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Sinon de la part de Mr Pinot (sur la xalps mais dans la même veine je suppose) :
https://www.facebook.com/100063650226628/posts/pfbid0xSMFsEPYt9u2FwMEKtC1xspEQXQ8RSNv8kUUh9rzMkBezBwKSPmamuAykDFmz9uSl/X-ALPS ET RISQUES / XALPS AND RISKS (ENGLISH BELOW)
À la fin de chaque grand cycle, il y a toujours nombre d'interrogations qui s'amassent sans que l'on puisse y répondre dans l'instant. Il faut laisser le temps faire son effet. Il y a ce que l'on intellectualise, et les ressentis et signaux inaudibles envoyés par le corps et sa mémoire des évènements.
C'est probablement une phase d'autant plus marquée avec un titre de champion du Monde, qui vient toucher les fondements d'une motivation de compétiteur. En ajoutant le surplus du "et après ça ?". Mais ce titre restera probablement mon plus beau, quoiqu'il puisse arriver dans le futur. Avec des souvenirs indélébiles et forts.
Mais mes questionnements depuis le début de ce mois de juillet viennent plutôt de la X-Alps. J'y trouve une somme de contradictions, et comme toutes contradictions, elles sont difficiles à réconcilier.
Il y a différents temps dans le débriefing et ce n'est pas quelque chose de figé, totalement objectif. Il se transforme au fil du temps, au fil des questions auxquelles on trouve réponses, au fil des questions qui ouvrent d'autres questions. Au fil des points de vue et des personnes, des discussions.
Tout de suite, je me suis posé la question: "comment faire mieux dans deux ans ?". Comme après chaque édition, finalement la question naturelle qui anime chaque compétiteur. Et puis au fur et à mesure des réflexions, des discussions, il en ressort que pour faire mieux, il faudrait encore élever le niveau d'engagement, je parle de l'engagement lié à la sécurité et l'intégrité physique.
Et c'est réellement là que tout se complexifie. Ai-je réellement envie d'aller modifier ces limites construitent tout au long de 18 ans de vol sans accident ? Aussi, est-ce éthique, vis à vis de mon sport et de son développement ? Tout ça pour une course ?
Je n'ai pourtant pas un niveau d'engagement bas, notamment en compétition. Couramment, je me suis retrouvé seul en l'air avec Chrigel sur la X-Alps dans des conditions dantesque. Depuis tout jeune, on m'a appris à me mettre en sécurité dans des conditions fortes, notamment au Pôle espoir de Font-Romeu, en comprenant les masses d'air dans lesquelles je volais. Mais on m'a aussi appris les moments où il fallait arrêter ce jeu là. Les moments où le manque de lisibilité trop criant devenait un réel risque, ce moment où le vol s'apparentait alors plus à une partie de roulette russe qu'à un sport.
Il y a toujours un risque à partir voler. Le cross demande une forme d'engagement qui doit être dosée par rapport à son niveau personnel. Mais la X-Alps demande, en certains lieux et moments, de pousser ce facteur à son maximum si l'on veut performer. Doit-on cautionner la prise de risques maximale comme déterminant capital de la performance finale ? Chacun aura son avis sur la question. Ce qui est sûr, c'est que mon niveau d'engagement actuel ne me permettra probablement pas de gagner la X-Alps.
Au stade de ma réflexion, respecter ma limite naturelle dans l'engagement me paraît sain. Bien sûr, cela questionne ma participation à cette course. Elle n'a en effet jamais été aussi incertaine. Le temps apportera encore des réponses pour prendre une décision le moment venu. Il y a nombre d'autres compétitions excitantes, que cela soit dans le développement exponentiel du Marche et Vol et de ces formats, que dans le circuit XC qui reste l'endroit de la plus haute expertise technique et tactique du vol.
Ce court texte s'arrête là, pour le moment. Son but étant de livrer une réflexion assez transparente, où l'on pose l'ego et l'intox inhérents à la compétition quelques minutes.
J'ai hâte de retrouver Font-Romeu et la Coupe du Monde la semaine prochaine. Ce devrait être un très chouette moment.