Ouaip, ce n'est pas une évidence pour tous et ceux qui merdent grave au sol ne sont pas toujours motivés pour y travailler, beaucoup ont peu de temps et préfèrent voler, même comme des cochons.
On peut les comprendre.
Pour moi, qui ai failli me tuer à mes débuts sur un gonflage merdé en aérologie pourrie, la nécessité de travailler au sol devint une évidence pendant presque un an de convalescence.
Bastoon m'avait dit, quand j'étais à l'hosto : "il va falloir bouffer de la pente-école". J'ai suivi le conseil de cet excellent moniteur avec qui j'ai beaucoup appris à mes débuts.
Ce qui était un jeu quand je ne pouvais pas voler devint un entraînement technique aussi indispensable que ludique.
C'est ainsi qu'on acquiert une bonne technique au décollage, donc une bonne sérénité.
A Annecy nous avons l'atterro de Doussard, bien alimenté en brise. Quand les conditions sont trop fortes pour voler, je prends l'Ultralite 19 et je vais faire du gonflage. Il y a souvent du monde et en saison, par vent moyen, on y trouve les écoles avec leurs stagiaires. Je les accompagne parfois pour aider le moniteur qui a fort à faire avec 7 novices, mon rôle se limitant alors à remettre les voiles en place.
J'ai appris le minimum en école, puis avec des pilotes confirmés, j'ai travaillé diverses techniques très utiles sur des décos courts et par vent fort, le pilotage au sol n'est pas du tout une contrainte, c'est à la fois un jeu et un entraînement.
Il est évident que travailler au sol des techniques dont on a ouï dire s'apparente à travailler des exercices de pilotage en l'air après avoir lu et étudié le bouquin de David. Le risque n'est pas le même évidemment, c'est la démarche qui est comparable.
Je vois souvent à Montmin des élèves en SIV qui décollent très mal et je me demande comment ils vont évoluer après dans le "box". Quand on n'a pas une gestuelle précise et sûre au déco, cela ne peut pas devenir sûr et précis en l'air.
Dans son enseignement, David fait répéter mentalement au sol en marchant pour simuler la trajectoire (sans voile) les exercices qui vont être faits dans la journée. Cela aide très efficacement à les réaliser en l'air parce que la coordination des mouvements est déjà en place mentalement.
Cela n'évite pas le stress au déco et c'est là qu'une gestuelle très propre aide à gérer ce stress.
J'ai revu hier les vidéos de mes vols SIV de mai 2012 - je travaillais le décro et la vrille - et plusieurs fois j'avais jeté l'éponge après m'être fait secouer épouvantablement sur des décrochages asymétriques avec des départs en vrille violents, l'Artik était très difficile à décrocher et je n'avais pas assez de force. Le stress était revenu et j'avais fini avec du tangage amplifié, des frontales, crevettes et autres bricoles, de rien du tout en comparaison.
En vol thermique, après un vrac, je ne vais plus me poser rapidos, je gère le stress et l'adrénaline en continuant le vol. Là encore c'est un résultat positif des stages SIV.
Merci David.