accélère :)


« Répondre #128 le: 02 Novembre 2011 - 12:06:06 »

Tangage, sortie dissipée et dynamique, 3-6 (sans tombé dans le face planete), fermeture assym, sont des maoeuvres que l'on peut apprendre et travailler sans gilet ni lac.
Elles permettent d'appréhender un spectre assez large des situations aux quelles on peut être confronté d'une part, et de démistifier les mouvement "parasite" de l'aile d'autre part. C'est dans ces phases généralement que l'on comprend ce que veut dire "laisser voler son aile".
Pour tous ces exercices, il n'y a pas besoin non plus de tomber dans les extrèmes pour les comprendre et les gérer.
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On est toujours le con d'un autre, reste à savoir qui est le plus con des deux.
kaiser38
Invité
« Répondre #129 le: 02 Novembre 2011 - 12:22:17 »

salut,

personne ne se fait de film, et on sait tous que l’appellation SIV est un fourre-tout où l'on case à la fois des exercices de base qui peuvent très bien s'apprendre en stage perf dans n'importe quelle école et à la fois des exercices de pilotage extrême comme la SAT ou la vrille.

Je me demande cependant ce que faisait un débutant avec 15 vols en SIV.
Je ne suis pas "doué" pour le parapente, mais pas non plus empoté, et j'ai été autonome en air calme au bout d'une quinzaine de vols en fait (4 journée d'init + 3-4 journée de perf). Je savais alors décoller et construire une approche seul pour poser.
Par contre, je comprenais clairement rien à mes mouvements d'aile et je n'avais encore développé aucune sensations au niveau de mes commandes. Tout juste eu l'occasion d'explorer les différents régimes de vols en étant guidé en radio.

Alors, soit le débutant est un Mozart du parapente, soit il était la par hasard (ou c'était un ami d'Eyraud ?). Mais se faire un SIV à 15 vols je vois pas.

Le SIV est certainement très intéressant à mon avis, mais il faut quand même que ca vaille le coup de payer pour cela, et être sur d'en tirer un bénéfice. Si c'est pour aller payer un stage SIV de deux jours pour faire du tangage tempo, autant le faire lors de stage perf classique.

Moi je vois qu'en stage j'ai eu l'occasion de faire plusieurs fois des wings aux oreilles et je trouve déjà que ça me remue l'estomac. C'est nullement un plaisir de pratiquer ce genre de manœuvres. Alors de la à payer un stage pour faire rien de plus car j'aurais la trouille, je me dis autant économiser pour aller voler à l'etranger. Ou alors, attendre quelques années, voi si je m'habitue...

a++


[edit] : j'ai écris le message sans avoir eu le temps de lire les 3 réponses d'akira marc et ecclésiaste. Je suis bien d'accord avec vous et d'ailleurs, à mon avis en perf, il devrait être obligatoire de faire quelques exercices correctement. A savoir, du tangage tempo, gérer son accélérateur et savoir s'en servir avec les oreilles. Wing aux oreilles, pourquoi pas 360 aux oreilles accélérés, car apparemment avec une oreille extérieure fermé c'est pas mal (y'a un débat la dessus)...
Dans les bonnes écoles, c'est d'ailleurs souvent appris en perf 1 avant d'aller voler en thermique. Encore faut-il avoir des élèves patients qui veulent apprendre les bases avant d'aller de suite dans le baston.
En stage, j'ai même eu l'occasion de faire des fermetures asymétriques : on attrape un faisceau d'élévateurs et on maintient le cap.

« Dernière édition: 02 Novembre 2011 - 12:29:22 par kaiser38 » Signaler au modérateur   parapente Enregistrée
py
Invité
« Répondre #130 le: 02 Novembre 2011 - 13:06:55 »

pas de "mozart", il etait avec 2 amis qui avaient fait un premier SIV l'an dernier.
perso j'aurais aussi trouvé ca un peu tot, mais c'etait pour dire que finalement on peut tirer énormement d'un "SIV" à tout niveau.

concernant le débat stages "perf" vs stage "lac+gilet+camera", y a bien sûr l'élement tarif ...
on compte comment? 1 SIV = 2 perfs?

perso je me souviens des exos de tangage en perf où on te dit qu'il faut éviter décros et frontales ... mais que t'as aucune idée concrète d'où c'est, ni de ce que c'est, ni de quoi faire si tu t'en prends ...
je trouve que ce flou nourrit une certaine inquietude; donc niveau "trouille" c'est pas top.
idem pour les asyms ... quid de l'autorot -- qui ne remue pas l'estomac tant que ca Sourire
bref, trouille et estomac sont pas tj directement liés.
savoir que t'as un secours + un lac peut te permettre de réaliser la nature des problemes et où est reellement ta trouille.



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Paragliding old bag
Invité
« Répondre #131 le: 02 Novembre 2011 - 15:47:13 »

Excellente réflexion, avec les limites liées à un état (provisoire) d'encore néophyte bien que plus tout à fait débutant.

 prof  [Mode POB ]On apprend énormément de choses au cours d'un SIV, quelques petits vols de pas grand chose en temps de vol, mais énormes en intensité et en communion avec la voile.
Le but n'est pas de faire joujou en envoyant des 360 face planète pour frimer, cela n'impressionne personne. Le but est de ne pas se retrouver dans une cascade d'incidents en ayant perdu les pédales.
Partir en autorot sur une grosse fermeture ne doit JAMAIS arriver, pas même sur un demi-tour : c'est tellement terrifiant ce sketch qu'on acquiert très vite le réflexe de contrer pour garder le cap. Là où le pilote novice mettra du temps à réagir, et réagira peut-être mal, celui qui a travaillé ça en SIV saura immédiatement quoi faire.

Exemples parallèles :
Crever de l'avant en moto à 130 sur autoroute. Pour un novice, c'est la gamelle assurée. Avec des réflexes éduqués et une vitesse de réaction en conséquence, on tient le cap en louvoyant férocement mais on reste sur les roues, il faut des bras pour tenir le guidon mais on le tient, et on rentre les vitesses tout à la douce.
Si on touche au frein, on est par terre.
C'est le même problème avec une remorque qui se met à partir en lacet : on a quelques secondes pour contrer, après c'est le toit et adieu Berthe !
Quand on perd les pédales, c'est foutu.

