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Forum de parapente

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Auteur Fil de discussion: Posé dans l'eau, quel comportement adopter ?  (Lu 66008 fois)
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Gillesf
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Aile: BGD Base S - Niviuk Hook 6P
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« Répondre #75 le: 11 Février 2016 - 15:00:20 »

Sans porter de jugement sur la cause et la manière de se sortir de ce mauvais pas, ce film montre bien toute la difficulté à manipuler une sellette ou une voile remplie d'eau et les risques liées à un ressac pourtant modeste.

Pour nos essais d'hier, on approchait de cette configuration : Le chauffage de la piscine avait été coupé depuis 5 jours !  quoi
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On va pas griller les étapes pour continuer à se faire plaisir longtemps
Norby
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« Répondre #76 le: 11 Février 2016 - 15:27:28 »


..., ce film montre bien toute la difficulté à manipuler une sellette ou une voile remplie d'eau et les risques liées à un ressac pourtant modeste.

Complètement ! Ainsi que de la reutilisabilité d'une voile ainsi malmenée et tirée...

Norbert
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Livingston
Invité
« Répondre #77 le: 11 Février 2016 - 16:25:47 »

un coup de seche linge, 2/3 loops sur les A et hop c'est reparti comme en 40 !
 je sors
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Charognard
Invité
« Répondre #78 le: 12 Février 2016 - 04:09:55 »

POSÉ DANS L'EAU,QUEL COMPORTEMENT ADOPTER?

Quelque chose que j'ai déjà fait au Iles de la Madeleine après un posé volontaire à l'eau en bord de mer et qui n'a pas été dit ici.
Si vous faite du soaring en bord de mer c'est probablement qu'il y a du vent. Ne pas être défaitiste, ne rien lâcher, vous touchez à l'eau, vous êtes maintenant en mode aile de traction. Avec un 30 degrés par rapport à la perpendiculaire de la plage, vous vous faite tirer comme un voilier vers la plage. Ceux qui ont beaucoup pratiqué du gonflage récolteront le fruit de leurs efforts en gardant une aile au sec.
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chatmalo
les_modos
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« Répondre #79 le: 12 Février 2016 - 07:53:25 »

Pas sûr que ce soit facile à réaliser à cause du stress et du freinage de l'eau pendant que l'aile continue de voler, surtout dans 1m d'eau... Mais par contre c'est aussi une possibilité, très technique, mais peut-être envisageable
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Avoir un esprit critique ne veut pas dire qu'il faut tout critiquer...
Vol a t 'il ?
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Aile: Epsilon 8
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« Répondre #80 le: 12 Février 2016 - 11:46:21 »

http://www.nicematin.com/faits-divers/un-parapentiste-se-tue-au-large-du-monte-carlo-bay-12405


La zone ou il se trouvait, été loin de la zone d'attérissage , il a surement du se faire surprendre par de l'est .
Selon nice matin , il se serait noyé au large et selon des pilotes locaux , il se serait noyé à  proximité du bord de plage par le ressac qui l'a certainement épuisé ...

Je pense comme Wowo , quand on vole en bord de mer ou au dessus d'un lac , le port du gilet de sauvetage , devrait faire partie de notre équipement obligatoirement .

JE pense que tout ces faits divers ne font que fragilisé un petit peu plus notre activité et c'est bien dommage . . .
A l'epoque ,, les préccurseurs du parapente , tester , fabriquer des voiles avec lesquelles on ne se risquerait pas de voler aujourd'hui .

En 2015, le matériel a considérablement évolué et offert aux nouveaux pilotes  du matos avec plus de facilité en performances et systèmes de sécurité .. mais j'ai l'impression que les rappels d'une prévol COMPLETE , d'un check up sur le MENTAL  et d' analyses sont mis de coté une fois sur le déco .

Il y a 3 ans , j'étais a st andré, et je fis la connaissance sur le déco ouest de 2 parapentistes d'un certain âges ... l'un me dit que ca fait 25 ans qu'il vole .... alors je me dis que je vais regarder son déco car on dit qu'un vieux parapentiste est un bon parapentiste ....Il se prépare et je constate trés rapidement que sa prèvol est baclée , il discute pas mal avec son ami en meme temps , il se prépare comme s'il aller faire ses courses . Lors de son déco , la 1ere chose qu'il fit ca été de lâcher les commandes et la sanction ne se fit pas attendre .... il est reparti en hélico....

Alors je vais dire que nul n'est bon .... vieux ou jeune avec beaucoup d'heures de vol ou beaucoup de vol , si  on fait une mauvaise prévol ou mauvaise analyse c'est vite la cata ...et le nombre quel qu'il soit ne vaut plus rien ...

