Petite expérience personnelle.
Nous étions au sommet du Grand Morgon (au-dessus de Savines) avec quelques amis pilotes.
Nous étions partis par grand beau temps et au sommet il y avait toujours grand ciel bleu et léger vent de face, mais une couche de nuages bien dense s'est installée une centaine de mètres en-dessous de nous (on ne voyait absolument pas à travers).
On décolle ou on ne décolle pas ?
On attend ou on redescend à pied alors qu'il fait grand beau (à l'exception de cette maudite couche nuageuse) ?
Heureusement la compagne d'un de mes amis attendait à l'atterro à Savines et elle avait une radio.
Elle nous signale qu'elle voit très bien la couche sous le sommet, mais nous signale que celle-ci a une très faible épaisseur et qu'il fait grand beau tout autour et en-dessous ; l'atterro est complètement dégagé avec plusieurs centaines de mètres au-dessus complètement libres et sans aucun nuage.
Le plan de vol est facile : décollage, puis virage à gauche avec survol d'un grand vallon très large (loin du relief de chaque côté) en direction du lac où on a peu de chances de percuter le relief.
Je fais fusible et peu après mon décollage je tourne à gauche et je vois la couche nuageuse monter vers moi et m'envahir : visibilité absolument nulle (je voyais à peine ma voile au-dessus de moi en regardant vers le haut).
Sensation super pénible (je n'avais ni boussole ni GPS).
La traversée de la couche (très peu épaisse, mais très dense) a certainement duré moins d'1 minute (peut-être 30" seulement ?), mais j'ai détesté cela.
C'est un souvenir extrêmement pénible.
Pourtant je savais que j'étais loin du relief et que la couche avait une très faible épaisseur (sinon je n'aurais bien sûr pas décollé), mais franchement c'est un très mauvais souvenir. Quand je suis sorti de la couche avec le lac juste devant moi, le soulagement a été énorme.
Franchement voler dans un nuage sans visibilité aucune, je ne le conseille à personne, c'est vraiment stressant.
Une fois dedans je me suis demandé pourquoi j'avais décollé...
Marc