En parapente, on a un secours mais il faut être capable mentalement de ne le sortir qu'à la dernière extrémité, après on ne contrôle plus rien et le retour au sol n'est pas forcément anodin. En pilotant, on s'en tirera beaucoup mieux.
Savoir qu'on peut se sortir d'un sketch et surtout savoir qu'on peut l'éviter, c'est indispensable pour pouvoir voler avec plus de sérénité, et cela s'éduque avec le temps. Un SIV permet d'accélérer fortement cette éducation en la rendant d'emblée plus efficace.
Voler avec sérénité, sans faire de l'huile en permanence, c'est fou ce que c'est bon.

75 vols au compteur, ce n'est pas gras dans l'absolu mais ce n'est pas rien, c'est le moment de la réflexion et a priori le niveau de pilotage est atteint pour faire un premier SIV.
Ce sera assez anodin en apparence : tangage amplifié / virages accélérants sur 180° avec dissipation d'énergie dans la ressource / fermetures asymétriques pilotées. Le 2ème jour, on poussera les abattées pour faire du freinage "tempo", puis on attaquera le 360 avec passage transitoire face sol ou pas loin, on fera la frontale sur une fin de vol et on finira avec l'autorot.

Ce n'est pas qu'on pilote mieux après un SIV, il faudra en faire d'autres et on n'arrive pas dès le premier stage à faire 3 tours en autorot ni à gérer le décrochage, mais on aura acquis une gestuelle et surtout un mental qui permettront ensuite de mieux voler et de ne pas se faire peur au premier pet de taupe un peu appuyé.
Quand on a peur de prendre une claque et de partir en autorot, on ne vole qu'en air calme pour faire des ploufs, c'est sympa mais un peu limité. Quand on sait qu'on peut gérer ce genre d'incident extrêmement banal, on peut voler en conditions thermiques et c'est tout un domaine de vol qui s'ouvre.
Cela vaut le coup.

On ne va pas devenir une "pure lumière du thermique" ni un "chevalier du ciel" par la magie d'un SIV, il ne faut pas rêver. Pour être un peu crue, je dirai que c'est un peu comme pour le radada : on peut tirer son coup de temps en temps, sur le mode animal basique, mais c'est nettement meilleur quand on sait y faire et qu'on arrive à une bonne communion avec ses partenaires. Nous avons tous connu des partenaires qui nous ont fait progresser, je me méfie des gens qui "savent" en n'ayant eu qu'une pratique basique.
Cyrano de Bergerac avait une devise : "ne pas monter très haut peut-être, mais y monter seul". Il y aurait beaucoup à disserter sur ce thème, pour moi cet excellent auteur avait écrit une connerie parce qu'on apprend beaucoup avec les autres.
-----
La trouille est naturelle, c'est une défense animale devant ce qui est perçu comme un danger. Quand on a appris, les limites du danger reculent mais il n'est pas pour autant effacé.
L'autorot me terrifie et lors de mon dernier SIV, en juin 2010, je me suis dégonflée lamentablement. Le lendemain, trop abreuvée de honte, j'avais décidé d'y aller et de faire 3 tours, je l'avais dit à David. Je fis 4 tours et la sortie fut évidente, mais cela me terrifie toujours autant.
Parallèle :
J'ai grimpé un peu partout en Europe, toujours en tête de cordée et parfois en solo, et j'avais une peur panique de me casser la gueule, ce qui me limita dans ma progression technique. Je fis quand même un jour un vol, en solo, dans du V tout à fait banal après un passage de VIb. 8m de chute, enrayée par une auto-assurance bien chiadée, cela aurait dû me "dépuceler" mais que dalle, la trouille de tomber ne m'a jamais quittée.
Par contre je me suis vautrée pas mal de fois en moto sur circuit, je n'avais pas peur et cela me permettait de prendre des angles déraisonnables ou de faire chanter le pneu AV au freinage sur le mouillé.
La différence c'est que sur une moto on ne dépend pas d'autrui pour sa sécurité.

Sous un parapente on ne dépend que de soi-même, il faut bien maîtriser la voile et réagir très vite quand elle fait un truc pas catholique. C'est à ça qu'un SIV va aider.
On en fera d'autres, cela fait partie de la progression de tout pilote ayant envie d'aller plus loin, et je préconise avec force de toujours faire un SIV quand on change de niveau de voile. [/Mode POB]

Salut et fraternité*
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Lololo
Invité
« Répondre #132 le: 02 Novembre 2011 - 16:04:18 »

Diantre, quelle logorrhée!
Un solo assuré, faudra quand même que tu m'expliques. Soit c'est du solo, soit c'est de l'auto-assuré...
Rhôôô, v'la que je suis encore méchant, mais bon tu cherches!!! (D'ailleurs à force d'être méchant avec toi, j'oses pas venir te dire bonjour quand je te croise  Mr. Green )
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akira
Invité
« Répondre #133 le: 02 Novembre 2011 - 16:26:04 »

Citation
J'ai grimpé un peu partout en Europe, toujours en tête de cordée et parfois en solo

Meme dans la Walker ?
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kaiser38
Invité
« Répondre #134 le: 02 Novembre 2011 - 18:22:15 »

Ce qu'il y a de bien avec POB, c'est que c'est les propos sont toujours très mesuré, et les exemples pour les illustrer sont fins comme de la dentelle de calais (je parle pas de ton parallèle sexuel, mais des comparaisons avec la moto extrême, l'alpinisme extrême...)

Citation
75 vols au compteur, ce n'est pas gras dans l'absolu mais ce n'est pas rien, c'est le moment de la réflexion et a priori le niveau de pilotage est atteint pour faire un premier SIV.
Ce sera assez anodin en apparence : tangage amplifié / virages accélérants sur 180° avec dissipation d'énergie dans la ressource / fermetures asymétriques pilotées. Le 2ème jour, on poussera les abattées pour faire du freinage "tempo", puis on attaquera le 360 avec passage transitoire face sol ou pas loin, on fera la frontale sur une fin de vol et on finira avec l'autorot.

