Super, merci ! Je vais essayer de trouver ce numéro du coup
Et pour la voile qui n'apparait pas dedans, nous ferais tu un petit comparatif à la mode de l'article, si tu as le temps ? Comme tu l'as essayée et as apparemment lu l'article de parapentemag dont tu me parles.
Je pense que ce numéro est encore en vente.
Sinon tu peux le commander auprès de Parapente Mag.
Concernant la
D-Light de Triple Seven, voici ci-dessous mes impressions.
Je précise deux choses :
- je n'ai aucun lien (ni de près, ni de loin) avec la marque Triple Seven ;
- je n'ai effectué que deux vols avec cette voile, mais c'était en conditions très turbulentes (ce n'est bien sûr pas suffisant pour avoir un avis suffisamment argumenté).
Je sais qu'au moins une membre de ce forum vole avec cette voile ; elle pourra t'en dire plus...
J'ai volé avec le modèle S (PTV : 60-85 kg, surface 24 m², poids : 3,15 kg, allongement : 4,4).
Voir :
http://777gliders.com/fr/content/d-lightJe pèse nu 71 kg pour un PTV de l'ordre de 80 kg (pour mes vols sur site ou en vol rando).
1/ Conditions de vol pour mes deux vols avec cette voile :
Ces vols ont eu lieu à Sainte-Victoire sur le site habituel où je vole, mais les conditions météo étaient bizarres les deux fois : vent météo faible de sud/sud-est (ce qui est rare) au lieu de la brise habituelle de sud-ouest.
Concernant le décollage :
- il n’est pas très grand et il est constitué de dalles rocheuses (le club l'a depuis aménagé) ;
- il est entouré de buissons et d’arbustes ;
- je ne connaissais pas les réactions de la voile.
2/ Remarques sur la voile :
Il n’y a que trois suspentes A de chaque côté (une reliée à l’élévateur A’ et deux reliées à l’élévateur A).
Je n’ai jamais vu un suspentage aussi réduit, et je n’ai jamais eu entre les mains un double élévateur A (sur mon Ultralite1 les suspentes sont nettement plus fines, mais il y en a beaucoup plus).
Elles sont faciles à démêler (à cause de leur diamètre « confortable »).
J’ai vu que la suspente de stabilo avait une couleur légèrement différente (sympa) ; c’est pratique en cas de cravate, mais avec un allongement de 4,4 j’ai quand même des doutes sur la possibilité pour cette voile de cravater !
Prévol : vu le suspentage réduit et le diamètre « confortable » des suspentes, la prévol de cette voile est une simple formalité ; on sépare les deux groupes d’élévateurs en les étirant, deux coups de poignet de chaque côté et la voile est en place.
C’est incomparable avec l’Ultralite1: avec son grand nombre de suspentes fines comme des cheveux qui ont tendance à faire des petites boucles facilement, celle-ci nécessite une prévol très soigneuse en remontant tous les faisceaux pour être bien certain qu’il n’existe aucune boucle : c’est parfois assez long et laborieux.
Un vrai plus pour la D-Light sur ce point.
3/ Comportement en l’air :
Je ne peux comparer cette voile ultralégère qu’avec la seule équivalente avec laquelle j’ai volé : mon Ultralite1 d’Ozone.
Mais il s’agit du premier modèle sorti en 2008 (1
er vol pour moi avec ma voile le 14 octobre 2008), il y a donc neuf ans déjà et les voiles ont beaucoup évolué depuis.
Le décollage de la D-Light a été évident : montée régulière et franche de la voile qui s’est arrêtée au-dessus de la tête et décollage en trois pas ; il faut dire que c’était bien alimenté (environ 15 km/h) de face : décollage inratable.
Dès que j’ai décollé cela montait absolument partout !
En effet il y avait en l’air une confluence entre le léger vent sud-est et la brise de convection sud-ouest.
En général il faut se rapprocher du relief (les falaises de la montagne) pour trouver les bonnes ascendances, mais là, même loin du relief, cela montait sans aucun problème.
Au bout de 5 minutes de vol, je me suis retrouvé 620 m au-dessus du déco (montée à 3 m/s environ), soit 300 m au-dessus de la crête sommitale.
Je n’ai jamais connu de telles conditions ici (où je vole pourtant régulièrement).
Mais les conditions étaient assez turbulentes et les mouvements de l’air très irréguliers, autant dire de bonnes conditions pour tester les réactions de la voile !
