Des chaussures à hautes tiges n'auraient pas empêché le rotation.
Quand l'évolution et l'amélioration technique des chaussures de ski alpins à amené une diminution des blessures aux chevilles dans les accidents, conjointement le taux de blessures aux genoux a augmenté. Ceci ne remet évidemment pas en cause les progrès technologiques des chaussures mais démontre combien il est compliqué et aussi illusoire de viser une améliorations de la sécurité par Lee seuls biais d'améliorations matérielles.
Dans un arbre des causes établi lors de l'analyse d'un accident, chaque fait qui intervient dans la construction de l'accident à son importance. Pour autant une hiérarchie des faits existent, qu'elle soit chronologique ou d'importance physique dans la survenance et les conséquences de l'accident et de ce fait devrait conditionner la hiérarchie des mesures correctives à envisager, même si sans doute l'élimination d'un seul des faits incriminés aurait suffi à empecher l'accident.
Alors bien sûr cette hauteur de chaussures est un de ces faits mais personnellement il me semble être plutôt un fait secondaire. Et le risque existe si on concentre par trop notre reflexion et notre recherche de mesure correctives sur les faits secondaires, de passer à côté des faits principaux et donc aussi des mesures correctives possibles.
Ce n'est évidemment pas le cas dans l'esprit et REX de Flying'enclume mais c'est, me semble-t-il un peu la dérive qui s'invite ici dans ce fil où la discussion s'intéresse beaucoup à cette hauteur de semelle (un fait materiel0 en occultant ainsi, les faits relevant plus des facteurs humains.
En fait c'est un peu (ma réflexion ici) comme lorsqu'un accident d'accrochage arrive et que la discussion tourne principalement sur quel dispositif materiel aurait pu empêcher l'accident plutot que sur comment agir sur l'humain pour tenter d'éviter la survenance de tels accident.
https://www.inrs.fr/media.html?refINRS=ED%206163La méthode de l'arbre des causes est un outil utilisé pour la prévention des accidents de travail.
Cela permet d'identifier imparfaitement des facteurs de risque.
Quoiqu'en dise wowo dans tout accident le hasard intervient.
C'est pour cela qu'historiquement la gestion des risques est passé d'une vision déterministe à une vision probabiliste.
Des recherches actuelles portent sur une vision des risques "comportementales".
Dans le traitement des risques des options possibles
Par exemple
https://www.securitepublique.gouv.qc.ca/fileadmin/Documents/securite_civile/publications/gestion_risques/gestion_risques_partie_5.pdfTravailler sur l'humain et travailler sur les dispositifs sont deux axes complémentaires et souhaitables.
La difficulté du travail sur l'humain repose sur son "imperfection". En particulier dans la perception des risques, dans la prise d'information, dans la prise de décision.
La seule façon d'éliminer la part du hasard c'est de rester dans son fauteuil.
Dans tous les domaines où la gestion des risques intervient l'objectif du 0 accident reste un objectif à mettre en lien avec les moyens disponibles ou acceptables.
Pour parler concret plutôt que de conviction, sur les sujets des accidents de la route ou des accidents de travail, l'objectif 0 n'a jamais été atteint.
Je ne crois pas à la fatalité mais je pkace sous le terme de hasard deux choses :
* l'information sur le risque qui n'est pas accessible : par exemple l'incertitude sur les modèles de prévisions des vents
* l'imperfection de l'humain ; par exemple dans certains sports la réalisation de certains gestes demandent des centaines de répétition (figures freestyle)
La repose au décollage peut s'assimiler à une figure de skate ou chaque essai n'est pas toujours couronné de succés. C'est au pilote d'évaluer sa probabilité de réussite (qui varie en fonction de son expérience et des conditions météo) au regard de l'enjeu :
* enjeu freestyle donc gratuit
* enjeu de ne pas faire une heure de marche
* ...
Penser que l'on va diminuer les accidents graves en ne travaillant que sur l'humain est une voie incomplète.
Nier également l'intervention du hasard est aussi une voie incomplète (vous mettrez sous le terme hasard ce que vous souhaitez).
A mon avis le rôle de la FFVL est de proposer des outils comme le modèle de Reason mais il en existe d'autres.
