Bonjour M@tthieu,
je vais essayer de rester constructif .... car j'ai bien peur que peu de monde te conseille sur ce récit.
Avant de commencer : tous les parapentistes ont un sac "chance" qui contient un nombre donné de cailloux
A lire ton récit ce 1er Janvier tu as enlevé beaucoup,beaucoup de cailloux de ton sac (je te rassure moi aussi j'en ai consommé mais plus tard dans ma progression).
Premièrement seules les personnes sur place peuvent débriefer avec toi ..... c'est à dire pas grand monde (il y a certainement une raison).
Je vais me contenter de débriefer ton analyse météo car tout était prévisible : ton parapente aurait du rester dans le coffre de la voiture.
Sur meteo-parapente il faut lire la courbe : Vent / Alti.
A 100 m sol les prévisions de vent étaient entre 35 km/h et 40 km/h.
Sur la copie de ton écran Météociel semblait indiquer une moyenne de 25 km/h avec des rafales à plus de 45 km/h.
Si mon analyse théorique est bonne laisse moi donner mon avis personnel : il faut être inconscient pour se mettre en l'air avec ces prévisions.
Ton analyse météo du jour était très mauvaise !
Dans ces conditions de vol ton prochain SIV ne t'apportera rien me semble t'il.
Déjà hier j'ai failli réagir mais comme beaucoup de lecteurs du forum plus personne ne réagira : voler seul ce n'est pas une bonne pratique surtout en tant que débutant. Etre seul sur un site connu = danger !!!
Note : dans ton récit du jour il y a d'autres choses à analyser ... mais tu as la phrase magique sur ta connaissance : "enfin je n'en sais rien".
Quitte à décider de voler à partir de prévision météo autant le faire bien.
Sur météo parapente tu as le vent au sol , le vent moyen dans la couche convective et le vent au sommet, il y a aussi des informations plus précises mais restons la dessus.
Le vent au sol c'est pour le décollage ensuite c'est le vent moyen dans la couche convective que tu dois regarder , pour le vent au sommet c'est quand tu seras grand.
Ensuite en hiver la convection se met en place de manière moins progressive qu'en été , le gradient est plus marqué.
c'est pour cela que le vent est monté d'un coup lorsque la convection c'est mise en route , il y avait bien du vent fort en l'air.
En tout cas je suis bien content de ne pas être ton ami , je n'aime pas ramasser les copains , ça m'arrive malheureusement deux/trois fois par an, c'est plus souvent des imprudents que des malchanceux ou des téméraires.
Alors en ce qui concerne les prévisions météorologiques, comme je ne suis pas quelqu'un de bête (sinon je n'écrirais pas autant sur le forum, je ferais mes vols de mon côté sans rien dire et sans rien demander à personne et puis peut-être que j'irais mourir sur un arbre tout seul...), j'ai regardé ce matin cette histoire de couche convective sur météo-parapente et effectivement c'était de belles couleurs corsées qui n'avaient plus rien à voir avec le vert d'en bas. Et je vous REMERCIE.
Je vous remercie donc vous qui m'avez parlé des prévisions météos d'avoir mis le doigt sur quelque chose que je ne regardais pas vraiment, étant plus préoccupé par le vent au sol (est-ce que je vais pouvoir décoller) mais comme maintenant, j'arrive quand même à monter
à plus de 150 m au-dessus du déco en "hiver" (il faisait doux), c'est un onglet qui ne m'échappera plus.
Donc OUI, je comprends le "
ça sentait le roussi" :
A 13h la couche convective :
J'ai donc du batailler dans des vents de 47km/h environ. C'est certainement pour cela que même accéléré, je reculais... Sur un post antérieur où j'avais mélangé vitesse / vent , vitesse/ sol, on avait estimé la vitesse maxi de ma voile aux alentours de 45 km/h, ce qui concorde...
Au moins c'est positif, l'onglet "vent couche convective3 me servira.
