Jeudi 1er mai 2008 : ça fait deux jours que j’attends de savoir si la météo tiens ses promesses
.J'en ai parlé récemment de ce vol et sur le forum, Steph et Piwi lancent un appel a l’invasion de la suisse en partant de Gresse en Vercors
. Ça promet bien, et comme ces pilotes ont le cœur sur la main, et beaucoup de sens du partage, ils nous proposent à nous, petits monieaux , de venir partager un bout de leur vol.
Vu du fameux attéro
de Gresse en Vercors :
Direction Gresse en Vercors… Aïe
, ce site j’y ai voler deux fois, avec la prymus, la première fois je suis tombé du ciel en direction de l’atterro, ouvrant la voie à pas mal d’autres pilotes qui ne le connaissaient pas plus que moi, et j’ai passé la journée en rêvant au vol que réalisaient les bons pilotes avec lesquels j’étais venu découvrir le fameux Serpaton.
C’est un site dans le Vercors, mon massif préféré
. Qui permet d’admirer un magnifique panoramique
. Mais c’est un site du matin, et le départ se réalise tôt
dans des conditions pas vraiment évidentes pour un débutant comme moi.
Après s’être donné rendez-vous à Comboire près de chez moi, on file en direction du sud
, on laisse une voiture à l’atterro (qui nous a été assez difficile à rejoindre) et trois autres au déco, nous sommes un groupe de dix a voler aujourd’hui.
Après la petite marche que j’ai réalisé d’un souffle
(ma condition physique s’améliore même si ça ne se voit pas trop encore
), je rejoins les premiers sans rien dire
, j’avais trop besoin de respirer
. Certaines voiles sont étalées et d’autres en cours de réparation (oui oui, je n'ai pas écris préparation
).
J’avale mon sandwich FAI
et décide de préparer mon aile. Mais c’est long, Mélissa, après avoir fait sa prévol, décide de décoller et nous permet ainsi d’obtenir un magnifique fusible
. En sortie de déco elle prends pas mal de gaz et s’oriente vers la gauche du site où elle disparaît.
bon ben c'est pas pour tout de suite pour moi
et finalement a l'appoint de l'horizon, elle perce et survol le déco... "
ça vol !!
Alors que les bords d’attaques des magic3, Oméga7 et Mantra frétillent, les pilotes assistent à un nouveau décollage… parfait Mélissa a réapparut a l’autre bout, et l’Oméga7 s’élance puis vient le tour des autres pilotes.
Je suis derrière Claire et Pascalou est à ma gauche, j’attends que ces deux pilotes décollent et m’élance pour les rejoindre.
Sortie de déco ça monte un peu, ouf
… et je me jette sur la pointe à l’extrémité du bocal sur la gauche. Je raccroche la falaise et parvient à la surplomber en quelques virages (je viens de battre mon record de distance et durée sur ce site
).
Mais voilà, tout ce que je gagne, je le perds aussitôt
et en plus je me prends une fermeture gentille
, c’est frustrant surtout que les autres sont déjà à la base des nuages a m’attendre (sont géniaux mes copains
) mon vario indique alors un petit 1887m, je travail tout ce que je peux, en réalisant a plusieurs passages que je risque de me mettre sous le vent du thermique, pestant de cette erreur de pilotage, je réengage mon aile pour finir par culminer le rocher bien un quart d’heure après mon déco
, un long appuis dynamique sur ce maudit caillou, porte de départ de mon cross, et quelque tours autour d’un thermique jusqu'a un tout petit 1960m
« Bon là, je suis au max de ce que je peux tirer de mes forces et les autres commencent à se barrer
» , en même temps je leur ai adressé un message radio disant qu’il ne fallait pas m’attendre parce que je ramais sévère pour raccrocher la suite du parcourt…
Pas besoin de se poser la question pendant quinze années, je me jette sur le pré-massif devant les deux sœurs histoire de rattraper mon retard et j’arrive alors en face ouest sur la crête… Bon ben va falloir en remettre un coup et deux virages sous le nuage plus tard, je repasse à la surprise de randonneurs qui ne m’avait pas vu arrivé au dessus du relief. Un échange de
rapide et je m’applique à rester sous mon petit cum qui me monte petit à petit mais en me chahutant un peu quand même. Je m'écarte un peu avec le nuage et je pris pour qu'il ne devienne pas un magnifique fantôme de coton, je suis bien rassuré de voir qu’il avance avec moi (mais moins vite) du coup je ne perds pas trop.
Je reprends le gaz nécessaire à la transition sur les deux sœurs et me lance à leur conquêtes. Comme d’habitude au départ de la transition, je me fais bien descendre mais a mi parcourt, une fois les présentations faites, je m’appuis sur leur jupons pour remonter à leur hauteur. Plus j’avance vers elles et plus je monte, je fonce droit sur les rochers et a seulement un dizaine de mètres me dit sérieusement qu’il faut choisir une orientation pour continuer la balade sportive. Bizarrement je tourne dans le sens opposé à la suite de la route
, j’optimise mon virage pour reprendre dans la bonne orientation et mon vario donne a nouveau des signes de vie, je fini par me décontracter.