Il y a des fondamentaux qui sont rapidement oublier et qui conduise a l'incident .
Voler n'est pas naturel pour nous , faudrait pas l'oublier et meme si aujourdhui on dispose de tout les moyens pour le faire , on n'en reste pas moins des débutants a chaque fois qu'on prend l'air .


 salut !
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Gillesf
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Aile: BGD Base S - Niviuk Hook 6P
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« Répondre #81 le: 18 Février 2016 - 12:36:00 »

Hier soir nous avons fait une séance "simulation d'amerrissage" en piscine avec quelques pilotes du club, sécurisés par des plongeurs histoire de valider ou non certaines recommandations et d'en affiner d'autres. Le bilan est plutôt positif :  trinquer

- Tout le monde est sauf et en bonne santé,... quoi que l'eau n'était qu'à 18°.  Atchouuuuum ! Embarassé
- Avec une explication préalable et quelques simulation au sec avant....
- Tout le monde est parvenu a s'extraire de la sellette sans finir ligoté dans les suspentes.
- Tous ont ramené le matériel au bord et il a été sorti de l'eau sans forcer.
- On est bien tous d'accord que la priorité est avant tout de faire en sorte de ne jamais avoir à se retrouver en pareille situation.  prof

Ne reste plus qu'a mettre par écrit le compte rendu de tous cela et les préconisations, et à faire le montage vidéo qui va bien.
Et ensuite à continuer l'entrainement régulièrement, au cas ou.... on aurait été plus mauvais en matière d'analyse de l'aérologie et de respect du plan de vol... vrac 

Merci aux pilotes présents qui ont accepté de se mouiller, ainsi que leur matériel et vétements dans l'eau froide, et aux plongeurs du GERCSM de Salon qui nous ont accueillis et assurés la sécurité. 
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Benoit 2R
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bip bip biiip


« Répondre #82 le: 18 Février 2016 - 13:04:41 »

 pouce

Après il ne faut pas trop prendre confiance suite à ce genre de simulation car l'eau calme en piscine, on va dire que c'est la situation la plus facile à gérer. De la houle, du vent, du courant, ça change énormément la donne.
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Gillesf
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« Répondre #83 le: 18 Février 2016 - 14:46:25 »

pouce

Après il ne faut pas trop prendre confiance suite à ce genre de simulation car l'eau calme en piscine, on va dire que c'est la situation la plus facile à gérer. De la houle, du vent, du courant, ça change énormément la donne.

Cela va sans dire  trinquer
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Franck74370
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« Répondre #84 le: 18 Février 2016 - 15:32:20 »

Citation
Je pense comme Wowo , quand on vole en bord de mer ou au dessus d'un lac , le port du gilet de sauvetage , devrait faire partie de notre équipement obligatoirement .

J’imagine bien tous les gars venant sur Annecy avec leurs gilet de sauvetage pour partir en cross... la prise de t?te
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Gillesf
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« Répondre #85 le: 18 Février 2016 - 18:04:35 »

Citation
Je pense comme Wowo , quand on vole en bord de mer ou au dessus d'un lac , le port du gilet de sauvetage , devrait faire partie de notre équipement obligatoirement .

J’imagine bien tous les gars venant sur Annecy avec leurs gilet de sauvetage pour partir en cross... la prise de t?te

Ils partent bien avec un casque alors que les risques de chutes de pierres en vol...., Ils partent bien avec des GPS multi-fonction, alors que le plus souvent ils retournent se poser à la voiture et connaissent bien la vallée, ils emportent de l'eau et même des fois de na nourriture sans savoir s'il auront soif ou faim, ni même s'ils tiendront en l'air, ils on des voiles et des vêtements colorés ou fluo alors que personne ne les regardent....  hein ?

Ok , je vais un peu loin dans la caricature .  Clin d'oeil

Mais après tout, si on fait du soaring sur une falaise en bord de mer sans une belle plage à marée basse pour au cas ou....  l'idée n'est pas plus idiote qu'un cocon profilé et une voile de cross pour faire l'essuie-glace devant son déco favori... et puis en cas de pépin, le ratio investissement - vie sauvée....  Cool
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toonio
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« Répondre #86 le: 19 Février 2016 - 10:23:48 »

pouce

Après il ne faut pas trop prendre confiance suite à ce genre de simulation car l'eau calme en piscine, on va dire que c'est la situation la plus facile à gérer. De la houle, du vent, du courant, ça change énormément la donne.

Ne pas trop prendre confiance en l'air et s'aventurer dans des situations aléatoires à proximité de l'eau, entièrement d'accord ! D'ailleurs la simulation en piscine fait bien prendre conscience de la difficulté de la manoeuvre.

Avoir un peu plus de confiance une fois à l'eau en sachant qu'il est possible de s'en sortir, avoir une méthodologie à suivre et avoir connaissance des points critiques (virer les gants, ne pas utiliser les jambes, repérer les crocs fendus...) pour éviter de paniquer complètement, ça peut changer la donne aussi Sourire

Merci à Gilles et aux encadrants pour cette initiative et le travail préparatoire !  trinquer
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Triple Seven France
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« Répondre #87 le: 20 Février 2016 - 10:42:01 »

Autre scénario catastrophe sans fin tragique, en images
https://www.youtube.com/watch?v=bgxtqKg536w
http://www.youtube.com/watch?v=bgxtqKg536w
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Norby
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« Répondre #88 le: 20 Février 2016 - 11:47:38 »

heureusement, ils étaient bien équipés ...

