Bon allez je vous raconte comment ce même jour j'ai fait plus fort que Piwaille, j'ai pas fait mon premier hélico j'ai
PRIS mon premier hélico !!!
Mardi 15h30, j'arrive à Montmin... j'avais vu que qq membres venaient sur Montmin, mais j'étais pas sûr d'être dispo, donc je n'avais pas pris de rencart. Depuis la fin de ma saison d'hiver entre la mauvaise météo de début mai et les trucs à faire je n'ai pas encore trouvé beaucoup de temps pour voler. Depuis que la météo est revenu au beau, je suis à bloc... Prépa rapide rapide avec la foule,déco, et hop traversée vers Lanfonnet pour s'échapper de la grappe. Comme d'hab, ça brassouille mais on a l'habitude... Fertito ds son compte rendu dis :
le plaf devait être à 2200-2400 aujourd'hui à Annecy...me suis arrêté à 1800, bien suffisant pour boucler le tour du petit lac...
C'était ça... J'arrive à un pénible 2000 à Lanfonnet, je décide de transiter sur Lanfon, voir si y'aurait pas moyen de faire un grand tour en passant par le Veyrier sinon ce sera petit tour... En allant vers le pilier nord de Lanfon je prends du moins 4 avec brise importante. J'arrive au pilier Nord à 1400, j'ai sacrément perdu
. On est deux ou trois à grenouiller, à essayer de remonter pendant que certains se gobergent au dessus des Dents. Genre de situation où tu commences à t'énerver et à dire m... faut que je remonte. En fait c'est comme d'hab, il n'y a pas un gros météo (nord faible), mais c'est péteux, un coup tu montes de 10m et tu redescend aussitôt de 12m.
Faut s'appliquer, regarder les feuilles des arbres pour essayer de trouver le vrai cyle qui permettra d'enrouler pour remonter au Dents. Je fais des S. Je passe et repasse sur la crête, ça clignote des bouts d'aile, on sent que c'est un peu malsain, mais encore une fois dans ce coin là c'est habituel. Je remarque que finalement ça remonte mieux en repassant côté Planfait donc un peu sous le vent de Bluffy.Je m'engage franchement de ce côté et là vlan, je vois la voile sous mes pieds
. Je n'ai rien vu venir, en une fraction de seconde, la voile a shooté, les suspentes sont en zig zag, j'ai l'impression que je pourrai attaper le bord de fuite en me penchant. P... j'ai l'impression que je vais tomber dedans. Ben non en fait , je repasse dessous et évidemment c'est un décrochage des familles, en retombant dans ma sellette, je me sens pivoter, boum ça reshoote et là je vois que je suis twisté... c'est mort, vite, la poignée... je tire dessus comme un taré...(je l'avais lu, et je confirme c'est dur) ça sort mais je vois les arbres arriver. J'ai la sensation de rentrer dedans la tête la première.
Tout se stabilise, la voile est bloqué dans les feuillages... je n'ai rien... j'ai juste tapé fort sur la tête, merci le casque. Je regarde autour de moi ou plutôt devant moi car je ne peux pas tourner la tête. Je suis complètement "pendu" dans la sellette qui me remonte derrière la tête. Je vois que suis à environ six sept mètres du sol. J'essaie de me rassoir confortablement. M... ça craque là haut, je vais me gaufrer... je reste deux trois minutes sans bouger un cil. Résumons, je suis à six sept mètres du sol, les deux troncs d'arbres sont à au moins trois quatre mètres, je ne peux pas essayer d'y aller sans risquer d'aller par terre.
Pas trop le choix, je fais le 112. Un mec sympa me dit qu'il envoie l'hélico presto. Je ne sais pas combien de temps ça a pris ( 20 à 30 mn ? ) mais j'ai trouvé le temps long, les sangles me compriment les cacahuètes mais je n'ose pas bouger. Finalement l'hélico arrive, et fait du stationnaire un peu plus loin. J'entrevois la manoeuvre il est en train de descendre deux gars avec le treuil. Il les pose plus bas, les gars montent à pied. Y'en a un un qui débouche devant moi et au moment où il me dit "ça va ?", ça craque... si... si... deuxième coup de chance : je pars en arrière et comme la pente est raide, je ne tombe que de trois ou quatre mètres sur un épais tapis de feuilles mortes
.
Les gars sont contents de voir que je n'ai absolument rien et me disent qu'ils vont me redescendre en hélico. Je leur dit que c'est pas la peine... "si... si... maintenant qu'on est là". On replie la voile et le secours comme on peut dans le sac et séance hélitreuillage. J'arrive dans la cabine, le copilote me demande si ça va et véridique me dit : "On te dépose où ?". Je leur dit que ça n'a pas d'importance, et du coup ils me posent gentiment dans un champ, au bord de la route entre Menthon et Planfait.
Je suis comme un c... dans le champ, j'ai l'impression que c'est du ciné, que c'est pas moi... je commence à réaliser que s'il y avait eu un pierrier à la place des arbres, j'étais décalqué dans les cailloux...
Comme toujours, il faut essayer d'en tirer les enseignements. Je vole depuis 1994, avec environ 80 heures par an ces dernières années, la voile est une Tattoo S. j'ai vendu la mienne cet hiver et Sylvain Piroche, l'importateur Nova, m'en a prêté une en attendant que la Ra S soit dispo. Je n'ai jamais fait de stages SIV. Je n'en avais pas eu le besoin car en général je ne vole pas dans du gros et je n'avais jamais eu de problèmes. J'avais la sensation de comprendre à peu près ce qui se passait et que quand la voile partait devant je faisais ce qu'il fallait. Le copains me demandent si j'étais en frein, si j'ai fait çi ou ça... Non tout comme d'hab... j'ai tendance à voler toujours bras haut à laisser faire, donc je n'étais pas en frein. Ce qui est certain c'est que quand je me suis retrouvé au dessus de la voile, la situation était comment dire...
nouvelle !!! Je savais que ça allait décrocher, je crois avoir essayé de freiner et de relâcher tout de suite (saines lectures de l'hiver), mais le timing ne devait pas être le bon...
Alors faites gaffe les gars... Piwaille à juste titre parle des marges de sécurité à adapter en fonction du jour. J'ajouterai sans se laisser abuser par les habitudes...