Merci Man's pour tes explications, je cerne un peu mieux ta vision des choses, elle est cohérente et diffère finalement peu de l'image que j'avais de toi à travers tes posts, càd quelqu'un de sérieux et responsable et non pas un fou.
Une différence cependant reste certainement notre perception de l'échelle de risque :
Pour moi une fermeture 3/4 avec 1 tour complet, même moins que ça, une simple petite fermeture avec changement de cap à 90° serait une grosse frayeur même loin du relief.
Pourtant les SIV m'ont montré qu'une aile ne cherche qu'à voler et qu'il est extrêmement facile de garder un cap avec une demi aile fermée, s'en est même déconcertant. La gestion d'un incident pour éviter la cascade et le vrac ne m'effraie plus.
Par contre, je ne pourrais pas m'empêcher d'imaginer les conséquences si cela avait eu lieu plus près du relief ou du sol. Je ne me sentirais donc plus à l'abri d'une récidive transformant l'incident en vrac (d’ailleurs je ne me sens déjà pas à l’abri, mais là pire !).
J'intègre bien la nuance que tu apportes à ces deux termes mais la limite me semble tellement proche et incertaine que je n'imagine pas dédramatiser un jour l'incident.
Aussi je ne suis pas prêt d’assumer des fermetures plus régulières et plus sévères avec une aile plus perf. Pour moi le jeu n’en vaut pas la chandelle, mais je respecte d'autant que je ne connais pas.
Est-ce ma perception ou il y a deux clans de parapentistes : ceux qui n’ont jamais rien eut et ceux qui récidivent, à quoi cela est dû ?
Je ne sais pas trop finalement ce qui différencie nos approches, elles ne semblent pas si différentes, tes « prises de risques » ne me semblent pas excessives, peut-être qu’il y a une grosse part de poisse dans tout ça ?
C'est pourquoi malgré mes non incidents je ne me sens pas du tout à l’abri (Désolé Bruno62, c'est le côté obscur qui prend le dessus aujourd'hui).
Salut Tontonlulu,
Tu as raison, nos approches ne sont pas si différentes. J'ai mis longtemps avant de me prendre ma première fermeture, malgré des vols dans des conditions très toniques qui à l'époque ne me faisaient pas peur, et je ne comprenais les gens qui me parlaient de fermeture, jusqu'à ce que je m'en prenne un bonne, en Aspen2 aux dents de Lanfont en Avril, un grand classique : frontale massive, détente, voile en chiffon, bras hauts, gros shoot qui dure plusieurs secondes, et enfin ça revole. Sur le moment, ça ne m'a pas trop perturbé car je sortais juste d'un SIV (j'ai donc appliqué ce qu'on m'y avait appris : "bras haut"), mais c'est le commentaire à l'atterro d'un pote qui m'a travaillé pendant des mois : "j'ai cru que tu allais tomber dans ta voile". Après, j'ai pris quelques baffes, mais c'était sans commune mesure. Depuis, je suis toujours hyper-prudent en thermiques, pour ne pas dire très souvent tendu, ce qui n’est pas une bonne chose car cela épuise vite.
Ne va pas croire que je banalise la fermeture entraînant un tour complet, j'ai du en avoir trois au total des comme celles là sur toute ma carrière de pilote ; lors du premier vol en vraies conditions avec la Pure, elle ne m'a pas prévenu, mais le message signifié était clair : "c'est comme ça que ça se passe avec moi", et j'ai pensé qu'il était intéressant de le partager avec la communauté sur le fil dédié, mais le fait d’avoir vu que ça se gérait est quand même plutôt rassurant et encore une fois sur ce genre d’aile il faut s’attendre à un tel comportement. Et pour Bruno62, d’une manière générale, un parapente est fait de telle sorte que ça ferme, sinon, ce serait en effet un delta, alors même si tant que possible la fermeture s’évite en pilotant activement, il ne faut pas la dramatiser non plus, et la prendre à sa juste mesure si elle arrive ; si on ne surpilote pas et qu’on est bien placé, c’est un non-évènement.
Si on est mal placé et/ou on surpilote, vous avez un bon exemple de ce que ça fait dans ce fil.
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Après ne pas surpiloter ne veut pas dire ne pas réagir non plus, mis bon, c’est un autre débat.
Au passage, un petit rapprochement avec le débat sur les homologations, vous voyez bien que si on fait n’importe quoi avec une EN B/DHV1-2 (au hasard une Golden2 et une Rush2 par exemple
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), ça peut faire autant de dégats qu’une aile plus pointue. Et ce serait pareil voire pire avec une EN A, j’ai malheureusement des exemples tragiques.
Sinon, là où tu parles de poisse, moi je parlerai plutôt de chance, mais l'idée est la même : je maintiens que l'erreur vient forcément du pilote, mais ses conséquences dépendent parfois de la chance (ou de la poisse, donc) qu'il aura. La plupart du temps, ça pardonne (pour Bruno62
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)... Pas toujours hélas (pour Bruno62
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).