Ce n'est pas qu'on pilote mieux après un SIV, il faudra en faire d'autres et on n'arrive pas dès le premier stage à faire 3 tours en autorot ni à gérer le décrochage,

Alors finalement, si je te suis bien, ca veut dire qu'à mon premier SIV, je fais refaire la même chose qu'en perf et il m'en faudra un deuxième pour aborder les choses sérieuses ?  vrac  bravo

Citation
mais on aura acquis une gestuelle et surtout un mental qui permettront ensuite de mieux voler et de ne pas se faire peur au premier pet de taupe un peu appuyé.
Quand on a peur de prendre une claque et de partir en autorot, on ne vole qu'en air calme pour faire des ploufs, c'est sympa mais un peu limité. Quand on sait qu'on peut gérer ce genre d'incident extrêmement banal, on peut voler en conditions thermiques et c'est tout un domaine de vol qui s'ouvre.
Cela vaut le coup.

Le truc, c'est que toi tu l’interprètes comme ça. C'est d'ailleurs une drôle de manière de voler. Ca veut dire qu'avant le SIV, chaque fois que tu décollais et que la masse d'air était un peu turbulente, tu flippais de faire une autorot, sans même jamais en avoir fait ou savoir ce que c'est ?! Et donc tu faisais que des ploufs ? Et ensuite après le SIV tu avais l'impression de pouvoir maitriser l’auto-rotation ?!

Mouais, ça me convainc pas des masses comme façon de voir les choses.
D'ailleurs, chaque fois que j'ai pu échanger avec d'autres pilotes à propos de leur accident, bien souvent les incidents de vol étaient proche du sol, et donc, avec un temps de réaction très limité. Et ca fini au tas, sans avoir eu le temps de gérer l'incident ou de tirer le pépin. As-tu pensé à cela ? au fait que tu aurais peut-être pas le temps de réagir ? Même avec tes réflexes d'ancien pilote ?

Pour faire un parallèle avec la montagne que tu sembles apprécier, tu fais peut-être du ski de randonnée. Dans ce cas est-tu convaincu qu'il faut être un expert de la neige pour pouvoir skier en hors piste ou en randonnée ?!
Moi je n'ai pas honte de dire que j'y connais à peu près rien en nivologie, hormis quelques grands principes élémentaires. Crois tu que ça m’empêche de skier en hors piste et en randonnée, et de faire des dizaines de sortie chaque hiver ? Pour autant je suis tjs vivant sans n'avoir jamais eu heureusement d'accident d'avalanche. Juste une frayeur une fois ou j'ai fait partir une plaque à vent, mais sans partir avec...
Comme on dis, "expert, l'avalanche ne sais pas que tu es un expert".

Et heureusement, il y a quand même pas mal de journée et de moment dans l'année ou l'on peut pratiquer ses passions (ski, parapente), sans s'exposer un maximum au danger !
Tu peux très bien voler en thermique à ton niveau en ayant une gestion de ta voile adapté, et sans te prendre de fermeture et encore moins d'autorot, et donc sans ressentir le besoin de maîtriser l'exercice en "milieu sécurisé".

Cette année, je me suis retrouvé deux fois dans une aérologie difficile. Et une fois c'était lors d'une journée en école avec un ... BE ! on s'est reposé sur lui pour prendre la décision de voler. De moi-même je n'y serais pas allé, mais on lui a fait confiance et c'était bien trop fort, même pour des pilotes autonomes ayant entre 40 et 200 vols ! C'était en plein mois d'avril cette année, en face est, à 13h30...
Alors lors de ces deux vols, je n'ai pas fait de "performance", par cherché à faire le plaf, à enrouler nickel chrome... J'ai juste cherché à contrôler ma voile pour la garder au dessus de ma tête et je n'ai pas eu à déplorer de fermetures ! J'ai volé 45 minutes, c'était un vol globalement inconfortable, mais en gardant son calme et en gérant son aile on arrive à poser sans mourir... Je ne dis pas que je n'ai pas eu peur sur le moment, j'étais assez "tendu" en l'air, mais après coup je me suis dis que c'était une bonne expérience et la preuve que j'étais capable de tenir mon aile efficacement, sans la brider pour autant et risquer décrochage ou autre parachutage.
Je ne considère pas la fermeture comme un incident extrêmement banal. Pour moi ça n'a rien de banal, c'est juste un signe qui prouve que tu n'as rien à faire là à l'instant T.

Alors oui, il y a toujours cette part d'imprévu, mais ca, ça s’appelle ... la vie !
Ce moment ou tu te ferras chablater à 10m/sol par une forte bulle et que tu percuteras le relief sans rien avoir le temps de faire.
Ou tu simplement le moment ou tu monteras dans l'ascenseur avec ta petite famille et que tu finiras en 1/2 seconde au sous sol sans crier ouf
Faut-il être ascensoriste pour utiliser le dit engin au quotidien ?

++
« Dernière édition: 02 Novembre 2011 - 18:38:32 par kaiser38 » Signaler au modérateur   parapente Enregistrée
bruno74
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« Répondre #135 le: 03 Novembre 2011 - 09:45:26 »

Salut kaiser

Citation
Moi je n'ai pas honte de dire que j'y connais à peu près rien en nivologie, hormis quelques grands principes élémentaires. Crois tu que ça m’empêche de skier en hors piste et en randonnée, et de faire des dizaines de sortie chaque hiver ?
On retombe exactement sur la problématique du choix des conditions de vols. Si tu te contentes d'aller ds des endroits très fréquentés (caricaturons en disant chamechaude vu ton pseudo) tu peux ne rien y connaitre et sortir sans trop de danger. Si tu vas ds des endroits moins fréquentés avec des conditions qui peuvent etre limites (niveau 3 donc) l'expérience peut etre tres utile. Si ton credo est donc "bénie soit l'ignorance" car elle me permet de ne pas avoir conscience du danger, cela s'appelle faire l'autruche non?
En l'air c'est pareil.