Mon sentiment personnel a été celui-ci :
- très grand confort des poignées de freins matelassées prises en dragonne ; elles me font penser à celles de mon ancienne Faïal (Nervures) ; avec mes gants légers aucun souci pour les enfiler ou pour retirer les mains si nécessaire ; il faudrait voir avec de gros gants de haute montagne…
- débattement assez important, ce qui est normal (c’est une A) et qui me convient : il m’arrive d’être un petit peu brusque dans mon pilotage et je préfère avoir un débattement « confortable » ;
- les commandes sont assez « fermes », ce que j’apprécie aussi ;
- la voile réagit à la commande de façon plus rapide et franche que mon Ultralite1 qui est un peu « camion » (il faut en effet s’employer un peu pour la faire tourner) ; la D-Light est clairement plus réactive et maniable que l’Ultralite1 (je ne connais pas les modèles 2, 3 et 4 de l’Ultralite), ce qui est un vrai atout ;
- j’ai trouvé la voile (malgré les turbulences) très amortie en tangage (deux abattées franches seulement, instantanément arrêtes par une tempo), mais plus sensible en roulis (c’est sans doute pour cela qu’il est très facile d’engager les virages) ;
- le bord d’attaque semble indestructible (ceci est sans doute dû aux petits joncs souples et/ou au shark-nose ?) et la voile donne un très grand sentiment de sécurité (la "pression" dans la voile semble très élevée) ;
- malgré les conditions rencontrées en vol (tous les pilotes ont indiqué s’être fait sérieusement bousculer en vol et certains ont pris plus de 1000 m de gain sans aucune difficulté en s’approchant du relief, ce que je n’ai pas fait), il n’y a pas eu l’amorce d’une fermeture d’un caisson pendant le vol malgré les conditions pour le moins « toniques » : un très grand sentiment de sécurité dessous et pourtant je ne suis qu’un pilote tout à fait moyen.
4/ Atterro :
Lorsque je me suis dirigé vers l’atterro, il était impossible de trouver une zone où on pouvait descendre ; j’étais scotché 900 m au-dessus de celui-ci ! Mais pas de danger pour autant : le ciel était toujours clair, bien que voilé, et aucun risque de pluie ou d’orage.
De toute façon j’avais l’intention de tester les oreilles.
Donc descente de l’élévateur A’ qui commande la suspente extérieure :
- la descente de cet élévateur est vraiment physique (gants indispensables) ;
- les oreilles ne se plaquent pas facilement sous l’intrados ;
- elles sont physiques à tenir ;
- la voile est parfaitement stable et descendait à 3 m/s environ ;
- elles ne demandent qu’à rouvrir instantanément dès que l’on relâche l’élévateur A' : grand sentiment de sécurité.
J’ai voulu essayer mon accélérateur, mais les crocs fendus de la D-Light sont situés plus haut que ceux de mon Ultralite1 : j’étais pratiquement en butée de suite en appuyant sur l’accélérateur (jambes complètement pliées !).
Il aurait fallu que je rallonge la cordelette de l’accélérateur pour le tester...
J’ai essayé aussi des 360° « tranquilles » ; je n’aime pas cette figure que j’ai très peu pratiquée (uniquement lors d’un stage SIV à Annecy) et jamais en vol réel.
J’ai donc fait des 360° vraiment peu engagés, mais c’était confortable : faciles à enclencher, et pas d’accélération rapide, descente à seulement 3 à 4 m/s sur 3 ou 4 tours, mais je n’ai pas vraiment « engagé ».
La sortie a été évidente en remontant la main intérieure avec une sortie très simple à gérer ; la voile est donc apparemment stable spirale, ce qui est conforme aux réactions d’une voile A, mais je le répète : ce n’étaient que de petits 360° non vissés véritablement.
J’ai tourné dans un sens puis l’autre : aucun souci des deux côtés (bien que je préfère un sens à l’autre).
Approche finale pour l’atterrissage très précise : la maniabilité de la voile est bien meilleure que celle de mon Ultralite1 et atterro sans aucun problème exactement là où je le souhaitais (pour mon premier vol).
En fait à l’atterro, pour mon second vol, j'ai pris une bouffe en entrée de terrain (je m’y attendais un peu), qui m'a remonté de quelques mètres ; à 5 m/sol environ j'ai « pompé » (coups de freins amples et brefs) pour casser la finesse et je me suis posé un petit peu long : aucun souci de passer ainsi en basse vitesse en cassant la finesse (c’est la même chose pour l’Ultralite1).
J’en ai profité pour faire un peu de gonflage au sol.
Voile facile à monter au-dessus de la tête et à contrôler ; pourtant je ne suis pas bon dans cet exercice.
Mais les conditions au sol étaient vraiment irrégulières et je n’ai pas insisté.
Au fur et à mesure que les pilotes en l’air sont venus atterrir, ils ont tous dit qu’ils avaient très rarement rencontré de telles turbulences en vol ici.
Cela a donc permis de bien voir (à mon petit niveau) comment la voile réagissait dans ces conditions turbulentes.
Conclusions personnelles :
- décollage (dos voile) et atterro évidents ;
- très grand sentiment de sécurité en vol : la voile semble « béton » et aucun début de fermeture malgré les conditions aérologiques difficiles ;
- grande stabilité sur l’axe de tangage ;
- plus de sensibilité que l’Ultralite1 sur l’axe de roulis ;
- très bonnes réactivité et maniabilité pour engager les virages ;
- oreilles physiques à descendre se rouvrant instantanément dès le relâché de l’élévateur ; cet élévateur A’ est vraiment pratique pour faire les oreilles.
J’ai vraiment eu l’impression d’une super voile ultralégère (3,15 kg), idéale pour les vols rando ou montagne.
Je n’ai pas l’intention de changer de voile actuellement.
Bien qu’âgée de 9 ans, mon Ultralite1 a très peu volé : j’ai longtemps eu deux voiles et elle ne volait qu’en montagne où les vols ne durent jamais longtemps.
Si je devais changer de voile, la D-Light serait certainement un des choix possibles.
Amicalement.
Marc