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Charognard
Invité
« Répondre #89 le: 20 Février 2016 - 14:38:28 »

Dans une grotte en plus!
Quand ça va mal, ça va mal.
Est-ce que la marée étais à son plus haut?
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« Répondre #90 le: 20 Février 2016 - 15:29:46 »

Dans une grotte en plus!
Quand ça va mal, ça va mal.
Est-ce que la marée étais à son plus haut?
Le marnage est de l'ordre de 1m50 à Madeire.  Mais ça peut suffire...
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Il faut être fou pour sauter d'une montagne en parfait état de marche.
Gillesf
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« Répondre #91 le: 20 Février 2016 - 18:26:50 »

Il y a vraiment une accumulation d'erreurs de la part du gars : Outre le fait qu'il vol sur une côte sans échappatoire et visiblement ça ne porte plus depuis pas mal de temps, mais en plus il va se mettre dans le ressac au risque de se faire déchiqueté et être à coup sur roulé dans ses suspentes, alors qu'à quelques dizaines mètres plus au large, la mer est calme , et il aurait pus y attendre un bateau / les secours au calme accroché à sa sellette. Même l'intervention des secours aurait été plus aisée.

Mais bon, il est probable que le gars ait perdu pas mal ses moyens en se voyant entrer durant plusieurs minutes dans cette situation sans porte de sortie. Heureusement, tout fini bien.

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« Répondre #92 le: 20 Février 2016 - 18:34:49 »


...mais en plus il va se mettre dans le ressac au risque de se faire déchiqueté et être à coup sur roulé dans ses suspentes, alors qu'à quelques dizaines mètres plus au large, la mer est calme , et il aurait pus y attendre un bateau / les secours au calme accroché à sa sellette. Même l'intervention des secours aurait été plus aisée.


Croire que l'on peut rester tranquillement posé en mer avec sa voile sans courir le risque d'être rapidement entraîné au fond et d'être noyé, cela relève d'un optimisme incroyable.  pouce

Tous les messages ci-dessus montrent au contraire que le risque de noyade est énorme et la seule chance de survie de ce pilote était bien, me semble-t-il, de se poser à proximité du rivage, même si celui-ci était très inhospitalier.

Marc
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« Répondre #93 le: 20 Février 2016 - 20:12:28 »


C'est vrai que vu le temps d'interventions des secours sa seule chance de survie était de faire ce qu'il a fait.
Bon avec le Drône à la limite on aurait pu visionner sa noyade sur YouTube  Mr. Green , mais il n'aurais jamais eu l'occasion de faire le guignol devant la caméra  pour passer au info du soir...
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Gillesf
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« Répondre #94 le: 21 Février 2016 - 11:26:14 »


...mais en plus il va se mettre dans le ressac au risque de se faire déchiqueté et être à coup sur roulé dans ses suspentes, alors qu'à quelques dizaines mètres plus au large, la mer est calme , et il aurait pus y attendre un bateau / les secours au calme accroché à sa sellette. Même l'intervention des secours aurait été plus aisée.


Croire que l'on peut rester tranquillement posé en mer avec sa voile sans courir le risque d'être rapidement entraîné au fond et d'être noyé, cela relève d'un optimisme incroyable.  pouce

Tous les messages ci-dessus montrent au contraire que le risque de noyade est énorme et la seule chance de survie de ce pilote était bien, me semble-t-il, de se poser à proximité du rivage, même si celui-ci était très inhospitalier.

Marc

Je désolé Marc, mais plus de trente ans d'enseignement de la plongée, et pas toujours dans les eaux bleues de Méditerrannée ont construit cette expérience : Se retrouver dans une lessiveuse au milieu des rochers accroché à sa voile n'est pas la solution.

Que la voile et la sellette restent en surface si on est loin du ressac n'est pas optimiste. Juste le constat suite à nos essais et de certains amerrissages loin du ressac: cf Horacio Llorenz , en 2 heures dans l'eau, la voile et la sellette sont encore en surface et bien visibles au moment de la récupération.

http://www.redbull.com/fr/fr/adventure/stories/1331635832221/amerrissage-force-en-parapente-lors-de-the-search

En revanche, ce type de réflexion démontre que si les parapentistes sont capables de réfléchir dans l'air "aux dangers d'être proche du relief dans des rouleaux", et convaincus qu'il vaut mieux être loin du relief dans un air calme avec du gaz sous les pieds, une fois dans l'eau, ils ont du mal à avoir la même analyse.  Clin d'oeil

