PREMIERE MONDIALE EN PARAPENTE :
Le tour du massif du Mont-Blanc et posé au sommet
Le 19 août 2009, Lionel Pouzadoux (sajou) de la Compagnie des Guides de Chamonix, Caroline Brille de l’école de parapente Absolute Chamonix, Christophe Fulchiron, Denis Vesin et Laurent Valbert ingénieur Météo France à Chamonix, ont réussi l’exploit de faire le tour du massif du Mont Blanc en Parapente en s’offrant le luxe de se poser au sommet du Mont Blanc.
Partis de Champex en Suisse, vers 11h, ils ont contourné le massif par le versant sud est Suisse et Italien, avant d’atteindre le sommet vers 14h. Redécollés vers 15h30, ils ont bouclé le parcours en survolant la vallée de Chamonix par les Aiguilles Rouges, pour ensuite survoler les glaciers du Tour et du Trient avant de se reposer à Champex.
« Au-delà de l’exploit sportif, nous avons vécu ensemble une magnifique aventure dans le partage et l’émotion, avec des images plein la tête. Un grand moment qui restera à jamais gravé dans nos mémoires »
http://vimeo.com/6205253http://vimeo.com/6205607
Le récit de Caroline :En plaine saison d'été, Lionel et moi avons décidé de barrer nos plannings,
car on se rend bien compte que les conditions sont fumantes.
Lolo Valbert nous appelle, on est d'accord pour un tour du Mont blanc, partis de Champex.
On appelle Julien Irilli pour avoir des infos sur le déco en Suisse, il nous dit que ça le démange aussi. Trois autres copains se greffent au groupe, Denis Vesin, Axel Hirshland et Christophe Fulchiron.
Rdv est pris pour 7h30: objectif tour du mont blanc.
Je ne suis jamais allée au Mont blanc et mon idée est de poser à Vallot si possible, en haut je n'y crois pas trop, mais la porte est très grande ouverte dans ma tête.
Julien m'envoie un sms dans la nuit: "désolé Caro c'est trop tôt 7h30, rdv demain au mont blanc" !!!!!!!!!!
On est six à décoller de Champex,
Axel est sous-toilé et n'arrive malheureusement pas à sortir. Il redécollera un peu plus tard et fera un beau vol sur le versant Suisse.
Mais comme il dira dans un sms plein d’humour :
« j’ai découvert votre spot de dégeulante… posé à la Fouly. »
Pour la petite histoire, on a vécu la même chose, exactement au même endroit. C’était en biplace, avec Lionel, après l’ascension de la Dent du Géant (de +3000m à par terre en moins de trois minutes et à reculons…)
Les cinq autres volent quasiment en groupe. C'est de la magie pour tous, même pour Lionel qui a déjà fait le tour en juillet 2006 depuis Chamonix avec son ami Lucas Bernardin.
On ne connaît pas ces paysages, même si on sait exactement où on est.
Avec les plafs qu'on a, tout est à portée de main.
C'est tout de même impressionnant. Les faces est à sud du versant suisse et italien sont vertigineuses. Chacun reconnaît ses sommets mythiques, ses randonnées à ski!
Pour moi c'est le tour des vierges et des sommets qui me font triper.
Les vierges que je connais (de la dent du géant, de la tour ronde...) pour avoir gravi ces sommets, et celles que je ne connaitrais pas autrement (Dolent, Noire de Peuterey).
Le survol des Grands Jorasses est également un grand moment d'émotion.
Je regarde ces alpinistes et je suis émue par le bonheur que je vis.
Je suis dans l'instant présent, le sommet du mont blanc n'existe pas.
Oh caro, réveille toi , tu fais un point bas, t'es à 3500m!!!
Nous sommes 4 ensembles, Lolo a pris de l'avance pour voir sa « bonne amie » au refuge des conscrits.
On passe Peuterey, ils se la font tous au vent, moi j'ai envie de passer entre les dames anglaises et la Blanche de Peuterey. Je le fais, ça m'impressionne.
On se retrouve ensemble à l'Aiguille Croux. Là, on voit une chute de Sérac énorme, mais énorme, sur le glacier de Freiney. Je détale comme un lapin terrorisée par le souffle, les garçons rigolent.
On voit une barbule sur le mont blanc ou dessous, on ne sait pas. Si on sait, c'est dessous
On se jette sur l'arrête du brouillard, c'est le sésame vers le sommet.
On enroule et on bute à 4700m, au sommet de la barbulle.
On doit attendre que le plafond monte.
J'ai l'impression qu'on attend 45 minutes. C'est comme un start de compète, tous collés à la barbulle à attendre, ça n'en finit pas...
Mes mains me font hurler de froid et de douleur, non je ne lâcherai pas....
Ca monte un peu je fais une tentative, Lionel m'ordonne d'arrêter je suis trop basse,... ben oui je m'en rend bien compte. Je retourne au start... je connais ça...
On attend toujours et le plaf monte doucement, Lionel y va le premier, je le suis et Christophe aussi, on se pose à quelques secondes d'intervalle.
Denis passe à côté, il ne veut pas poser, il hurle, "non je ne veux pas poser",
Lionel et moi hurlons que si, il hurle que non, on le raisonne.
Il finira par se poser, les larmes aux yeux.
Lolo arrive de son détour chez Vanessa et se pose à son tour.
Nous sommes là tous les cinq..................
On redécollera tous les cinq. Lolo me demande c'est à quelle heure le Start?
On attend longtemps un "réticent du décollage"...
Ca y est on est tous les cinq en l’air,
on peut aller vers notre objectif : boucler le parcours.
Le retour se fait super vite, on fait 2 fois trois ronds dans le ciel.
On se retrouve tous au Chardonnet pour faire un dernier thermique ensemble, et rentrer au goal, les uns à côté des autres, dans un énorme glide, des images plein les yeux et la tête.
Caroline,
Pour les photos, promis on fait une selection bientôt !
Lionel.