Si Pierre BOUILLOUX a été l'apôtre du vol bivouac, héritier de Didier FABRE "crucifié" sous le Delka qu'il aimait tant, Olivier PEREZ a incarné une nouvelle frange de compétiteurs que des heures d'attente et des manches étriquées ne satisfaisaient plus.
A l'image de Xavier REMOND qui fut sanctionné par la FFVL pour être partie en distance au beau milieu d'une compétition internationale (après avoir prévenu l'organisation espagnole), l'appel de nouveaux horizons était pour eux le plus fort, dans la tradition de l'alpinisme, de "la conquête de l'inutile" : simplement parce que les montagnes et les plaines étaient là sous leurs pieds… et qu'il leur fallait donc les parcourir!
Un temps exilé volontaire dans un galetas luchonnais, Olivier traversa les ciels pyrénéens comme une comète, ne transportant avec lui que son sourire carnassier, sa gouaille et son amour de la vie et de la fête.
Ses copains se souviennent encore de sa récup après un nouveau vol d'anthologie qui l'avait conduit en Andorre où ils l'avaient retrouvé en pistant ses traces dans les bars où il avait fêté sa journée jusque tard dans… la matinée suivante! La veille, pourtant, il somnolait encore à midi près d'une radio allumée sur la fréquence FFVL. Quand il m'entendit annoncer "plus de 3 000" à la verticale de Luchon -j'assurais un train d'escargot sur un A/R de 50 km au départ du Mourtis- il m'interpela pas un laconique "Et t'es qui - toi à 3000 ?". Une fois mon identité et (surtout) le plafond du jour confirmés, il me répondit sobrement : "Je monte - ça va fumer…"
"… Et pourquoi pas ?" : telle semblait être sa devise… Comme le jour ou il s'acharna à réaliser des atterrissages à contre-pente... en parapente, pour faire comme Didier FABRE ! - enchainant les "boîtes" dans la pelouse du déco de Superbagnères, devant des touristes médusés : "ça passait, c'était beau…"
Vivre toujours plus haut, sans contraintes… tellement haut… trop haut "Olive" : il nous a quitté récemment lors d'un cross, un vol qui n'était pas forcément plus engagé que les centaines d'autres accomplis toujours à bride abattue, excepté quand il volait avec ses amis, tout à la contemplation de la beauté de la nature et comblé du bonheur de la partager avec eux…
Salut Olivier - on ne t'oublie pas non plus - comme Laurent, Yann et quelques autres "performers" moins connus dont nous parlerons sans doute plus tard sur ce fil
PS : "M'enfin..." les copains... merde... faites un peu gaffe!
Ou est-ce pour nous "pourrir" une dernière fois dans l'ascendance que vous vous êtes transformés en "légendes", nous laissant tous comme des cons, bien seuls en bas… ?