Citation
Pour autant je suis tjs vivant sans n'avoir jamais eu heureusement d'accident d'avalanche
Heureusement pour toi, mais hélas...il suffit d'une fois....
Citation
Comme on dis, "expert, l'avalanche ne sais pas que tu es un expert".
ça c'est clair!!!

Citation
Tu peux très bien voler en thermique à ton niveau en ayant une gestion de ta voile adapté, et sans te prendre de fermeture et encore moins d'autorot, et donc sans ressentir le besoin de maîtriser l'exercice en "milieu sécurisé".
Citation
Alors oui, il y a toujours cette part d'imprévu, mais ca, ça s’appelle ... la vie !
C'est sur genre de propos qu'au final je ne partage pas ton analyse. Tu sembles prôner un discours réaliste et réfléchi sur l'adéquation pilote/conditions tout en conservant une zone d'ombre que tu appelles "l'imprévu", les célèbres impondérables de nos pratiques alpines et à propos desquels on ne peut rien faire. L'expérience et l'entrainement sont justement la pour réduire au maximum cette zone d'ombre au minimum incompressible et te donner des chances de t'en sortir.
Je pense, et les exemples st nombreux, qu'on peut tres bien voler ou penser voler en conditions thermiques "cool" et se manger une bonne grosse fermeture, ou se retrouver ds des situations tout à fait imprévues en montagne. La technique et l'entrainement peuvent alors faire une très grosse différence. Pour certains ce sera la rubrique faits divers du Daubé, pour d'autres une expérience de plus.
Par ailleurs un simple siv de 2 jours a le gros avantage de démystifier les mouvements erratiques de l'aile et simplement te donner confiance en l'air et donc prendre encore plus de plaisir.
Au final, je prône la formation auprès de professionnels compétents -mon coté prof  peut etre?- dans tous les domaines. Cela ne te mets malheureusement pas à l'abri de l'accident mais je pense que cela diminue les probabilités qu'il se produise.
En te souhaitant plein de bons vols et une bonne saison de ski,
bruno
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kaiser38
Invité
« Répondre #136 le: 03 Novembre 2011 - 12:50:40 »

Citation
On retombe exactement sur la problématique du choix des conditions de vols. Si tu te contentes d'aller ds des endroits très fréquentés (caricaturons en disant chamechaude vu ton pseudo) tu peux ne rien y connaitre et sortir sans trop de danger. Si tu vas ds des endroits moins fréquentés avec des conditions qui peuvent etre limites (niveau 3 donc) l'expérience peut etre tres utile.

Le problème c'est justement cette expérience qui fait croire à certains qu'ils peuvent aller dans des zones peu fréquentables à certaines période. Pour caricaturer, je pense par exemple à certaines zones de Belledonne nord bien craignos l'hiver qui voit peu de monde et ou la neige transforme peu.
Je connais trop de gens qui pensait avoir une expérience solide et se sont voilé la face. Certains ont d'ailleurs radicalement changé de pratique après un incident... A la limite, je préfère comme tu dis me contenter de chamechaude et autre bouse sur fréquentés l'hiver quand y' a de la poudre et laisser les pentes N de Belledonne aux soi disant experts...

Après bien sur, c'est effectivement l’expérience qui par exemple te fait progresser sur une pente de neige avec prudence, en privilégiant les zones avec ancrages naturels lorsque tu fait ta trace de montée, en ne skiant pas en groupe sur une même pente...

Citation
tout en conservant une zone d'ombre que tu appelles "l'imprévu", les célèbres impondérables de nos pratiques alpines et à propos desquels on ne peut rien faire.

Oui c'est une question de philosophie. Je reste convaincu qu'il y a une part d'imprévu dans tout, et surtout le destin qui fait qu'un jour il t'arrive un truc qui n'est arrivé à personne d'autres auparavant...
Mais ça c'est une philosophie perso et je comprend qu'on puisse avoir une démarche inverse avec l'envie de tout maitriser sans imprévu...

a++
 




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Paragliding old bag
Invité
« Répondre #137 le: 05 Novembre 2011 - 09:14:29 »

Un solo assuré, faudra quand même que tu m'expliques. Soit c'est du solo, soit c'est de l'auto-assuré...

En escalade, il y a le solo intégral, comme le préconisait Preuss (tombé à 23 ans) et qu'on ne pratique en réalité que dans du "facile". Un grimpeur avisé s'auto-assure dans les passages difficiles, ce qui oblige à redescendre chaque longueur et à la refaire en second en mode auto-assuré.
Dans sa grande première au Dru, Walter Bonatti avait utilisé son sac pour s'auto-assurer. Quand Christophe Profit refit le pilier Bonatti en solo, il n'avait même pas emporté de corde, juste un minuscule sac à dos avec de l'eau et un vêtement chaud.
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Il ne faut jamais hésiter à me brocarder, j'apprécie quand c'est écrit avec humour et je suis trop âgée pour être susceptible.
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(@) Akira
Quand j'ai fait la Walker le 12 août 1972, nous étions à deux cordées et il y avait avec nous Pierre Béghin en solo. Il s'auto-assurait dans les passages difficiles et il nous largua après les "bandes de glace". Vu que nous étions sortis deux heures après lui, il avait dû pas mal s'auto-assurer, notamment dans la cheminée rouge. J'ai souvenir d'un passage surplombant bien velu et bien froid qui avait dû être compliqué en solo. Je n'aurais pas aimé devoir sortir à la cravache dans le mauvais temps mais à 5 nous savions que nous en étions capables.

Je n'aimais pas grimper en solo, c'est trop chouette de partager ses sensations avec un compagnon de cordée et c'est trop con de se mettre dans un pot sur un glacier enneigé. J'ai toujours été très sociable.
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(@) kaiser 38
Il y a un peu plus d'un siècle, Mummery écrivait : "en montagne, c'est l'imprévu qui arrive toujours".
Il fallait un culot fantastique pour aller comme ça à 5 au Nanga Parbat en 1895. On n'a jamais retrouvé les corps de Mummery et du porteur qui l'accompagnait.