Une petite question : à l'atterro, l'altimètre indiquait 152 m et au déco, 253 m, et je suis grimpé hier à 110m maxi.
Quand on voit vent au sol et la courbe vent/altitude :
C'est l'altitude par rapport au sol en bas ou par rapport au déco ?
Exemple sur le graphe ci-dessus, à 13h, heure à laquelle, je me suis mis en l'air (sans jeu de mot) : il y a 20 /36 / 41 / 46 / 51 (qui correspond à 500m) mais ces 500m c'est quoi ? l'altitude par rapport au sol de la ville (Tanlay) considérée ?
Quand je bataillais à 110m au-dessus du déco, c'était en fait (110+101) ou (100+101+152m) les 101m étant le dénivelé ? L'alti m'a indiqué une altitude maxi de 360m. Je pose cette question pour plus tard dans l'année quand je ferai mes premiers cross et que je monterai bien plus haut...
(en passant, cette expérience dure mais qui se termine bien
a débouché sur des choses que j'aurais à savoir quand je grimperai à plus de 1500m !! il faudra donc que je me réfère à ces graphes d'altitude / vent pour prévoir...)
Matthieu
je n'ai rien contre toi, au contraire j'adore tes récits qui me rappellent la joie des débuts (les miens étaient beaucoup moins "foufou")
par contre des fois j'ai peur pour toi
du coups je citerai voici une phrase qui pourrait te garder en bonne santé (puisqu'on t'a déjà qu'il faut éviter de vol seul)
"renoncer c'est déjà piloter"
c'est d'ailleurs dans la partie théorique du brevet et oui c'est un acte de pilotage dur car il va contrecarre tout nos plan sur la comète et nos rêves de vol magnifique, en plus des fois d'autres sont déja en l'air et ça fou les boules
autre chose dès que ça commence à merder le seul objectif est de poser safe car les conditions merdique arrivent souvent par vagues et de plus en plus grosses , pareille pour un vol de 2h en local en hypoglycémie ... autant poser manger puis redécoller le tout avant de se sentir faible
Oui je sais
"Renoncer c'est aussi progresser" me disait Stéphane de Haut les Mains.
En résumé, car j'aime bien synthétiser...
- je n'aurais pas du voler hier si j'avais fait attention au graphe alti/vent et si j'avais regardé l'écran de la couche convective (le vent en l'air)
- ou alors sachant ce qui m'attendait en haut (vers les 100 m) rester à faire du soaring pas plus haut que .. ? 60 m (altitude à laquelle j'arrivais à revenir contre le vent du sud) et redescendre aussitôt et remonter et redescendre.
- être plus à l'écoute de mes sensations : voir que je n'avance plus sans accélérateur, c'est le maxi, il faut redescendre d'un cran
- éviter d'être sous le vent de quoi que ce soit (ou à distance respectable)
En ce qui concerne les fermetures, étaient-elles dues aux thermiques ou est-ce que le vent violent peut aussi fermer un bout d'aile ? Il me semble que c'était du thermique car de suite quand je sortais dudit thermique, ça dégueulait fort (2 m/s au vario).
Les points positifs :
- je suis là sain et sauf pour en parler (je sais certains vont dire pendant combien de temps
- le plus longtemps possible
- je sais gonfler par 20-25 km/h
- je sais me dépatouiller en conditions de vent fort (le mental y est pour beaucoup je pense et c'est ce que je veux garder)
- j'ai une bonne étoile (certains vont dire des jokers mais je n'y crois pas aux jokers... quand c'est votre tour...) ou plutôt un bon ange gardien !
- j'ai acquis de l'expérience de pilotage (ah quand un simulateur ?)
