Il y a 3 semaines j'ai pu faire du soaring sur l'arrète sommitale du Mont Blanc. ça n'arrive qu'une fois dans une vie de paralpiniste, le rève!
Lundi 7 septembre 2009, 10h
Sommet du Mont Blanc
température : -10°
vent : 20 km/h Nord
La neige travaillée bloque les suspentes au sol, quelques prégonflages sont nécessaires pour pour dégager l'aile et la laisser monter. Temporisation énergique puis je suis vite pris en charge. Je quitte un monde d'effort et de dangers pour entrer dans une autre dimension. Maintenant je n'ai plus besoin de forcer pour avancer, tout semble calme et simple. Le vent est laminaire et parfaitement orienté. Mon aile rapide et maniable me permet de longer la crête, prendre de la hauteur puis par qq wings revenir tout près de la neige. Tout est naturel et instinctif, j'ai l'impression d'etre sur mon terrain de jeu habituel. Peut etre parce que ce moment je l'ai rèvé des milliers de fois. C'est dingue, J'enchaine des waggas avec presque 4000m de gaz sous la sellette! Avec la fatigue et l'altitude, je suis vite comblé en sensations fortes.
Je viens au niveau de Fred qui a décollé juste avant moi. On effectue des 360 en miroir devant le relief, C'est une superbe vision avec son aile d'un coté près des sommets et de l'autre très haut dans le ciel. On grimpait tout à l'heure ensemble relié par une corde. On s'accorde maintenant à jouer dans le ciel.
Puis direction le Maudit, Tacul et l'aiguille du midi. je n'ai pas besoin de tenir les commandes, je me dirige juste à la sellette. En vol face au vent, Je donne un peu plus de vitesse à mon aile en relâchant un peu de trim. Je survole comme un avion les glaciers et les pics de garnit. Johann devrait être posté à l'aiguille comme convenu pour nous prendre en photos. Je ne l'ai pas appelé du sommet pour confirmer, trop froid, trop épuisé, trop concentré pour faire autre chose que préparer les décollages.
Je quitte doucement la haute montagne, des ailes décollent dessous et cherchent les 1ers thermiques. Moi je me réchauffe doucement et glisse doucement vers la vallée. Les mains toujours sur les genoux, je fais des tours complets à la sellette pour admirer la vue à 360°.
Petit a petit l'horizon remonte, les flancs de montagnes boisés se rapprochent des 2 cotés. Mon sac à dos mal placé depuis le décollage me tire en arrière dans une position peu confortable, mes muscles abdominaux commencent à s'épuiser. Il est temps de descendre sur le plancher des vaches. Je fais qq 36 tranquilles jusqu'en approche et touche délicatement le sol après un long plané final.
Fred sera là 5 min après, vidé et heureux. Puis Johann se posera à coté de nous encore 5 min plus tard.
Mon aile 4810 est validée : c'est bon elle marche bien pour le Mont blanc
Flodenhaut
http://www.youtube.com/theflyingcompany?gl=FR&hl=fr