Je vous rassure, les plongeurs aussi, une fois sous un parapente perdent aussi leur capacité à réfléchir logiquement et préfèrent souvent raser la cailloux parce que si on venait à tomber dans un trou d'air ce serait moins haut.... effray   Mr. Green
« Dernière édition: 21 Février 2016 - 11:36:59 par Gillesf » Signaler au modérateur   parapente Enregistrée

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« Répondre #95 le: 28 Février 2016 - 14:38:49 »

Voici enfin nos conclusions. Mais d'abord, remerciements à tous les cobayes et contributeurs  d'Istres Alpilles Vol Libre, du GERCSM, et du Chant du Vario, bien sur.  trinquer

http://www.youtube.com/watch?v=p0jHGDuPClA&feature=youtu.be

Amerrissage de parapentiste
   
Dans différents cas de figure, il est possible qu'il puisse arriver de finir à l'eau, ou que la voile seule finisse sa course, même partiellement dans l'eau. Une compilation de multiples expériences dans ce domaine ont démontré qu'il y a alors des risques élevés pour la sécurité du pilote. Pour mieux prendre la mesure des implications, sachez que volume d'eau que peuvent contenir les caissons d'une voile de 26m2 représente environ 4 tonnes à bouger, et 160 kg pour une sellette pleine, cela sans parler de l'énergie cumulée par le courant d'une rivière ou les vagues en bord de mer. En revanche, la bonne nouvelle, c'est que tant qu'ils ne sont pas roulés par des vagues déferlantes, ils sont capables de flotter un certain temps, ce qui est plutôt positif.    
   Dans le cadre d'un SIV, on est souvent préparé psychologiquement et physiquement, sans compter la présence d'un bateau et d'un "sauveteur expérimenté" prêts à intervenir. Lorsque ce n'est pas prévu,.... Même si la rive n'est qu'à quelques mètres, les choses peuvent s'enchaîner très rapidement. Cette mésaventure est arrivée à un collègue à l'aise en milieu aquatique qui s'en est sorti sans dommage, mais qui, de son propre aveu, a galéré pour parcourir les 5 mètres qui le séparaient du rivage. Un retour collectif sur cet évènement nous a amené à réfléchir sur la gestion de la situation pour se mettre rapidement en sécurité en pareil cas.  
   Lors d'échanges avec des parapentistes chevronnés et sportifs capables de manœuvres engagées en vol et de courir dans la montagne lourdement chargés, ceux-ci ont souvent déclaré qu'ils préféreraient se décrocher de la sellette et "abandonner le navire avant même qu'il ne touche l'eau". Ces derniers, sans doute peu habitués à évoluer en milieu aquatique, pensent souvent impossible de se décrocher et de quitter leur sellette en toute sécurité une fois dans l'eau. Il n'en est absolument rien ! Comme quoi, il suffit souvent de sortir quelqu'un de son environnement habituel pour qu'il perde une grande partie de ses moyens... Par ailleurs, comme nous le verrons plus tard, dans la pratique, tout le monde essai jusqu'au bout de "rentrer au port". Mais, il n'y a que dans les films où James Bond réussisse à se détacher et au sauter d'une voiture lancée à pleine allure, dont il a perdu le contrôle juste avant qu'elle ne se jette dans un ravin, et qu'il se relève indemne. Dans la vraie vie, pour Marcel Dupont, les choses se passent rarement comme cela.
    En outre, se décrocher de la sellette et sauter à l'eau quelques mètres avant de toucher la surface ne seraient justifié que lorsqu'on a planifié, ou tout au moins bien anticipé l’amerrissage et que l'on est certain de pouvoir :
A) Estimer sa hauteur par rapport à la surface de l'eau.  
B) Etre certain de la profondeur suffisante d'eau en dessous de celle-ci.
C) Disposer d'une sellette dont toutes les sangles peuvent s'ouvrir aisément et rapidement avec des gants alors qu'on est en position assise, et avec éventuellement un secours, un cocon ou des instruments devant soi qui masquent ces fermetures.
D) Etre en position pour le faire, ce qui est rarement le cas lors d'un incident de vol, ou lorsqu'on est en pilotage actif des deux mains pour regagner la rive ou éviter des obstacles.
E) Que vous êtes parfaitement localisé par des sauveteurs en mesures d'intervenir rapidement.
F) Qu'une berge accueillante ne soit qu'à quelques mètres pour regagner la terre ferme.
   Cela fait beaucoup trop de paramètres. Dans la pratique, il est illusoire de croire qu'on pourra les mettre en application, sauf à avoir planifié dés le départ de votre vol qu'il va s'achever loin et haut au large ! Dans le cas présent, on parle bien d'une arrivée dans l'eau involontaire, voir même peut-être même incontrôlée.       