Maintenant pour répondre dans le désordre dont les réponses viennent de s'afficher :
- j'écoute les pros (ceux dont c'est leur métier)
- j'écoute ceux qui ont le même état d'esprit battant et batailleur, qui sont passés par les mêmes envies, les mêmes doutes, la même soif d'apprendre et de comprendre
- je suis dans un club, ça y est (licence 2014 prise avec assurance RC, IA, rapatriement et tout le toutim !!); je vole avec une bande potes (quand ils sont là); ils m'aident, me font progresser,me donnent des conseils, me racontent leurs récits épiques - certains et on se comprend très bien avec quelques-uns ! il y en a qui essaient de me temporiser, d'autres qui me disent qu'ils ont passés par là aussi bref...
- si chaque mois, je viens raconter des récits (vrais), ce n'est pas pour que vous preniez du poids à boire de la bière et manger des chips
(bonjour le PTV après), c'est pour demander des conseils. je le fais certainement maladroitement, car j'énonce tout sans omettre de détails. Je pourrais simplement ouvrir un fil du genre "
comment analyser la météo de météo-parapente" ? ou "
que faire quand on est reculé" ?
Je ne sais plus qui disait qu'il sortait toujours quelque chose de bien de quelque chose de mal.. bah voilà; si j'occulte certaines remarques inutiles, il est sorti certaines choses qui me serviront; comme je regarde les conseils donnés depuis le mois d’août et ils sont consignés dans ma mémoire et un carnet (l'histoire du tour de frein, de ma corolle mal faite ou de ma voile mal disposée, du vide à créer lors de la prévol et du décollage etc... j'enregistre, j'enregistre. Et je progresse dans mes actions(voir mes voeux pour 2014). Après étant donné que je découvre d'autres choses (rase-mottes, waggas, cross et que sais-je je reviendrai faire mon récit d'une aventure. mais si je voulais me glorifier honnêtement, je ne raconterais que mes vols où il n'y a rien eu non ? en disant, vous voyez que je suis un bon pilote ?
Non je viens à chaque fois - non pas pour fanfaronner - mais parce qu'il y a eu un problème NOUVEAU à résoudre. Depuis le temps que je suis dans l'Aube et que j'ai volé une bonne vingtaine de fois sans raconter ma vie, c'est que tout s'est bien passé non ? C'est cette trajectoire que j'ai. C'est sûr que si à chaque fois, je venais vous dire "je ne comprends pas, je me suis pris un arbre" ou "je n'arrive pas à gonfler ma voile qui part de travers" (parce que la disposition au sol était aléatoire) là oui, je comprendrais que je sois irrécupérable. non à chaque fois c'est une aventure nouvelle.
- alors oui l'apprentissage par l'erreur n'est pas certainement la meilleure des manières d'apprendre. Mais cela en est une et certains le vivent ou l'ont vécu ainsi. je ne cherche pas l'adhésion mais certains comprennent ma démarche Je ne cherche pas la merde, je m'y suis mis à la suite de diverses raisons (manque d'analyse, de vigilance, de marge de sécurité). Je tente ensuite d'en comprendre les raisons.
Rassurez-vous je ne bois pas avant de voler, et je ne fume pas de joint
donc... je ne serai pas un vrai pilote d'accro (référence à ce que j'ai pu entendre dire ici et là) donc je viendrai pas pour voir pour ça déjà !!
-Je persiste à croire que j'ai beaucoup appris en 79 vols (je disais déjà ça à 40... et on me tirait déjà dessus). Alors peut-être que je crois plus en ma foi, en moi et en mon ange gardien que la moyenne (c'est pour faire écho à Laurent Choucas) mais je peux vous assurer que quand je me prépare, je regarde l'air, les feuilles des arbres, les biroutes, les prévisions et si je le sens bien j'y vais. je faisais ça quand je commençais à voler en autonomie à Saint André en air calme du matin et on me critiquait déjà parce que j'avais perdu de l'altitude et fait du rase-motte maison avant de me poser sans encombre. Mais au fond de moi si j'étais revenu à de l'extrême raisonnable où on avance petit vol après petit vol, JAMAIS je n'aurais fait tout ce que j'ai fait (avec des incidents il est vrai). je ne crois pas que je sois plus fort que la moyenne, je ne crois pas que je sois invincible (déjà chuté en moto et accident de voiture avec coma). Non, mais comme dit Guy j'ai certaines qualités (celles de mes défauts certainement) qui me permettent d'affronter des choses inconnues, nouvelles et donc nécessairement plus "dangereuses".