En observant la suite du parcourt, les reliefs, les nuages, les zone claires, je me rends compte que je vais passer dans un vallon peu éclairé
et bordé sur ses deux pans par des sapins pas bien accueillant
, je recherche un terrain pour une éventuelle vache et je n’en trouve pas
. Regarde la distance a parcourir pour rejoindre les premiers champs proche de civilisations, ce sont ceux de St Paul de Varces…
« en finesse ça passe pas » mais une bullette vient rompre mon inquiétude et me remonte en ligne droite, elle me dirige vers les reliefs éclairés, du coup je laisse voler (toujours présent au pilotage quand même) et continu mon chemin jusqu'à ce qu’un thermique plus franc me prenne en charge et me remonte à mi falaise.
Je retrouve mon sourire, rejoins les copains, et admire un aigle magnifique qui vient pousser un cri sur ma gauche au dessus du col de l’arc. quel panard
En direction pour le Moucherotte, y’a quelques nuages et j’ai visualisé Pascalou sur ma droite, je me fais surprendre par un nuage mais ne perds pas de vue une trouée et une navigation bien droite (Pascalou ne souhaitant pas partager le nuage avec moi
étant moins proches des falaises, il décidera de faire un petit tour d’observation
). A la sortie de ce nuage, j’en survole un autre. C’est une vue magnifique que je ne connaissait pas et puis tout s’accélère, j’ai comme l’impression de ne plus me faire trop chahuter jusqu’au Moucherotte
.
La pompe bien large et bien efficace me permet d’avoir une vue sur le plateau (ma première hors mis le passage du col de l’arc, les autre étant bouchées par les nuages), je me suis même pris au jeu de chercher des repères, le domaine de l’aigle est bien loin, peut être apercevrais-je l’école de parapente de la chenevarie ou les copains ayant éventuellement raccroché le pic St Michel… mais non j’ai bien dépassé tous ses repères et n'en est aucun en visu.
Au passage, j’aperçois quelques autres voiles dans le ciel du Moucherotte « c’est un vrai autoroute cet endroit
» et nous sommes (je pense) tous en pleine admiration de la beauté du paysage. Ce qui est le plus saisissant pour moi reste l’ouverture sur la cuvette. « ça en fait du gaz !!!
»
Je lance un appel radio pour savoir a quelle altitudes les autres sont partis et reçoit un réponse de Dom qui m’indique un 2200m mais avec SON aile (la Mantra) qui est bien plus perfo que la mienne sans aucun doute possible. Je n’ai pas entendu la réponse de Steph qui disait qu’il avait transité à 2600m en Oméga7 (plutôt confortable le garçon mais fallait y monter aussi haut). J’enroule donc à la pointe du Moucherotte, en gardant Claire de visu et en cherchant à éviter d’être absorbé par le cumulus qui me rattrappe en me décalant vers la cuvette de Grenoble.
Un bref coup d’œil sur mon vario m’indique un 2330m environ (sur le GPS la trace sort à 2250m
pas compris) et je décide de partir en serrant les fesses mais sans rien en dire à la radio
(voulait pas effrayer celle qui continuait à grimper et qui avait bien raison
), je laisse un ti message à ceux qui veulent bien l’écouter, cherche ma compote de pomme dissimulée dans la manche de ma combinaison et profite de la transition pour m’en mettre plein les n’oeils et me réchauffer les mains dans ma bouche.
Le vent me déporte un peu en direction de Lyon (SO) et je dois contrer la dérive à la sellette, à la radio, j’entends Pascalou nous expliquer que ça le fait même avec un barreau d’accélérateur… Je le pousse et là mon vario s’affole
, -3m/s (limite que j’ai définis dans mes paramètres comme son mini) et du coup je le relâche
.
J’arrive en approche de la chartreuse, j’arrive bas (bon ben en finesse j’ai vu un peu juste
) et raccroche sur le haut de la bastille qui surplombe les quais de Grenoble, je sais pertinemment que là-bas, la vache serait bien cochonne
« Bon faut pas molasser là !
» et je reprends la crête en me dirigeant vers le fort St Eynard, réalise quand même que je le vois pour la première fois
, mais, si les autres sont haut, moi j’arrive franchement plus bas (aux alentour de 1020m de mémoire) et me jette sur les face Est (encore une erreur de débutant décidément) ça m'a semblé bien plus accueillant et un parapentiste qui passait devant progressait en montant alors bon... C'est assez agréable cette sensation d'arrivé sur un site accueillant après une ballade au dessus de Grenoble
Je cherche à reprendre
mais les bullettes, bien que assez péteuses, sont vraiment trop petites à exploiter pour moi
. Je longe la crête jusqu’au plus loin possible et fini par me retrouver coincé par une barrière végétale dans une combe
.
J’avais repéré un champs pour me vacher, je le survol, aperçoit des personnes dedans qui picnic à l’ombre en lisière de forêt.
Une fois posé, je leur demande où je suis et ils m’indiquent que je viens de poser au bord du chemin de la tour d’Arces à St Ismier.
(je ne sais pas encore combien de borne ça fait mais je réalise que je viens d'exploser tous mes humbles petits records de distances (12 et 20 kms
)
Je me pose deux secondes a coté de ma voile encore étalée, lui fait un
(Pierre Vinit ne s'est pas trompé en me la conseillant
), et fixant le fort St Eynard, j’ai le sourire jusqu’aux oreilles :
Je viens de réaliser mon rêve, survoler Grenoble.
Je remercie bien fort Steph, Piwaille, Dom, Sté, Cleer, Moov, Pierre002, Mélissa et Gilles ainsi que Robin et Sophie (pour la récup
) sans qui ce genre d'exploits (pour moi
) ne serait même pas envisageable.
En quelque mots : c'est génial
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