Ouaip, on peut se faire mal en faisant du gonflage sans casque, comme en faisant du ski ou du vélo, ou du roller... ou contre une porte de placard.
Je skie depuis 1962 et je n'ai JAMAIS mis de casque. Quelques gamelles, quelques soleils, des bons "volumes" et jamais de problème. C'est comme en judo, on commence par apprendre à tomber.
Là je sens que certains vont hurler. Je continue :
Il ne me viendrait pas à l'idée de rouler sans casque en moto ni sur des rollers, on va assez vite et sur un terrain assez dur pour que la question soit réglée.
En vélo, je n'ai jamais mis de casque, et pourtant j'ai descendu des cols à fond de train, en doublant tout ce qui roulait. De la folie pure, on pardonnera à ma jeunesse d'alors de tels errements.
En parapente, je vole avec casque comme tout le monde, sur site... mais pas en vol rando. Si on se casse la gueule en (haute) montagne, casque ou pas c'est kif kif. Je sais, c'est con, mais j'allège le sac au maximum et je ne vole pas en rando avec des conditions fortes.
J'ai beaucoup grimpé dans ma jeunesse, en parois calcaires (Verdon, Vercors, Dolomites etc) et à Chamonix. Les risques ne sont pas tellement liés aux chutes mais plutôt aux cailloux qui descendent. Mummery observait en son temps que les pierres ne visaient pas les grimpeurs et il ne mettait pas de casque. A son époque, il n'y avait rien de bien sur le marché, hors les matériels militaires ou "coloniaux". Je fis comme lui et j'ai pris une seule fois un caillou (tout petit) sur le crâne, au-dessus d'une rimaye dans l'Envers des Aiguilles, pile sur le pompon de mon bonnet. Mais je dois bien avouer que lors de mes retraites sous la neige dans la face N des Droites (600m) et sous la pluie dans la face N de l'Agner (500m), je n'en menais pas large et je scrutais le moindre sifflement. Le son va plus vite que les cailloux...
On pardonnera à ma jeunesse... (bis repetita non placent)
J'accompagne souvent les stages init des Grands Espaces le jour du premier vol, pour faire des vidéos. Cela fait plaisir aux stagiaires et le débriefing est plus efficace. Je reste souvent avec eux toute la journée, ce qui passe par du gonflage. Depuis 2007, j'ai toujours vu TOUS les stagiaires casqués mais AUCUN moniteur, même faisant une démo. Moi non plus je n'ai jamais mis de casque pour jouer au sol :
24 Mars 2011. Argenteuil, butte d'Orgemont
Quand on se fait mettre cul par-dessus tête par une rafale, on a le plus souvent le temps de réagir et ce jour-là (ma première gamelle en gonflage) j'ai fait un roulé-boulé de judoka et le gars qui tenait l'appareil a eu tout juste le temps de me saisir, j'étais debout dans la seconde qui suivait sans avoir cessé de piloter la voile. Quand c'est vraiment très moisi, on ne sort pas la voile. Là je m'entraînais avec l'Awak 18, ce n'est pas une Boléro question amortissement.
Je ne suis pas une épée en gonflage mais je me débrouille assez bien, alors quand une spécialiste de très haut niveau comme Delphine ne met pas de casque, je trouve ça tout à fait normal.