   Par ailleurs, n'oubliez pas non plus qu'un impact dans l'eau à bonne vitesse, d'une grande hauteur, avec un objet flottant, ou encore avec un fond dont la profondeur ont été mal estimés peuvent être aussi dangereux que lors d'un atterrissage au sol ! Votre sellette, elle, est conçue pour assurer votre protection contre ces chocs, et indirectement assurer votre flottabilité pendant un certain temps. Une sellette avec ses protections peut faire office de bouée plusieurs dizaines de minutes pour s'y accrocher, et une voile colorée qui peut flotter plusieurs heures tant qu'elle n'est pas soumise au ressac est repérable de loin par des sauveteurs, contrairement à un nageur isolé. Si vous avez sauté, et qu'ils ont volés seul quelques dizaines de mètres ou plus emportés par le vent,  les yeux au ras de la surface il n'est pas certain du tout que vous puissiez les retrouver. Si en plus le vent les entrainent... Vous seriez alors peu visible de loin, et sans support pour vous aider à vous maintenir en surface.  
   Enfin, lorsqu'un parapente est piloté, sa vitesses horizontale supérieure au taux de chute, va contribuer à nous aider à ne pas finir sous la voile. Ce risque est donc aisément évitable.
   En préambule, il est indispensable de rappeler qu'un amerrissage, même lorsqu'on y est préparé, n'est jamais anodin et sans risque. Il doit être évité par anticipation de votre plan de vol tant que faire se peut, et n'être choisi et exécuté que si aucune autre manœuvre de retour au sol moins dangereuse et engagée n'est possible. Les recommandations qui vont suivre ne sont en aucun cas une assurance quand à la réussite sans aucun risque de l'amerrissage. Beaucoup d'autres facteurs extérieurs pouvant entrer en jeux.
   Nous avons donc compilé de nombreux témoignages, visionné des vidéos, et nous sommes renseigné sur les exercices et préconisations mis au point pour les parachutistes, civils ou militaires, en cas d'arrivée dans l'eau. Nous avons analysé les risques et solutions proposées transposables à notre activité. Et enfin nous avons réalisé des simulations et essais. Nous en avons déduit quelques recommandations de bon sens que nous avons testé et affiné en milieu sécurisé : Une piscine avec un encadrement de plongeurs.  Ces conditions ne sont pas celles d'un véritable amerrissage involontaire et improvisé en milieu naturel, mais elles sont tout de même représentative de ce qui peut être fait, ou doit être évité, tout comme le peuvent être les exercices pratiqués dans le cadre d'un SIV.  
    Les essais réalisés, et une longue expérience de la formation en milieu marin, m'ont démontré qu'avec un peu de calme et de méthode, même les moins sportifs et à l'aise dans l'eau peuvent réaliser sans problème toutes les manœuvres pour se sortir de ce mauvais pas. Il suffit d'un tout petit peu d'entrainement et une capacité à réfléchir, pas simplement en pilote de parapente, mais aussi en amphibien. Une petite démonstration devrait vous en convaincre.  
   Dans un  premier temps définissons les cas d'amerrissage non prévus :
   1° Le plus souvent : Un mauvais plan de vol ou trop d'optimisme, et le pilote ne parvient pas à rejoindre un atterrissage terrestre, quelle qu'en soit la cause. Le pilote est presque toujours proche du rivage ou au dessus de celui-ci, à faible altitude et en situation de pilotage actif. Il est concentré à essayer jusqu'au bout de rejoindre le point d'atterrissage souhaité en évitant les obstacles éventuels. Donc pas mentalement et physiquement disponible pour se préparer à un amerrissage. Sa priorité est bien de tenter de rentrer au point d'atterrissage, et cela à juste titre, car il n'est pas rare que cela fonctionne, certes de justesse, mais qu'il y arrive. Trop souvent le pilote ne renonce pas même lorsqu'il est évident qu'il ne finira pas au sec, mais dans la zone du rivage balayée par la houle. La zone la plus dangereuse !
   Si le rivage est balayé par des vagues déferlantes, même modestes, tout amerrissage dans le ressac est à proscrire. Eloignez-vous de quelques dizaines de mètres vers le large, là où la houles est moins violente et vous laissera le temps de vous déséquiper alors que la voile et la sellette flotteront bien. Dans le ressac, la voile se remplira d'eau instantanément, et coincé dans votre sellette vous ne seriez qu'un fétu de paille impuissant, roulé dans ses suspentes et ballotté dans tous les sens par les vagues. Projeté avec une extrême violence contre les rochers ou galets !
       2° Plus rarement dans le cadre d'un incident de vol : Le pilote est en vrac sous sa voile ou sous son secours. Il est dans une situation d'urgence où il ne maitrise plus grand chose à sa trajectoire et sa capacité à anticiper l'amerrissage est pratiquement nulle. Ces cas de figures surviennent le plus souvent à quelques centaines de mètres du bord au maximum, et non au large en pleine mer.
   3° Un seul cas, exceptionnel, de pilote amerrissant involontairement au large et en mesure d'anticiper a été répertorié : Il volait dans un nuage par vent fort en Polynésie sans pouvoir s'orienter. Il en est ressorti à environ 5 km au large, emporté par le vent. Il y a attendu les sauveteurs pendant 2 heures, en se tenant à sa voile et sa sellette qui flottaient en surface.    
Donc pour faire simple, dans la pratique : Soit on est manœuvrant, et on se concentre sur le pilotage jusqu'au bout pour essayer de rentrer, soit on est incapable d'anticiper et on subit jusqu'à l'eau.    