J'ai une bonne expérience du ski de haute montagne et une bonne lecture du manteau neigeux, mais d'autres, bien meilleurs que moi, se sont fait embarquer pas des avalanches, c'est à la portée de tout le monde. Je pense à Toni Gobbi (guide de Courmayeur), Michel Marchal (prof à l'ENSA) et Michel Afanassief (un des fondateurs de la Cie du Mont Blanc), pour les plus connus, sans oublier les 14 du stage de guide à l'Aiguille Verte en 1964, dont Charles Bozon (de l'équipe de France de ski) et François Novel (avec qui j'avais appris à skier). J'ai perdu aussi pas mal de copains et il m'est arrivé de passer à des endroits très dangereux parce qu'il fallait passer... Cela aurait tout aussi bien pu "ne pas passer".
Ce n'est pas toujours le premier à passer qui déclenche la coulée, mais passer devant procure toujours les angoisses terrifiantes de celui qui sait que sa peau ne vaut pas cher.
"Bon les copains, on va passer au sommet d'une énorme plaque à vent. Espacement 50m, une seule bretelle du sac, mains hors des dragonnes et fixations libres des lanières. On marche sur des oeufs et cela devrait passer". J'étais passée et les autres ensuite, mais si nous avions traversé la pente plus bas à 8 à la queue leu-leu comme des glandus, la plaque serait peut-être descendue et nous avec.
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Il m'est aussi arrivé de bien brasser sur des glaciers en faisant la trace, en enfonçant jusqu'aux genoux et parfois jusqu'aux hanches. Lire la neige pour "sentir" la crevasse exige une grande expérience, et cela n'évitera à personne le risque d'aller visiter le sous-sol.
Me revient en mémoire un retour aux instruments depuis le bivouac de la Fourche vers le refuge Torino le jour de mes 25 ans. Il y avait 60cm de neige à 1h du matin, pas question d'aller au Mont Blanc par la Major. Pas loin de 1m à 7h, faire la trace sous la face N de la Tour Ronde, bien chargée en fraîche, ne fut pas très agréable, mais plus à l'écart il y a un tel réseau de crevasses croisées que la sécurité imposait de passer juste sous la rimaye. Entre le danger certain des pots et le danger probable de l'avalanche, nous avions choisi le danger probable.
Tout ça sous la neige qui tombait, avec 10m de visibilité.
Je ne suis jamais retournée à la voie Major après ce but marqué dans du gros mauvais.
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Plus on pratique la haute montagne et plus on accumule de l'expérience, plus on s'expose aussi à l'imprévu.
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Pour revenir au parapente, on s'expose toujours à l'imprévu quand on sort du bocal d'un site de vol, et même "dans le bocal" on peut avoir parfois des surprises. Une rentrée de vent un peu craignos et tout le monde est à la rue, ceux qui savent s'en tirer ont alors un avantage.
C'est ce qui m'arriva un jour à Planfait en avril 2009 lors de mon 77 ème vol, un petit vol de midi peinard sous une voile d'essai... A un moment j'eus l'impression que cela devenait mauvais, et puis j'ai pris une énorme frontale, la voile a claqué et shooté violemment. Cela fait curieux de voir la voile devant qui barre l'horizon, à 200m/sol en sellette string sans secours.
Sur cette grosse rentrée de NE, tout le monde était à la rue, même les biplaceurs. J'avais posé en marche arrière hors terrain et c'est cet incident - assez banal mais terrifiant - qui me décida à faire mon premier SIV.
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Le parapente a en commun avec l'alpinisme, le ski de rando et la moto de rendre modeste. Plus on acquiert d'expérience et plus on se sent petit et fragile, et en même temps on sait qu'on est de plus en plus fort et capable de faire toujours mieux avec toujours plus de sécurité.
Quand on n'a que quelques dizaines de vols dans la musette, on a encore tout à apprendre. Avec quelques centaines de vols on a appris pas mal de choses et l'étendue de ce qui reste à apprendre donne le vertige.
Avec quelques milliers de vols... je n'en suis pas là.
J'ai eu le bonheur d'apprendre à voler avec Pierre-Paul Ménégoz, un grand bonhomme que j'aime beaucoup. Sa maxime résume ses 30 ans de pratique : "en parapente, il faut rester humble".
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J'ai fait 4 stages SIV et j'en ferai d'autres.
Dans ma pratique - exclusivement en montagne - je mesure l'étendue de mon ignorance. Je vois décoller beaucoup de gens qui ont une très mauvaise gestuelle, je vois en l'air des gens qui pilotent comme des cochons et qui ignorent les priorités. Quand je ne peux pas sortir du bocal et qu'il y a du monde, c'est stressant et je vais poser. Quand on sort du bocal, il n'y a presque plus personne en l'air, c'est fabuleux... mais on se retrouve aussi dans le vent météo et c'est autre chose que les brises locales autour d'un déco.
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On peut raboter des pistes vertes bien damées en chasse-neige et on a le droit d'aimer ça, mais on peut aussi jouer dans des champs de bosses, descendre sous les télésièges dans des neiges bien craignos, descendre des petits couloirs bien raides et bien étroits, crapahuter avec les peaux de phoque pour descendre de sommets bien gagnés, il y a plein de façons de faire du ski et aucune n'est plus noble que les autres, à chacun selon ses goûts et ses moyens.
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Je fais comme tout le monde de l'essuie-glace quand cela ne "sort" pas, des ploufs quand cela ne "tient" pas, beaucoup se limitent à cette pratique et ce n'est pas méprisable, il y a toujours le plaisir de voler. Quand on a les moyens techniques de pouvoir voler plus haut, plus loin, plus longtemps, sous des voiles qui le permettent, c'est autre chose.
Quand on a aussi les moyens de décoller de cols ou de sommets atteints après une longue marche, c'est encore autre chose et c'est ce qui m'a amenée au parapente.