Ou as-tu lu dans mon post qu'il ne faudrait agir que sur les facteurs humains. Je pense seulement qu'ils sont prépondérants dans la survenance des accidents.
Parce que justement je ne pars pas de ton principe que la seule solution pour éviter des accidents serait dans le fait de rester dans son fauteuil. Déjà tu n'y es pas à l'abri d'un accident cardiovasculaires par ex.
Mon propos n'est pas non plus de refuser l'idée que des accidents puissent arriver suite à des évènements sur lesquels on n'a pas de contrôle direct car totalement imprévisibles.
Mais je soutiens que de tels événements sont extrêmement rares et que dans 99 % des accidents analysés (tant industriel ou du travail, que de circulation routiere, de vie courante et aussi évidemment de loisirs tels qu'en parapente) ce ne sont pas ces événements "exceptionnels et non prévisibles" qui sont les causes 1ère ou même secondaires des accidents. Mais bien les choix, décisions, comportements et actions de l'humain qui amènent l'accident.
Enfin si on regarde un arbre de causes d'accident, il nous faut aussi réfléchir sur quelles causes (faits) on est en capacité d'agir de façon efficientes :
-. S'assurer qu'il n'y ai pas un trou là où on va poser le pied ? J'y crois pas trop.
-. Acheter des chaussures aux semelles moins hautes ou aux tiges plus hautes ? Pourquoi pas mais gare aux genoux et de façon plus générale c'est très personnel en termes de proprioception, aptitudes musculaire, confort de marche, etc. que c'en est même un marronnier du forum.
-. Reste tous ce qui relève du pilotage :
- -. Engager un virage serré près du sol = décision.
- -. Se présenter pour ce dernier virage avec une forte composante arrière de vent = décision.
- -. Choisir de poser au déco = décision.
- -. Choisir tel ou tel site = décision.
Et nos décisions sont bien et uniquement les résultats de nos choix et réflexion tout en étant les branches d'un arbre des causes d'un accident sur lesquels il est le plus efficace et normalement le plus facile d'agir car il s'agit d'actions de nous sur nous.
La Commission Sécurité et celle Formation de la FFVL mais aussi la communauté parapente toute entière ne propose pas que le modèle de Reason comme outils pour agir sur nos comportements. Il existe ne serait-ce déjà que l'excellent ouvrage de Jean-Marc Galland "Gérer les risques en parapente, une méthode et quarante compétences" mais aussi toutes ces interventions à propos à retrouver sur YouTube, et bien d'autres ressources par d'autres sachants qui sont penchés sur le sujet. Rappel il y a eu déjà x tentatives d'agir sur les facteurs et comportements humains avec des propositions telles que les "Bonnes Pratiques Sécuritaires", le Système Individuel de Gestion des Risques" et maintenant le Système de Gestion de la Sécurité", il y a aussi l'instauration des AS dans les clubs, etc.
Mais toutes les/ces ressources servent à pas grand chose si l'humain à qui elles s'adressent les "oublié" alors que le contexte et,/ou la situation demande justement d'en tenir compte.
Rapport à tous ça je suis admiratif devant Flying'enclume, ce qu'il nous produit là comme REX et quelque chose de fort car au-delà du fait qu'il l'a payé avec de la souffrance physique et psychique (aussi pour ses proches), il a fait une analyse très fine dans laquelle il n'évite à aucun sa mise en cause personnelle mais en plus il la partage pour essayer d'apporter une ressource de vraie vie de parapentiste accidenté à la bibliothèque existante (mais sans doute pas assez consultée par les pratiquants (?))
Ce faisant il apporte aussi énormément de réflexions possibles sur une réalité dérangeante. Que connaissances et expériences même doublées par des compétences certaines ne mettent pas à l'abri de l'accident lié à des choix et décisions personnelles, au contraire peut-être.
Puis son explication de la notion de "recherche de prédominance", qui m'est nouvelle et que j'aurais jusqu'ici mis sous l'idée de "péché d'égo", me semble très intéressante à développer et exploiter dans mon souci personnel mais aussi d'encadrant bénévole de militer et agir pour plus de sécurité dans notre activité.
Encore une fois MERCI Jean-Marc pour tout ton engagement et travail au bénéfice de tout le collectif parapente.
à toi et prompt retour au vol libre.