De retour hier vendredi après 14 jours passés au Maroc avec Airone parapente, je me dépêche de faire un compte-rendu avant la rentrée lundi...
Le Maroc est un pays superbe, je l'ai trouvé bien plus beau que la Tunisie : plus de paysages variés, plus de montagnes, collines, reliefs, lacs.
Des villages innombrables se nichant ici et là et se confondant parfois avec la terre de la montagne.
Des habitants souriants quand on passait dans leurs rues, jamais agressifs et malgré leur pauvreté matérielle apparente, leur richesse était sans dans leur gentillesse.
Le contraste est frappant : nous "nantis" européens sur des routes en voie de se construire ou juste achevées traversant des villages rudimentaires, des marchés où se mêlent les différentes essences et odeurs, les carcasses de mouton jouxtant les régimes de bananes sur des sols pas propres du tout et où les services d'hygiène ne passeront jamais. Qu'importe, c'est le Maroc que l'on apprécie, qu'on aime... ou pas.
Contraste en voyant les centaines d'ânes, principal moyen de locomotion arpenter les champs avec une charrue derrière, et quand les personnes ont plus d'argent, ce sont d'antiques 405 ou Renault 12 qui avancent péniblement sous la surcharge. Ici point de contrôle technique ou de respect de la législation routière.
Le Maroc en 2014 c'est une sorte de parenthèse si rafraîchissante pour nous Français habitués à râler. Même si les forces de l'ordre ne sont jamais loin, on vit dans une autre époque, une autre civilisation à 3h30 de Paris.
Michel d'Airone nous a bien montré l'autre facette du Maroc, pas celle du parapente, pas celle de Marrakech, non celle du Maroc rural que nous avons traversé et sillonné d'Aguergour à Legzira.
La météo n'a pas été aussi bonne que l'on aurait pu l'espérer. Du 17 au 31 janvier : 3 jours de pluie, un jour avec trop de vent. Un jour de transition sud-nord. En regardant mon carnet de vol, j'ai volé 10 jours et 14 vols soit une moyenne de un vol par jour. Pas si mal mais le parapentiste est toujours exigeant !
Au-delà des jours de vols, ce sont les températures qui ont été difficiles à supporter, le soir surtout à Aguergour. En janvier, il faut vraiment des duvets 0/+5 degrés maximum. C'est la première fois que je dormais dans mon duvet -10 / +5 degrés avec écharpe, bonnet et je n'étais pas le seul. L'humidité des derniers jours ne permettait pas de faire sécher la serviette.
Heureusement les rayons de soleil auparavant ont montré la puissance de la latitude marocaine : vous prenez le petit-déjeuner sur la terrasse du gîte de Latifa vers 8h30 avec équipement de ski et dès que le soleil apparaît, il tape si fort qu'au bout de quelques minutes vous enlevez tout ce qui est superflu pour finir torse nu à 10h du matin ! c'est incroyable cette chaleur qui vous envahit au fur et à mesure que le disque solaire apparaît au-dessus de la montagne d'Aguergour !
La nourriture fut excellente chez Latifa et très bonne ailleurs (Mirleft). Certes dans les derniers jours, j'eus l'estomac en vrac mais je fus le seul à en souffrir. L'eau est toujours en bouteille. Les tagines et couscous divins. Quantité et qualité !
Les sites de vols faits la première semaine : le nid d'Aigle, Aglou Plage, Legzira, les dunes en face du nid d'aigle furent somptueux en qualité et quantité, jusqu'à 4 vols à Legzira (depuis le haut).
Ayant été plus tributaires de la météo et des distances, les vols de la deuxième semaine ont été moins fréquents mais pas moins beaux : Mzouda, Tizi-n Test, Ait Ourir. Seuls les trajets en 4*4 (Tizi-n-Test notamment) étaient certes magnifiques mais longs. D'autant plus qu'on devait y voler deux fois mais la météo capricieuse en avait décidé autrement.
Airone nous a donné - en deux semaines - un aperçu des vastes possibilités du Maroc en terme de parapente. Beauté magique des couleurs, des sites et des paysages même si je serais resté un peu sur la faim la deuxième semaine.
Le staff humain d'Airone est parfait : Michel - passionné de parapente, d'aviation, de parachutisme, érudit de l'histoire du parapente, d'histoire du Maroc et d'histoire tout court. D'humeur toujours égale ces 15 jours, sa voix grave et bourrue cache une passion intacte et a cette image paternelle qui vous comprend, qui sait vous parler, vous rassurer et qui enseigne super bien (trop bien !) la théorie.
Erwan, son fils, vice-champion du monde par équipe en 2007 - excusez du peu - est facétieux (on vous dira pourquoi), fin technicien, patient dans l'exposé de ce qu'il attend de nous, rassurant, sachant réprimander quand ça ne va pas et s'adapter aux différents gus en face de lui et sachant encourager quand ça s'améliore. Quelqu'un de posé et à l'écoute des attentes.
Un père et un fils qui se complètent, pas si opposés mais avec deux personnalités différentes qui communiquent et font tout pour que le séjour se passe le mieux possible.
Hamid, assistant est une personne qui a été essentielle, toujours là, toujours agréable, humble, dispos et prêt à aider aux décollages. Sans lui, je n'aurais pas pu décoller aussi vite (et donc prendre les thermiques aussi rapidement). Mais aussi prévenant et courtois, un élément essentiel de l'équipe avec qui discuter de tout et de parapente était un réel plaisir.
Rachid, son frère toujours gentil et agréable.
Les décos que nous avons pratiqués étaient très bien entretenus, certes pierreux mais pas de mauvaise surprise... ah si des gros cailloux sur une traj...(vous liez peut-être cela dans le post de mes aventures!) Les atterros étaient soient la plage (Legzira), soit un oued asséché (Mzouda), soit une toute petite zone dégagée (le nid d'aigle) soit... bref ! (vous lirez ça dans mon post de mes aventures !). Donc en faisant attention à sa voile, pas de problème, même si l'air océanique ou le sable c'est comme faire du soaring en Normandie ou à la Dune du Pyla. Ca peut se remplir de sable... ou pas !
Il y a eu quelques bulles thermiques - dont nous avons bien profité - mais pas des trucs de ouf non plus. Le vent a été correct sauf qu'il n'était pas là où il devait être parfois !!
En résumé, voler avec Aironeparapente OUI !
j'ai personnellement beaucoup progressé en pilotage, sensations, précision d'atterrissage, vols différents (jouer avec le vent le long de dunes de 20 m de haut pas évident au départ).
Voler en janvier ? c'est la seule chose que je changerai : plutôt septembre-octobre ou mars-avril. Car la pluie et la fraîcheur au Maroc en janvier c'est assez déprimant...et difficile à supporter.
Le séjour n'a pas été parfait à cause de cette météo capricieuse et où les distances sont longues. Donc partir au moins deux semaines si vous pouvez pour ne pas être trop déçus et alterner océan et intérieur (Atlantique et Atlas).
Pour finir (je mettrai des photos plus tard) rencontrer des gars comme les joyeux lurons des Baronnies, cela rend le séjour