En 1966, Che Guevara était au Congo, avec l'idée d'allumer un foyer révolutionnaire. Il buta sur un écueil qu'il aurait pu prévoir : la mentalité des Africains "éduqués" qui collaboraient avec les colonialistes, notamment un certain Kabila, jeune chef plein d'avenir pour les colonialistes, qui fit longtemps parler de lui.
Une toute petite opération d'entraînement, contre un poste de police ridicule, tourna au désastre : les flics tirèrent quelques coup de feu et tous les "guerilleros" en herbe prirent la poudre d'escampette.
Quand il tentait de les instruire, les mecs rigolaient, ils n'écoutaient que Kabila.
Sa réflexion : avec de tels dirigeants, l'Afrique a encore devant elle de longs siècles d'exploitation et de sous-développement.
On me reprochera peut-être de souvent évoquer le Che mais son expérience est unique au 20e siècle dans le combat de la Liberté et de l'émancipation, contre l'oppression impérialiste qui maintient les peuples dans la soumission et le sous-développement aux seules fins de faire tranquillement des affaires juteuses.
La misère humaine, les ploutocrates s'en foutent.
Que des enfants de 8 ans travaillent dans des usines pour des salaires de famine versés à leurs parents, ils s'en foutent, c'est autant de moins à payer. Cela fait produire à ces damnés de la terre des tatanes qui reviennent à un dollar et qui seront revendues en Amérique ou en Europe entre 50 et 100 dollars, selon la marque apposée dessus.
Et les jeunes cons de chez nous, qui se la pètent avec des grolles "griffées" à la mode, payées 70€ ou plus (ou volées), se foutent bien de la misère atroce des mômes d'Indonésie qui les ont fabriquées, dans des conditions inhumaines qu'eux-mêmes ne supporteraient pas une minute.
C'est kif kif pour les fringues.
La "mondialisation" et le "libéralisme", c'est aussi ça.
Quand on tente de faire comprendre aux jeunes cons que leurs comportements sont une injure à la misère du monde, ils rigolent (au mieux) ou ils balancent des injures.
Ces jeunes-là, on ne les verra pas dans les manifs pour la défense de ceci ou de cela, on ne les verra pas s'engager contre le réchauffement climatique, ils sont déjà formatés pour devenir les petits fascistes de demain, pourvu qu'ils soient pris en mains pour ça par des gens qui sauront les manipuler.
Le "libéralisme" a besoin de relais dans la société, comme l'occupant nazi avait besoin de collabos pour exploiter les pays vaincus. Ces relais se trouvent dans des "élites" dévoyées et dans des imbéciles ignares "bien" formatés par la propagande.
Cela s'est toujours passé comme ça.
En leur temps, les gladiateurs en révolte Spartacus, Gannicus et Crixus eurent le plus grand mal à soulever les esclaves, opprimés et exploités, ils furent vaincus par les légions de Crassus et 6000 croix sur la via Appia furent le destin des survivants qui s'étaient rendus ou avaient été capturés.
La 2e guerre servile fut le dernier acte de résistance civile à Rome, elle servit de leçon à César puis aux empereurs qui se succédèrent.
L'impérialisme de Rome sut toujours caresser les Romains natifs dans le sens du poil et les insurrections qui eurent lieu à la faveur des crises politiques furent toutes réprimées très rapidement.
C'était le rôle de la garde prétorienne.
A notre époque, c'est le rôle des flics, prétoriens modernes d'une oppression moderne. Le principe est le même, la violence et la barbarie étant des paramètres "réglables" selon la mentalité des chefs... et des ploutocrates qui les commandent.
Le slogan CRS-SS de Mai-68 était exagéré dans les faits mais pas dans le principe.
Nos Anciens abolirent la monarchie absolue en guillotinant Louis XVI (une connerie, il fallait le fusiller pour haute trahison, désertion et collusion avec l'ennemi). Elle revint avec Bonaparte, qui avait très bien compris que les Français, majoritairement conservateurs et fatigués de la Révolution, voulaient surtout de l'ordre pour vivre tranquillement.
Louis XVIII l'avait très bien compris lui aussi et la Charte de 1814 fut très libérale (au sens propre) pour l'époque. Charles X était un crétin absolu, il n'avait RIEN compris et il fut balayé par un soulèvement populaire.
Le duc d'Orléans, devenu Louis-Philippe, n'avait pas tout compris des grandes émeutes de 1832, 1833 et 1835, et il fut balayé par une autre insurrection populaire en 1848.
C'est pour éviter ces "problèmes" que fut installée la "république de monsieur thiers".
A notre époque, il n'y a plus que des idiots qui imaginent que les privilèges ont été abolis le 4 août 1789. Certes ce fut un grand moment historique mais couper une tête de l'hydre ne pouvait pas la tuer.
Il n'y a jamais eu autant de privilèges et de privilégiés, cela a seulement changé de nature et cela fout toujours la merde dans le monde en prétendant l'organiser.
Ceux qui n'en sont pas conscients seront les plus faciles à désinformer - si ce n'est déjà fait = pour collaborer à leur insu au maintien de cet ordre inique.
Les gens comme moi qui lèvent le poing en brandissant le drapeau Noir se font tirer dessus, aucun avenir. Nous l'avons compris en 68-73.
Le "libéralisme" américain est insupportable chez nous, par exemple quand Macron veut privatiser AdP, mais c'est là un souci de gens éduqués dans un pays riche, cela ne mettra pas de beurre dans les épinards des affamés d'Afrique, d'Asie ou d'Amérique latine, de centaines de millions de miséreux dont les "dirigeants" accaparent les richesses, avec la bénédiction des Chicago boys.
Che Guevara était vraiment très seul au Congo et les enseignements qu'il tira de son expérience n'ont pas pris une ride. Le mythe de la révolution par le peuple est bel et bien enterré. On ne fait pas la révolution avec des analphabètes, on ne la fait pas non plus avec une minorité groupusculaire.
Maintenant ce sont les Chinois qui s'installent en Afrique et ce n'est pas désintéressé, ce n'est pas pour l'émanciper, c'est pour l'exploiter. Le cadavre de Mao ne bouge plus et ses os sont bien secs. Ironie de l'Histoire : les successeurs du "grand timonier" se lancent dans l'impérialisme, oubliés les échecs épouvantables des Cent Fleurs, du Grand bond en avant et de la Révolution Culturelle. Le mythe de la révolution "par le haut" à la manière de Lénine est mort et enterré.
Chez nous, c'est le mythe de l'ascenseur social qui se fissure. L'Ecole ne remplit plus son rôle parce que reposant sur une structure élitiste, l'armée de conscrits n'existe plus et le brassage des populations ne se fait plus, le sens social des Français diminue d'année en année.
C'est un signe de décadence très alarmant, qui sert parfaitement le "libéralisme".
Sur ce forum, j'ai très peu d'influence et bien peu me lisent avec profit, mais fort heureusement il y a Pierrot (
) Willow et Patrick qui m'évitent de désespérer.