- Je n'ai pas envie de faire partie de la rubrique nécrologique à cause du parapente dans les 50 prochaines années (quand je vois ce que Schumacher vit alors que c'est un excellent skieur, pilote auto et moto, cavalier... nul n'est à l'abri) mais philosophiquement parlant, je ne me dis pas "
je vais progresser aujourd'hui en tentant ceci ou cela", non je vole. Et puis il n'arrive rien, ou il arrive des trucs. par contre ce que je n'aimerais pas du tout (je quitterais le parapente pour ça), c'est me dire "
j'ai 200 vols, 200 ploufs, je suis entier, tout va bien". je sais bien qu'on apprend à chaque plouf (d'ailleurs après un mois sans voler, un plouf est énorme !!) mais ce n'est pas comme ça que je conçois l'idée de pratiquer mon parapente. tant mieux pour certains s'ils aiment la plénitude de voler sans se poser de questions, même déco ou les mêmes familiers, mêmes heures de décollage, mêmes conditions de vent etc...
Non honnêtement, cela ne me conviendrait pas. il me semble que pour que j'avance dans la vie, que j'avance dans ma pratique du parapente, je dois parfois me confronter à des choses nouvelles et - Dieu merci - je progresse.
Regardez, je vais bientôt partir au Maroc et à Ténérife. J'ai vu que parfois les conditions pouvaient être venteuses avec des gars se faire arracher. J'ai vu des gars se faire arracher à Saint André. Je me suis abstenu ce jour-là mais je me suis dit qu'il fallait que je progresse au gonflage, que je continue à voler dans des conditions plus ventées pour ne pas causer de souci à l'organisation du Maroc ou de Ténérife, à mes copains de Troyes qui viennent voler avec moi. Je ne cesse d'avoir à coeur de me perfectionner et de m'enhardir. C'est comme ça que je compte continuer à progresser pour un jour voler à Saint André en milieu d'après-midi (j'ai pas encore dit début d'après-midi) et faire mes premiers cross.
Mais ce n'est pas en me faisant peur sans arrêt ou en me critiquant sans arrêt que cela résoudra des choses (à moins de vouloir se disculper de toute "responsabilité"). De toute façon si un jour la peur me gagne, je ne volerai pas. C'est juste une appréhension qui me maintienne à flot et à l'écoute des conditions que je dois avoir, pas la peur au ventre parce qu'on a entendu tel ou tel récit. C'est le positivisme éclairé et lucide que je veux pas du négativisme.
Hier je me suis dit "temps calme, personne" je vais essayer de ré-atterrir au déco comme j'en ai longtemps observés faire le 31. J'ai analysé les deux voies possibles d'accès au déco, imaginé le vent (qui soufflait déjà), les rouleaux que les arbres allaient engendrer, imaginé ma trajectoire, voir comment j'allais entrer en crabe sur le déco et à quelle altitude, les mouvements tranquilles de frein et en cas d'échec à avoir une porte de sortie pour repartir dans la pente.
Bon les conditions vous le savez maintenant n'étaient pas top. Et je ne le sentais pas. Ce sera pour une autre fois dans des conditions plus douces et laminaires. Mais si j'avais été tête brûlée... non non je ne suis pas entièrement taré. je ne sais pas si vous sentez la différence...
Je vous souhaite sincèrement une bonne année 2014 avec plein de vols mémorables et autant de plaisir que je prends de plaisir (c'est bien le moteur non ?) et je terminerai par une citation :