"La France ne se gouverne pas à la corbeille", avait un jour lâché De Gaulle, le salaud... il savait très bien que ce sont les gens d'argent qui manipulent TOUS les gouvernements et le sien n'échappait pas à la règle.
"Le pouvoir est au bout du fusil", écrivait Mao, mais c'était aussi faux que le reste : le pouvoir est dans le fric.
Lénine avait cru abolir le pouvoir de l'argent et la Russie, pourtant sous-développée, plongea dans une effroyable récession. La NEP tenta de la remettre en route en assouplissant le "communisme de guerre" et cela marcha, après quoi staline lança des plans quinquennaux qui permirent à la jeune URSS de se développer, le prix à payer pour le petit peuple s'appelant misère noire et goulag.
Mao lança le "grand bond en avant" et ce fut un effroyable désastre, avec des famines à l'échelle de la Chine et des dizaines de millions de morts.
Le problème n'est pas que les gens d'argent fassent fonctionner l'économie et en tirent des bénéfices, il est que ces gens tirent tant sur l'économie qu'ils paupérisent les populations. Il faut donc les contrôler pour les empêcher d'aller trop loin... illusion. C'est par eux et pour eux que les Américains ont lancé la "mondialisation" des échanges. Ce qui aurait été théoriquement possible à l'échelle d'un pays, avec une Gauche réaliste et une droite intelligente, ne put jamais l'être parce qu'aucune droite n'est intelligente vu que ce sont les gens d'argent qui en tirent les ficelles... et qui achètent des gens se disant "de gauche".
La France ne se gouverne pas non plus dans la rue.
Rappelons-nous le 6 février 1934. Les ligues fascisantes de droite marchaient sur le Palais Bourbon par la rive droite, les Croix de Feu par la rive gauche. Place de la Concorde, la police tenait le pont mais elle n'avait pas les moyens de s'opposer aux quelques milliers d'excités qui allaient la déborder. C'en était fini de la République parlementaire et... heu... il n'y avait personne pour prendre le pouvoir. S'en étant rendu compte, le colonel de La Roque (qui détestait Maurras et les ligues) fit faire demi-tour à ses Croix de Feu.
La République était sauvée... provisoirement, parce qu'un certain maréchal, qui avait envie de faire de la politique, s'était dit qu'une situation de crise comme ça, ou mieux un désastre, seraient très profitables pour prendre le pouvoir et ramener la France à avant 1792.
Ceux qui connaissent un peu l'Histoire auront compris.
La Rue est dangereuse pour la droite.
On l'avait vu avec les journées révolutionnaires, avec la marche des femmes sur Versailles pour ramener Louis XVI à Paris, on l'avait vu avec la prise de la Bastille (une manipulation qui se révéla sanglante), on le vit tout au long de la Révolution, puis à nouveau en juillet 1830, puis en février et en juin 1848, puis il y eut l'épisode de la Commune de 1871, noyée dans le sang par la droite fraîchement élue.
La droite a peur de la Rue.
On a vu la même chose le 17 juin 1953 à Berlin mais le cadavre de staline bougeait encore et la répression fut sanglante.
On l'a encore vu le 23 octobre 1956 à Budapest et les chars russes mirent la ville à feu et à sang.
Pas de doute : les communistes au pouvoir c'était de l'extrême droite.
Le 17 octobre 1961, les Algériens de Paris manifestèrent pour protester contre le couvre-feu qui leur était imposé en toute illégalité. La police parisienne, commandée par un certain papon, ancien larbin de Vichy et grand déporteur de Juifs, fit un carnage. Et pourtant, ces braves gens demandaient simplement qu'on les considérât comme tout le monde.
Racisme d'état, crime contre la population. "C'est regrettable mais secondaire", osa dire De Gaulle, comme il était regrettable et secondaire de massacrer les Juifs 20ans plus tôt ? l'ignoble salopard.
J'ai participé à presque toutes les grandes manifs de mai-juin 1968 à Paris. C'était la fête de la Liberté et de la Fraternité et ce fut un massacre. J'y étais et j'ai assuré le secrétariat de la commission d'enquête sur un nouveau crime contre la population.
La droite eut la plus grande peur de son histoire quand les étudiants et les ouvriers fraternisèrent... mais le PCF veillait, il ne pouvait pas nous contrôler et en protégeant son pré carré il torpilla le mouvement.
La droite avait eu chaud, De Gaulle avait pris le pouls de l'armée et il organisa des élections.
C'était foutu.
J'ai perdu les illusions de ma jeunesse mais je n'ai pas dérapé à droite comme tant d'autres, je suis restée anar et plus j'ai accru ma culture en Histoire plus j'ai compris pourquoi notre mouvement libertaire n'avait aucun avenir politique.
Mitterrand fit se lever un immense espoir en 1981 chez beaucoup mais pas chez moi : je savais qu'il était de droite (aux croix de feu dans sa jeunesse) et que nous serions cocus.
En 2002, dans une France bien sage mais en pleine décomposition économique qu'il tentait de redresser, malgré chirac, Jospin fut miné par des candidats se disant "de gauche" qui dispersèrent les voix et les "socialistes" firent campagne pour chirac, se tirant dans le pied non pas une balle mais un obus de marine.
Le pouvoir n'est pas dans la rue que nous ne contrôlons pas, il n'est pas au bout du fusil que nous n'avons pas, il n'est pas dans les urnes avec des bulletins au nom de gens qui ne nous écoutent pas. Le pouvoir est dans les mains des gens d'argent, que nous ne pouvons même pas pendre parce qu'il n'y a plus d'arbres et que nous sommes opposés à la peine de mort.
Il n'y a plus de relais entre le peuple et les dirigeants, Macron joue sur du velours et on va l'avoir pour un sacré bout de temps.
Il ne nous reste plus que le droit de manifester et je trouve stupide de contribuer à le dévoyer avec une manif du genre gilets jaunes, appelée par la droite pour le seul bénéfice de la droite.
Salut et fraternité.