Nos essais préalables :

   Dans un premier temps nous avons équipé une sellette light de 2 jerrycans, 20l sous l'assise et 10l dans le bas du dos, afin de simuler la flottabilité des protections que l'on trouve sur une sellette. Après avoir interrogé le fabriquant Kortell, il s'avère que sur une sellette standard le volume total des protections oscille plutôt entre 120 et 160 litres, dont 60 à 80 juste sous les fesses ! Plusieurs essais avec des plongeurs-testeurs dans des conditions de sécurité optimales ont démontrées que même avec un volume de flottabilité quatre fois moindre :
   - Il est impossible de se remettre en position dorsale stable pour pouvoir respirer en faisant une roulade avant ou arrière.  
   - Il peut être possible pour les testeurs les plus "vigoureux" de se retrouver transitoirement dans une position dorsale instable en retournant sur soi même sur un coté au prix d'efforts et de mouvements très vigoureux et coordonnés. Ces mouvements, plus la rotation latérales et l'instabilités en position dorsale ne font qu'enrouler le pilote dans ses propres suspentes.
   - Selon la forme et la longueur de la protection dorsale, sortir la tête de l'eau par devant, lorsqu'on est en position ventrale, peut s'avérer particulièrement difficile et épuisant.  
   - En revanche, il est toujours possible de pivoter sur un flanc le temps de prendre une inspiration ou deux, en acceptant de revenir le visage dans l'eau durant l'expiration pour ne pas s'épuiser rapidement et inutilement.    
   Et cela, avec une réserve de flottabilité quatre fois moindre que celle d'une sellette classique. Un autre élément à prendre en compte : Les protections vont, à terme, se remplir d'eau. Les air-bags étant, de par la conception de leurs "clapets" les plus rapides à "piéger" de l'eau.  La flottabilité sera donc moindre, puis progressivement nulle, avant de finir à plus ou moins long terme par couler sous l'effet des 120 à 160 litres d'eau contenus et du poids de la sellette et de ce quelle contient.    
   Dans une second temps, nous avons réalisé des essais de décrochage d'un croc fendu d'accélérateur, d'un mousquetons d'élévateur et des boucles d'une sellette suivi de l'extraction de celle-ci. Cela a été réalisé d'abord avec des gants, puis en les enlevant, et par des non parapentistes, pas du tout familiers au maniement de ces accessoires. Nous avions simplement pris le soin de leurs en expliquer le fonctionnement et de les laisser les manipuler quelques secondes à terre avant d'aller dans l'eau.
   Tous sont parvenus à ouvrir l'ensemble des boucles et crocs en quelques dizaines de secondes. Les plus à leur aise dés le premier essais et en une seule apnée. Pour les autres, 2 à 3 courtes apnées ont été nécessaires. Après quelques essais, et en commençant par enlever les gants, tous ont réalisé l'ensemble des manœuvres en une seule apnée d'environ 25 secondes et sans masque. Enlever les gants permet gain de temps énorme. Avec des gants et sans une bonne vision, le bon positionnement dans l'axe des crocs fendus pour les séparer est très difficile réaliser. Ceci démontre l'utilité de savoir faire ces gestes par automatisme, les yeux fermés.

Les essais réalisés par des parapentistes équipés.

   Avec une sellette et une voile ces essais ont mis en évidence l'importance d'éviter les mouvements reflex suivants : Natation avec les jambes aussitôt que l'on est dans l'eau, sous peine de s'emmêler dans les suspentes. Tentatives de respirer en levant la tête devant soi, avec à la clé des essoufflements et un épuisement rapide.  
   Avec un peu de bon sens nous avons pus tirer une liste des comportements à éviter, et ceux à privilégier.    
Les priorités sont : Assurer sa survie immédiate, se mettre en conditions de sécurité pour les minutes à venir. Donc dans l'ordre chronologique :  
   1° Ne pas amerrir dans une zone de vagues déferlantes.
   2° Ne pas finir sous sa voile.
   3° Se mettre en position pour pouvoir respirer sans s'épuiser.
   4° Se dégager de la sellette et des suspentes.
   5° Ne pas se faire entraîner par le parapente, et/ou la sellette dans le courant ou le ressac.
   6° Nager pour regagner la rive ou un point fixe flottant.
   7° N'entreprendre la récupération du matériel que lorsque la sécurité du pilote est assurée.  
 
