D'autres pages du site renvoient aussi des erreurs
Il y a une copie du texte ici :
http://gaia2050.blogs.nouvelobs.com/archive/2010/04/02/lettre-ouverte-aux-journalistes-qui-ouvrent-leurs-colonnes-o.htmlA noter que c'était plus sur les journalistes qui font mal ou pas leur boulot que sur les climatosceptiques.
Oui mais je trouve que le texte fournit aussi de bonnes critiques contre les climato-sceptiques, en particulier le fait que leurs arguments n'ont jamais passé la barre d'une publication scientifique à comité de lecture.
Quelques courts (par rapport a la longueur du texte original) extraits :
[...]Question idiote à ce stade : quand vous invitez un "contradicteur", comment pouvez vous savoir qu'il maîtrise tous les aspects énumérés ci-dessus, ce qui est incontournable pour le présenter comme un "contestataire" légitime ? Réponse : vous n'en savez évidemment rien (et du reste ce n'est pas ce qui vous importe), même si votre invité se présente comme "scientifique". Ce qui va compter n'est pas que le contradicteur soit légitime (et il ne l'est pas), et encore moins que vous soyez capable de vérifier ou pas ce qu'il raconte, c'est juste qu'il ait une grande gueule. J'en veux pour preuve que celui qui tient les propos les plus ahurissants (Allègre) est aussi celui qui est le plus invité, parce qu'il a la plus grande gueule. Il pourrait affirmer que la Terre est plate, que vous continueriez à l'inviter si il a toujours le même don pour couper la parole à tout le monde et monter sur la table !
Est-ce que tout ce qui précède signifie que la presse n'aurait pas le droit de rapporter des débats en matière de science ? Evidemment que si, mais... en se limitant aux débats mis en avant par la communauté scientifique elle-même, qui est la mieux placée pour savoir de quoi il retourne, et qui, contrairement à une idée implicite qui circule parfois, possède des forces de rappel très importantes contre la création de complots. L'une d'elles est toute simple : le scientifique qui parvient à prouver, dans les règles de l'art, que ce qui semblait acquis auparavant est en fait invalide dans certaines circonstances devient un candidat sérieux pour le Nobel si sa conclusion remet en cause une cascade de conséquences.
[...]
Comment débat-on dans les règles de l'art, alors ? Pour l'essentiel, grâce à des revues particulières, gérées par la communauté scientifique elle-même, qui s'appellent des revues scientifiques à comité de lecture. Passer par la publication dans une de ces revues est un préalable indispensable pour qu'un fait soit recevable pour être publié sans être modifié ensuite dans la presse généraliste. Ces revues n'ont rien à voir avec la presse généraliste, même si à l'arrivée on trouve dans les deux cas de figure des caractères imprimés sur des feuilles de papier ou des lignes de texte et des schémas sur un site Internet (cette similarité de nom - revue - et de forme - du papier imprimé - entretient peut-être une partie de la confusion). Mais sur le fond une revue scientifique ne remplit pas du tout le même rôle qu'un media grand public :
> les auteurs sont des chercheurs et non des journalistes. Leur métier principal n'est pas d'écrire des articles, mais de chercher à comprendre un processus non encore élucidé, ou de vérifier par l'expérience ou l'observation une théorie proposée. L'essentiel de leur temps n'est pas consacré à écrire des articles, mais à avancer - ou pas ! - dans leurs recherches. Le rythme de production n'a rien à voir avec un journaliste de la presse : un scientifique très productif sera tout au plus à l'origine de quelques dizaines de papiers dans sa vie comme auteur principal (avec les papiers signés comme auteur secondaire, on peut monter à plusieurs centaines, soit la production annuelle d'un journaliste de quotidien).
[...]
> avant sa publication, le projet d'article est systématiquement envoyé à un comité de lecture qui va examiner de très près les conclusions proposées, ainsi que les raisonnements, faits et données qui les sous-tendent. Ce comité est constitué d'experts du même domaine, seuls à même d'y retrouver leurs petits, et les mieux à même de détecter les erreurs éventuelles qui auraient été commises par les auteurs. Ces experts ont plusieurs mois pour faire des remarques, qui peuvent aller de "nous mettons un veto à la publication qui comporte telle et telle erreur grossière" jusqu'à un accord en l'état. L'accord engage nécessairement la crédibilité de la personne qui a examiné l'article. Tous les articles scientifiques comportent toujours deux dates : celle à laquelle le projet a été soumis, et celle a laquelle il a été accepté par l'éditeur de la revue (qui sauf exception rarissime suit les recommandations du comité de lecture).
[...]
> toute personne travaillant dans un domaine donné, ou ayant une information nouvelle à proposer dans un domaine donné, peut proposer un article à une telle revue, y compris tout "contestataire" invité sur vos plateaux ou dans vos studios (ou à qui vous ouvrez vos colonnes). Maintenant regardez bien : pas un argument mis en avant à l'antenne pour expliquer que l'homme n'aurait pas d'influence sur le climat n'a passé la barre de la publication dans une revue scientifique. Je dis bien pas un. Quand vous donnez la parole à un tenant de l'absence d'influence de l'homme sur le climat, vous ne servez pas, dans cette affaire, de zorro réhabilitant les pauvres opprimés interdits de publication pour cause de complot (ou ayant bien le droit de s'exprimer, les pôvres, nous sommes dans un pays libre, non ?), vous agissez directement pour dévoyer un processus vieux de centaines d'années et qui sert justement à éviter de juger de manière erronée sur la base d'informations partielles ou sorties de leur contexte, contraires à des observations, etc. En invitant Allègre et consorts, c'est vous qui réhabilitez la chasse aux sorcières, en donnant la parole à une accusation qui se base sur des inventions, mensonges, ragots, affabulations et autres diffamations collectives, bref des procédés dignes du Moyen Age.