Si j'étais mauvaise langue (mais ne le suis pas comme certains
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et encore moins donneur de leçons - je n'aime pas les recevoir

), je dirais qu'un bon pilote ne ferme jamais (ou alors l'adéquation pilote-aile-conditions) n'est pas réalisée ! Comment ne ferme-t-il pas (sa bouche ?

), par un pilotage actif, il sent la masse d'air, à travers pas mal d'informations comme les commandes qui ramollissent, la sellette qui s'ébroue, même le vent relatif sur le visage qui diminue ou cette notion d'apesanteur qui vous sustente dans le vide etc... plein de petits indiquant qu'il va se passer quelque chose ou pas...
Plus on vole, plus on ressent cela. Au début ça fait peur, ça fout les jetons, ou au contraire on en bave d'avance, on en rigole : pff cette masse d'air teigneuse, je vais te la dompter, tu vas voir ça et puis avec le temps (et l'expérience) on s'aperçoit qu'il suffit de peu pour ne plus être grand chose, juste une petite coque de noix dans l'océan agité; on ne demande pas son reste et on file quand on se sent incapable de gérer quoi que ce soit. Ou alors on lutte pendant de longues minutes pour rester toujours sous la voile sans de surpilotage, mais là c'est du sang-froid qu'il faut et des bonnes réactions, sinon direction...
Et puis il y a les adages du genre "Vaut mieux regretter d'être au sol que de regretter d'être en l'air" ou "Un bon pilote est un vieux pilote" qui vous trottent dans la tête. On se sort du vol devenu très compliqué, on souffle un bon coup, on se remémorre ce qui a été, ce qui n'a pas été, ce qu'il fallait faire, la décision qu'il fallait prendre au bon moment, qu'on n'a pas prise..
On m'a souvent parlé de mon manque d'ego. Je n'avais jamais compris (car je ne suis pas fier de nature, pas de nature à aller donner des leçons sur un déco par exemple ou sortir ma science internet). En fait c'est différent, c'est le manque d'humilité par rapport à la nature dont il faut parler, car le vent, la nature, les thermiques, le sol sont toujours plus forts que l'homme, et même ce petit homme plein de bons sentiments et de bonne volonté. Par contre pour y aller dans le "baston" (approprié à son niveau technique, mental, stratégique, physique du moment), il faut de l'ego, il faut pas faire la chiffe molle sinon ce n'est même pas la peine de prendre l'air si on n'est pas sûr de soi. Les pollueurs des décos sont très forts pour dégonfler les envies les plus hardis. Il faut savoir écouter, prendre et ne pas prendre, juger et jauger et ensuite y aller ou pas mais être à 100% sûr de soi de ce qu'on va faire et ce qui nous attend. Si ça devient trop dur (et si ce n'est pas trop tard), on peut toujours aller poser.
Reste le cas de la voile A B ou C mais je ne rentrerai pas dans cette bataille, tellement les cas sont différents. Le nombre de vols, la qualité des vols, les lieux de vols... et ce qu'on attend de ses vols.
Une chose est sûre, nous ne sommes qu'un fétu de paille dans la masse d'air. Le parapente pardonne beaucoup. Tant mieux. A chacun de savoir où et quand ses limites sont atteintes et travailler pour agrandir son domaine d'expérience, de compétences et de sensations avec un stage, un SIV et en variant tout : plaine, montagne, thermiques affreusement nerveux et hachés ou bien somptueusement larges et réguliers, hargneux ou accueillants, vent météo ou pas, aérologie spéciale, locale, régionale. Il y a des jours avec et des jours sans. Avec un peu de recul, je sais maintenant que si je ne vole pas aujourd'hui, ce ne sera pas la fin du monde mais quand j'avais moins de 100 vols si... d'où certainement des prises de risques inutiles à l'époque mais bénéfiques aujourd'hui finalement !
Bons vols plaisir safe !