Les stages SIV ne donnent pas accès à ces domaines de vol, ils donnent seulement des moyens techniques pour voler avec davantage de sécurité et d'efficacité, ils accélèrent la progression.
Je connais pas mal d'excellents pilotes, qui font des cross magnifiques et qui n'ont jamais fait de SIV.

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« Répondre #138 le: 05 Novembre 2011 - 09:30:54 »

Le parapente a en commun avec l'alpinisme, le ski de rando et la moto de rendre modeste.
Et comme tu as pratiqué les trois, tu ne crains personne, côté modestie.  Plus modeste, tu meurs!  Mr. Green
(bah quoi : "Il ne faut jamais hésiter à me brocarder, j'apprécie quand c'est écrit avec humour et je suis trop âgée pour être susceptible." ?)
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Il faut être fou pour sauter d'une montagne en parfait état de marche.
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« Répondre #139 le: 05 Novembre 2011 - 09:42:35 »

... Avec quelques centaines de vols on a appris pas mal de choses et l'étendue de ce qui reste à apprendre donne le vertige.
j'en suis là  Yeux qui roulent
et plus on progresse plus ce qu'il reste a apprendre devient difficile et subtil à acquérir



... d'un autre coté je me dis que si c'était facile ce serait nettement moins passionnant  parapente
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Gand
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« Répondre #140 le: 05 Novembre 2011 - 11:01:07 »

Le parapente a en commun avec l'alpinisme, le ski de rando et la moto de rendre modeste.
C'est toujours la montagne qui gagne, à la fin ...
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... n'hésitez pas à faire appel à moi !
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« Répondre #141 le: 05 Novembre 2011 - 20:49:20 »

Marc, je suis contente de lire ton comm, perso je suis pareille et à tout juste 34 vols et bien 1er siv!!!
Le pied!!!!
j'ai pu dédramatiser ces fermetures.... finalement il suffit de "gérer", je suis partie en autorot et tout en confiance car "en milieu sécurisé" et je préfère découvrir comment ça se passe en étant "encadrée" plutôt que ...... brrrrrrrrrrrrr
bref le siv, ça n'est pas exceptionnel, il s'agit d'un stage où chacun apprend à piloter sa voile!!! de mon point de vue c'est un sacré gage d'autonomie et de sécurité!!!
ok beaucoup à apprendre, alors j'ai resigné pour avril car le parapente, j'adore mais je veux justement continuer à me faire plaisir.... longtemps!!!

bref, un siv ou plutôt stage de pilotage et bien .... je recommande!!!! même de mon point de vue de néophyte!!!
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« Répondre #142 le: 05 Novembre 2011 - 22:30:07 »

C'est marrant, on parlait ce jour avec ma copine des profils des apprenants dans les différents sports que je pratique ou que je peux encadrer. Et là, on est en plein dedans.

Les gens enchainent les stages, volent "un peu", pour ne pas dire "un rien" et foncent faire un SIV. Ils en ressortent avec la banane "super, j'ai appris, j'ai compris" mais passent à coté de l'essentiel.

Je le vois tous les hivers en ski de rando, on propose des cycle d'initiation, de progression, de nivologie.
Là aussi, les gens enchaînent, ils sont content, ils ont le sentiment de progresser. Mais au final, il leur manque un truc à mon sens que j’appellerai "la culture montagne", un vécu, une librairie de sensation, de comportements. Ils sont dans la dynamique de l'apprenant mais si c'est certes gratifiant, ils ne sont pas pour autant conscient de ce qui se passe autour d'eux. Ils sont confiants dans la rationalité de leur approche.

Leur profil est souvent le même: diplômes, cadres, habitués à avancer dans la vie et le jour où leur premier plan galère arrive, car soyez certains, il va arriver, ce petit monde s'effondre devant la prise de conscience du risque afférent à la pratique. Que malgré les murs de rationalité qu'ils ont construit, il y a l’impondérable, le contexte, l'environnement, la vie quoi et cela les perturbe pas mal. Car jusque là, ils sont dans l’intellectualisation, le coté cérébral et découvre le coté sauvage de la pratique, que parfois l'instinct, le comportement, le feeling est prépondérant.

Un SIV, à 15 vols, 34 vols,  ce n'est pas un gage d'autonomie et de sécurité, c'est une veilleuse le soir pour rassurer un gamin quand on le couche.

Je ne veux pas être agressif envers Vikem, loin s'en faut, son enthousiasme fait plaisir à voir, je lui ai même dit de vive voix il y a quelques semaines à Lumbin. Je ne professe pas "un SIV après 300 vols", je suis à l'opposé de cela, je suis allé très vite, la Qbi il y a quelques semaines après deux ans de parapente.

Mais je comprend ce qu'à pu dire Kaiser 38, j'y vois là cet "esprit", une approche réfléchie, sans se berner d'illusion car on a tiré deux fois sur les A au-dessus d'un lac en se tapant un bon shoot d'endorphine au passage.

En montagne, en ski et encore plus en parapente, au-delà de l'apprentissage purement technique qui a un coté hyper rationnel et rassurant, il faut s'ouvrir, être à l'écoute de ce que raconte sa voile, de ressentir les interactions: avec l'aile, le milieu, la météo, les tensions qui encombrent notre cerveau, l'influx mental qui est parti après deux décos foirés, la fatigue.

Et là, pas de miracle, cela prend du temps et du travail de se créer cette bibliothèque de ressentis. Par temps et travail, je ne parle pas d'années mais de vols, de lâcher-prise, de ploufs heureux, de vols de 30mn ratés où l'on a certes "battu" son record en l'air mais on n'a rien compris à ce qu'il se passait.

Alors si pour autant c'est gratifiant et rassurant de faire des stages, ton "gage d'autonomie et de sécurité" c'est toi qui en est la responsable. C'est toi qui va te le faire en pratiquant, des ploufs, des thermiques, du gonflage avec exigence et honnêteté, limite avec introspection et seulement cela à mon sens est à même de te protéger efficacement.