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« Répondre #96 le: 28 Février 2016 - 14:41:29 »

La suite des préconisations 

Les solutions préconisées :

   1° Si vous avez décollé en parapente, même en mini-voile, c'est que la force du vent n'est suffisamment importante pour que les vagues déferlent, s'il n'y a pas de haut fond en dessous. Ouvrez bien les yeux et choisissez un endroit ou la houle ne déferle pas pour amerrir. Il y en a très probablement un à proximité. Eloignez-vous de toute forme de ressac. Près du rivage, quelques dizaines de mètres sont souvent suffisants pour passer d'une zone "Utilisable sans trop de difficultés", à, "Un enfer prêt à vous déchiqueter".   
   La totalité des images de parapentistes en danger immédiat de noyade montrent des pilotes harnachés dans leur équipement, roulés par le ressac dans moins d'un mètre d'eau. Il sont presque toujours pris dans leurs suspentes, sur une plage, au pied d'une falaise ou de rochers. Ce n'est jamais à quelques dizaines de mètres plus au large, là ou la houle ne déferle pas !  Une sellette et une voile non soumis à des vagues déferlantes peuvent flotter plusieurs dizaines de minutes, voir même plusieurs heures comme nous l'avons testé, et comme l'a prouvé l'expérience d'Horacio Llorenz au large des Marquises. Lorsque vous êtes en vol, vous êtes le commandant de bord d'un aéronef. Une fois dans l'eau vous devenez capitaine d'une embarcation. Et un capitaine ne jette jamais son navire, même en difficulté sur un récif ou une falaise. Il se maintient à distance des rochers jusqu'à trouver un lieu ou il pourra accoster et débarquer l'équipage en sécurité. En dernier ressort, il fera évacuer le navire, mais ne le jette jamais sur la falaise en pleine tempête avec ses passagers à bord. Alors en aucun cas vous ne devez amerrir à proximité d'une zone de ressac. 
   Si vraiment vous n'avez aucune autre solution que de devoir traverser une zone de vagues déferlantes pour retrouver la terre ferme, vous devrez pouvoir le faire le plus rapidement possible en vous aidant de celles-ci et non en essayant de lutter contre. Cela en étant bien évidemment totalement libre de vos mouvements, et donc débarrassé de votre sellette et loin du piège que constituent votre voile et de ses suspentes.
    2° Avant de toucher l'eau, si on est encore maître des ses manœuvres et près du rivage,  (tentative d'atteindre celui-ci), poser sans freiner la voile, pas d'arrondi. Ceci de sorte à ce que sur son élan le parapente se pose le plus loin possible devant vous, et peut être même au sec !
   Plus loin du rivage : Amerrissez face au vent en maintenant la voile freinée, sans aller jusqu'au décrochage. Regardez l'horizon pour juger du freinage. La voile restera, et sera poussée loin derrière vous par le vent, même une fois posée sur le surface de l'eau. Si vous n'êtes pas dans le ressac, elle ne coulera pas de suite et restera sensible au vent.
      Faites en sorte que la voile ne décroche pas au dessus de votre tête et vous recouvre. Si malgré tout c'était le cas, la priorité serait de sortir la tête de l'eau même en étant sous la voile. Cela se fait relativement bien. Trouver une couture et suivez-là jusqu'au bout pour sortir de sous la voile, tout en serrant les jambes pour ne pas vous prendre les pieds dans les suspentes. Cela se fait bien en profitant de la flottabilité de la sellette pour rester en surface, et en effectuant le moins de mouvements possible. 
    2° Evitez les mouvements en restant les jambes serrées pour ne pas s'emmêler dans les suspentes, sachant que ces dernières ont une tendance naturelle à couler. En utilisant la flottabilité de la sellette, se mettre de coté, pivotez sur un flanc, toujours le même, le temps de prendre une inspiration ou deux, en acceptant de revenir le visage dans l'eau durant l'expiration. Cette dernière doit être lente et profonde pour ne pas s'épuiser et garder son calme.
   3° Enlevez vos gants, indispensable pour les sensations lors des manipulations. Décrochez l'accélérateur, puis l'élévateur correspondant au coté le plus proche de la surface (droite ou gauche, selon le coté ou vous pivotez). Jetez-les loin vers la voile. Débouclez toutes les sangles de la sellette, puis dégagez-vous en faisant glisser la sangle le long des épaules et des bras. Evitez d'essayer de refaire passer votre main à l'intérieur; souvent cela coince et on perd du temps. Nagez uniquement avec les bras et dans la direction opposée au parapente. Toutes ces manœuvres doivent être réalisées avec calme, lentement, lorsque vous êtes en apnée ou en expiration le visage dans l'eau. N'hésitez pas à les réaliser en plusieurs étapes, en reprenant une ou plusieurs inspirations entre chacune si nécessaire. Ne forcez pas : L'objectif est de garder son calme et d'éviter l'épuisement dans un premier temps, et dans un second les mouvements de vos membres susceptibles de se prendre dans les suspentes. Tant que vous parvenez à respirer tranquillement, et n'êtes pas pris dans vos suspentes, il n'y a pas de danger imminent. En revanche, si vous essayez de vous maintenir le visage hors de l'eau pendant que vous vous décrochez, vous allez immanquablement faire trop de mouvements de bras et jambes désordonnés au milieu des suspentes !   
   4° Il est important qu'un seul élévateur reste accroché à la sellette et non les deux, faute de quoi le parapente ne se mettra pas "en drapeau" mais restera "en spi", et il pourrait vous entraîner ou rendre son tractage parfaitement épuisant, voir impossible, même depuis une embarcation ou le bord. 
   5° Nagez vers la rive ou un point fixe émergé. Attention, le rivage le plus proche n'est pas toujours le plus fréquentable : Une zone avec beaucoup de ressac, ou balayée par un fort courant, peut être un piège redoutable à éviter en tenue de parapentiste. Il est préférable de contourner ces zones pour choisir un site moins turbulent. Il faut donc être mentalement préparé à devoir nager une certaine distance, et à passer un peu de temps dans l'eau.     
   6° Ce n'est qu'une fois le pilote en sécurité que vous pourrez envisager la récupération du matériel. Il est moins important que votre vie.  En aucun cas vous ne devez essayer de ramener votre matériel en étant harnaché dans la sellette. Si le matériel venait à couler, à s'accrocher au fond, à être emporté par du ressac ou un courant, même modeste, il vous entraînerait irrémédiablement.
   Tractez la sellette en la tenant par le maillon ou la voile n'est plus accrochée. Ainsi vous éloignerez au maximum les suspentes de vos membres en mouvement. Avec une voile en drapeau l'exercice n'est pas trop difficile. 
   Une fois en sécurité, pour sortir la voile de l'eau, même si vous êtes aidé, ne tirez qu'un seul des deux élévateurs et, dés que vous le pouvez, attrapez-là par le bord de fuite. Ainsi vous aiderez les caissons à se vider. Conservez à tout moment la possibilité de lâcher tout en cas de difficulté. Un voile avec les caissons, même partiellement, remplis d'eau est impossible à remonter, même à plusieurs. Saisissez le bord de fuite dés que possible, en ayant soin de bien lover toutes les suspentes pour qu'elles ne s'accrochent nulle part. Les caissons se videront tout seuls d'eux mêmes.
   Une sellette dont les protections sont remplies d'eau peut peser plus de 120 kg, largement de quoi plaquer un homme au sol et le laisser à la merci des vagues s'il y est toujours attaché. Pour vider un air-bag, la solution la plus efficace consiste à passer une main dans l'entrée d'air, le plus souvent située sous l'assise, pour maintenir la soupape ouverte et laisser l'eau s'échapper. Cette manœuvre ne peut être réalisée que lorsqu'on est hors de la sellette.   
   Ne prenez surtout pas le risque de vous épuiser dans l'eau, ou de vous emmêler dans les suspentes en tentant de récupérer votre matériel si vous n'avez pas pied, ou encore, que votre flottabilité n'est pas parfaitement assurée.  Votre vie est plus importante.   

