Je ne suis pas tout à fait dans le même coin mais voler en ce moment est un poil stressant. Les conditions se dégradent à la vitesse de l'éclair et le temps d'aller poser/plier il pleut. C'est comme ça chez moi tous les jours depuis un moment. Je comprends que dans ces conditions le type responsable de la sécurité de 150 gugus joue la marge.
Je vole dans le coin et c'est comme tu dis. Je suis impressionné par la justesse des manches étant donné ces conditions compliquées, qui montre la connaissance du secteur et la maîtrise "aérologique" de Grand Jack et Joel Favre !
Ne perdons pas de vue que ce championnat du monde est une vitrine, une grande messe planétaire où doivent d'avoir s'exprimer toutes les représentativités nationales.
C'est l'occasion tous les deux ans de jauger du niveau de ressources, d'organisation et d'efficience des structures qui font émerger et animent dans chaque pays participant une élite de compétiteurs et de compétitrices.
Comprenons en effet que si la PWC est bien là pour désigner les meilleurs performers individuels, ce sont les structures nationales, et d'abord elles, qui sont challengées par ces championnats du monde. Des structures qui rendent des comptes à leurs adhérents, mais aussi aux tutelles d'état qui comptent leurs sous en rapport aux retombées médiatiques et aux médailles que les politiques et dirigeants aiment toujours s'approprier pour quelques instants de show.
A l'occasion de ces grands rendez-vous, uniques, il est donc important de considérer chaque participant, encadrant et accompagnant avec bienveillance et prévenance vis à vis des risques inhérents à notre sport afin qu'ils puissent donner le meilleur d'eux-mêmes pendant deux semaines. Et repartir chez eux avec de nouvelles connaissances, une expérience consolidée, une élévaluation juste de leurs niveaux respectifs et des objectifs refondés pour revenir plus forts et mieux soutenus par leurs tutelles.
Pour ceux qui n'en auraient pas la mémoire, l'Equipe de France de parapente n'a pas toujours eu sa flamboyance actuelle, ni le soutien et le respect de nous tous dont bénéficient nos champions et championnes actuels. Même si l'on comprend que ceux-ci aimeraient plus de reconnaissance, et de soutien, le chemin parcouru a été considérable depuis Verbier 89 et Digne 91.
Il y a d'ailleurs ici un topic 'folko' qui permet de se retourner, et de le mesurer
http://www.parapentiste.info/forum/competition/des-reines-dechues-des-balles-de-guerre-aujourdhui-enterrees-t33387.0.html Aussi, quand on prend le temps de la réflexion ou de s'en souvenir, les egos ne doivent pas nous faire perdre de vue que ce sport est d'abord un sport d'équipe, ne serait-ce que parce qu'il repose sur un apprentissage solidaire de connaissances et de compétences complexes, et aussi la négociation, usante, l'ouverture et la défense de nos sites de pratiques, l'obtention d'assurances adaptées, activités insoutenables autrement.
Et surtout qu'il défend l'indéfendable dans une société de plus en plus étroitement cadrée et bornée : la liberté de prendre des risques évidents pour soi pour parcourir des espaces magnifiques, autrement inaccessibles, et les sensations uniques que cela nous procure.