Franchement, le parapente est loin d'être un sport fun pour moi, c'est le plus besogneux et laborieux que j'ai pratiqué et pourtant j'avais avant de commencer à voler une sacré bibliothèque sur terre, sous terre, sur la neige, en vertical, sous l'eau, sous l'eau et sous la terre, sur l'eau. Oups, je viens de faire ma POB  Clin d'oeil

Zut, moi qui voulait me coucher tôt...
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« Répondre #143 le: 05 Novembre 2011 - 22:33:02 »

Zut, moi qui voulait me coucher tôt...
22h30 un Samedi soir, ça reste très raisonnable, non ? Mr. Green
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Plus nous nous élevons et plus nous paraissons petits à ceux qui ne savent pas voler - F. Nietzsche
Paragliding old bag
Invité
« Répondre #144 le: 06 Novembre 2011 - 00:44:46 »

(...) Oups, je viens de faire ma POB

Pour résumer le post de Champlo  pouce  , j'aurai le culot d'évoquer le mot culture.
Apprendre des tas de trucs plus ou moins intégrés par la suite ne procure pas pour autant une culture de l'activité, laquelle est trop multiforme pour se résumer à des stages. Ce serait comme comparer un ensemble discret à un ensemble continu, pour faire un parallèle avec les maths.
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Hub s'est foutu de moi avec humour et je l'approuve  bisous  . Il se trouve que j'ai débuté la montagne à 14 ans et que cela fera bientôt un demi-siècle, ce qui fait de moi :
1 - Une vieille peau qui la ramène et qui vire au gâtisme ;
2 - Une vaste bibliothèque de connaissances reliées les unes aux autres, au fil de tant d'années et de tant d'expériences, alimentée aussi par d'innombrables lectures et des rencontres tout aussi innombrables.
On peut bien appeler ça une forme de culture, même si je n'ai pas lu la plupart des "auteurs" infligés aux étudiants.
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La prose de Lionel Terray, de Walter Bonatti, de Georges Livanos et de l'incontournable AF Mummery, c'est bien plus agréable à lire que les milliers de pages à traiter l'insomnie produites par Marcel Proust ou Paul Claudel.
Question culture, la montagne est l'école de la vie, c'est bien mieux que la glose d'un mec complètement coincé qui ne sortait jamais de sa chambre et qui ne connaissait pas les humains, c'est bien plus formateur que les élucubrations d'un hyper-catholique assez facho, si jaloux de sa soeur - qui était une immense artiste - qu'il l'avait fait enfermer chez les dingues.
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J'ai une bonne connaissance de la neige et cela me donne accès à une meilleure assimilation d'une conférence sur la nivologie, accès que n'aurait pas forcément le skieur de station lambda dont la pratique est moins éclectique.
Mon expérience de la météo en général et en haute montagne en particulier ne m'ont jusqu'à présent pas servi à grand chose en parapente, mais cela me permet de ne pas être à la rue quand un spécialiste du cross expose la situation météo du jour afin de l'exploiter au mieux.
Disons que toutes ces années de pratique ont formé la base de progressions futures, ce qu'on peut bien appeler une forme de culture.
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Des tas d'alpinistes ont écrit des recueils de souvenirs, j'en ai lu un grand nombre. Beaucoup de navigateurs ont raconté leurs traversées et leurs courses au large. Bien peu de parapentistes ont écrit des récits de vols et cela se comprend, tant l'activité est un duo entre une personne et sa voile.
J'attends que Chrigel Maurer nous raconte ses X-Alps dans un bouquin. Pour avoir fait l'assistance d'un pilote sur une compète de ce genre, en moins énorme (St Hil Airtour) j'avais déjà pas mal de choses à raconter, "mon" pilote aussi, il y avait matière à écrire un chapitre.
Je n'ai pas volé cette semaine-là, mais ce fut quand même une expérience très enrichissante pour ma "culture" du parapente, avec beaucoup d'échanges et de rencontres. Je ne serais pas au niveau pour faire une assistance sur la X-Alps.

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kaiser38
Invité
« Répondre #145 le: 06 Novembre 2011 - 01:17:39 »

salut,

Je ne peux que abonder dans le sens du message de Champlo.  +1 au karma

Citation
Franchement, le parapente est loin d'être un sport fun pour moi, c'est le plus besogneux et laborieux que j'ai pratiqué

Pour moi c'est aussi l'activité qui me demande le plus de prendre sur moi, pour gérer ses émotions d'abord, avant le déco, pendant le vol... C'est aussi celle dans lequel il y a le plus d'inconnu. Et surtout un point particulier, c'est le fait qu'on ne puisse pas faire demi-tour une fois qu'on est lancé.

En ski, comme en VTT en montagne, en escalade sportive... il est toujours possible de renoncer, de faire une réchappe sur un clou, de poser le pied à terre, de faire demi-tour. En parapente, c'est pas le cas.

Puis l'éventail de connaissance à avoir pour pratiquer est quand même très important. C'est une activité complète qui ne demande pas uniquement de la technique de pilotage. Et c'est en ça que je met un bémol sur le SIV, et je pencherais nettement plus pour une approche bien plus global de l'activité, avec notamment un apprentissage au long cours pour développer une analyse fine des conditions aérologiques. Ainsi pouvoir, en tant que pilote débutant, mieux savoir à l'avance dans quoi je vais mettre l'aile, après avoir décollé.

Mais ca, c'est pas vendeur, et pas rentable et aucune école ne le proposera jamais. Il est bien plus simple de proposer un stage "pilotage" clé en main sur un w-e.

En tout cas, c'est ce que j'ai fais cette année, je me suis forcé à réfléchir à deux fois avant de suivre bêtement des invitations à voler sur les listes, ou sur le déco, les jours ou c'était trop fort pour moi. Il faut à mon avis ne pas se laisser griser par l'envie de voler à tout prix.

Pour moi il y a vraiment une notion d'instinct et de feeling dans le parapente. Les premiers pilotes qui ont connus des sketch, à l'époque ou le SIV n'existait pas, ne sont heureusement pas tous mort ou handicapé. Ils ont appris à gérer leurs incidents de vol par la pratique et par l'expérience, grâce à leurs sensations plus ou moins affutées...

a++
« Dernière édition: 06 Novembre 2011 - 01:23:03 par kaiser38 » Signaler au modérateur   parapente Enregistrée
Paragliding old bag
Invité
« Répondre #146 le: 06 Novembre 2011 - 10:24:24 »

Je ne peux que louer kaiser38 pour sa sagesse, tout en le morigénant pour des illusions qu'il entretient afin de se rassurer.

