J'aurai pu tout aussi bien écrire parapente et coup de gueule.
Je suis monté à Planfait à 14h30. Au décollage beaucoup de monde (!).
Hier il y'avait un bon 30cm de neige lourde au décollage et un peu moins aujourd'hui en début d'après-midi rendant le décollage parfois glissant. Il faisait chaud.
Aucune trace n'a été faite sur le gazon artificiel.
Un groupe est en train de s'installer (quel club local je l'ignore). Deux pilotes âgés (je ne fait aucune discrimination) se prépare pour un dos voile.
Le pilote devant moi me semble assez hésitant, sa voile assez mal étalée, il attend une hypothétique brise. Peu concentré il discute beaucoup avec les pilotes qui arrivent et viennent le saluer (prêt à décoller donc). Attente, attente qui s'éternise ...
Premier essai : tirage asymétrique sur les commandes, voile qui tourne, une certaine passivité, je prends la voile sur le bec !
Avec un autre pilote on repositionne sa voile, je recontrôle les suspentes, comme le ferait un moniteur avec un débutant.
Deuxième essai, vent nul (presque cul léger parfois), des rentrées de Sud, mise en action aléatoire, la voile est décentrée et le pilote ne se replace pas et se déplace difficilement dans cette bouillasse ; je reprépare complétement le pilote qui discute avec ces connaissances comme si de rien n'était ...
Troisième essai, une brise passe de temps en temps; la voile se lève, se décale, le pilote se recentre ou est recentré et se dirige en sortie de décollage avec une voile mi- molle prête à retomber devant ou derrière va savoir ; on ne sait pas si il accélère ou si il ralentit mais le pilote se dirige vers le trou probablement en espérant quand même un miracle. Il ne court pas ; il titube alors qu'il faudrait mettre les watt pour s'extraire de ce décollage hivernal.
Il se jette dans le vide.
Il descend et et et n'arbrisse pas uniquement par la grâce des micro brises et du micro thermique qui traînent miraculeusement à 15h30 ou sa bonne étoile ...
Je n'ai pas regardé la suite.
Néanmoins ce genre de scènes qui se répètent à Planfait me choque. Ce pilote n'est pas seul. Manifestement il n'a pas conscience que sa technique en dos voile imparfaite, que sa condition physique limitée et que l'état du décollage sont des facteurs à risque non négligeables.
Je ne comprends pas que les personnes qui l'accompagnent ne lui soulignent pas les difficultés de l'entreprise.
Je trouve à ces situations une certaine banalité ou fatalité dangereuse.
Ca me dérange de repositionner proprement une voile et de contrôler un pilote sur un site fortement enneigé ce qui pour moi est un signe suffisant pour dire que ce pilote n'a rien à faire là ce jour là sauf à compter un peu trop sur la chance.
Je crois que la bienveillance aurait été d'avertir ce pilote (même si c'est un peu vexant). Que faire ? Que dire ? Interdire ?
A noter qu'un des pilotes qui a suivi a eu un sketch que je n'explique pas. J'enroulais au dessus du décollage un thermique anémique. Il a décollé et immédiatement sa voile semblait en marche arrière pour rouvrir pour repasser en marche arrière pour rouvrir pour repasser en marche arrière pour rouvrir in extremis pour finir aux arbres (pas de bobo sinon un cocon et une voile pendus à 2m du sol) : incident technique ? frontale et enchaînement de surpilotage. Vu de ma lorgnette par trois fois sur les 50m de chute la voile était revenue en vol.
Conclusion : pensez à vous posez les bonnes questions avant de décoller , soyez honnête et renoncez le cas échéant.
Mangez du gruyère en plaque de JM Galan !
Soyez bienveillant avec les autres pilotes.