Même avec un grand nombre de vols dans la musette, on est TOUJOURS très concentré sur un décollage, que ce soit sur site ou en montagne, quand on a trouvé un endroit à peu près décollable... et il arrive aussi que l'envie de voler soit plus forte que la raison, qui commanderait de descendre à pied.
C'est comme ça que je me suis cassée deux fois, ce qui me valut de voler dans les entrailles de Dragon.
Pour être con c'était très con, et les conséquences furent assez dures.

Je ne raconte pas le stress sur un déco quand on recommence à voler après un accident.

Quand on ne "sent" pas l'aérologie, il ne faut pas y aller, alors que dans une escalade, quand on ne "sent" pas un mouvement, on peut tenter le coup au risque de voler, ou marquer le but et tirer des rappels.
Tous les bons grimpeurs ont marqué des buts, même les meilleurs.

Quand on est en l'air, que c'était très bon au déco et que cela devient très mauvais, il faut aller poser le plus vite et le mieux possible, ce qui n'est pas toujours simple. C'est là qu'une solide expérience technique, éduquée par beaucoup de vols et quelques SIV, devient précieuse.
Il y a un aspect des SIV que je n'ai pas évoqué : cela renforce le sang-froid dans des situations difficiles, cela recule le moment où on pourrait céder à la panique. Pour la sécurité, c'est énorme.

Il est vrai que le parapente est une activité très exigeante, que cela exige un mental très fort et beaucoup de réalisme, que s'il est facile d'apprendre à voler en école il est beaucoup plus difficile et très long d'apprendre à BIEN voler.
L'auto-école apprend à manier un véhicule en conditions faciles, elle n'apprend pas à conduire et encore moins à piloter. L'expérience peut y pourvoir, au fil des années, et on passe de temps en temps à côté de grosses catastrophes. Beaucoup de gens ont une conduite lamentable et des réflexes de gastéropodes gorgés de valium, aggravés par la clope ou le téléphone.
TOUS les pilotes de parapente avec qui j'ai roulé sont d'excellents conducteurs. Il y a sans doute aussi des brèles, mais je n'en ai pas rencontré.

@kaiser38
Il faudra vraiment te botter le cul au printemps et faire un SIV. Fais-le à Annecy avec David Eyraud, cela modifiera profondément ta vision encore un peu rétrécie du parapente. Je serai ravie de t'héberger gratos dans ma caravane si tu as un souci pour te loger pas cher. Nous aurons l'occasion de parler de tout ça, avec une génération de différence.

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Paragliding old bag
Invité
« Répondre #147 le: 06 Novembre 2011 - 13:00:03 »

Je viens d'écrire :
L'auto-école apprend à manier un véhicule en conditions faciles, elle n'apprend pas à conduire et encore moins à piloter. L'expérience peut y pourvoir, au fil des années, et on passe de temps en temps à côté de grosses catastrophes. Beaucoup de gens ont une conduite lamentable et des réflexes de gastéropodes gorgés de valium, aggravés par la clope ou le téléphone.

J'étais pressée de céder le câble RJ45 et il a manqué la conclusion du paragraphe : un stage de pilotage aide bien entendu n'importe quel conducteur, un peu dégrossi et soucieux de progresser, à affiner sa conduite en apprenant à gérer des conditions de route pas forcément évidentes, et surtout à mieux maîtriser son véhicule, à mieux freiner, à fignoler ses trajectoires etc.
Disons qu'on peut se passer de ce genre de stage quand on est très mauvais, parce que les mauvais conducteurs se croient tous très bons. On peut aussi s'en passer quand on est réellement bon, mais le pilotage auquel on arrive est quand même un peu moins efficace... surtout quand on se retrouve aux commandes d'une voiture qui pousse fort.
Pas la peine d'en remettre une couche, tout le monde a compris le parallèle avec le parapente.
En moto, c'est plus simple : les mauvais sont tout de suite par terre, ils se font des gros volumes et souvent des vilains vracs, ils passent sur 4 roues.
Les vieux motards sont tous des bons pilotes.
Les vieux parapentistes aussi, le plus souvent, encore que je connaisse un pépé de 82 ans qui vole bien mais qui décolle comme un cochon et qui se pose comme une bouse.

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plumevole
Invité
« Répondre #148 le: 07 Novembre 2011 - 11:29:45 »

Moi je vous dis que le stage SIV c'est extrêmement profitable... à ceux qui les vendent.

Certains tarifs à la journée font tourner la tête sans engager le moindre virage  rouleau ? patisserie
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kaiser38
Invité
« Répondre #149 le: 07 Novembre 2011 - 12:50:00 »

salut,

C'est entre 110 et 160€ la journée j'ai l'impression suivant les périodes, la taille du groupe...

Ca reste un peu plus cher qu'un stage init ou perf, mais il faut compter une personne de plus sur le bateau au cas ou, en plus du moniteur et de la navette... Je dirais 3 personnes au lieu de 2...

En même temps, on fait un SIV avec un peu de pratique, et donc en toute logique, en étant dans un club. Et les clubs proposent en général des stages SIV en partie subventionnées pour des groupes déjà formés. Ca fait sacrément baisser le tarif !

Moi je suis plus choqué par les écoles qui proposent des mauvais stage perf à 100€/jour et qui se résume à remonter des gars en bagnoles toujours sur le même site, avec juste la radio pour rassurer l'élève qui est déjà capable de se poser sans assistance.

Je n'irai certainement pas plus en SIV au printemps prochain, que je n'irai faire un stage nivologie cet hiver. Je continuerais à appréhender l'activité avec prudence, et en gardant une marge importante.
Pas envie d'aller me faire peur en SIV. Ou alors, ce serait un SIV sur une journée avec un cahier des charges d'exercice qui sont pas flippant.

a++
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