Quelques conseils génériques s'il y a un risque de finir à l'eau :

   Entraînez-vous régulièrement à vous déséquiper les yeux fermés. Evitez les chaussures montantes à crochets et bottes, pour pouvoir être enlevées facilement si nécessaire. Préférez des mousquetons rapides à ouverture 1/4 de tours, plutôt que des maillons à vis bloqués à la pince. Evitez les instruments, montres, vario, GPS, etc... fixés sur les bras et jambes, et qui pourraient entraver la sortie de la sellette et accrocher vos suspentes. L'hypothermie est le second risque majeur en cas d'amerrissage en milieu naturel, habillez-vous chaudement. Ayez des sangles de sellette réglées lâches pour êtres plus facilement manœuvrées avec des gants. Un coupe suspente à portée de la main pour les cas les plus radicalement désespérés : Ceux qui ne devraient jamais arriver avec un minimum d'anticipation et de bon sens de la part du pilote.

L'entrainement préconisé :

   Dans la mesure ou la répétition d'un mouvement, tant en l'air que sous l'eau, est la clé de l'acquisition d'automatismes, et du maintient du calme nécessaire, nous vous conseillons de reproduire l'exercice suivant à l'issue de vos vols, au moment de vous déséquiper par exemple :
Les yeux fermés. 
   - Enlevez vos gants. 
   - Décrochez de votre sellette l'accélérateur, puis l'élévateur d'un même coté et jetez-les le plus loin possible vers la voile.
   - Débouclez toutes les sangles de la sellette, puis dégagez vous de celle-ci.
   Vous constaterez rapidement être capable de réaliser ces manœuvres en environ 20 secondes. Une fois celles-ci maîtrisées, répétez l'exercices en gardant vos gants pour comparer. Renouvelez l'opération sans gants la respiration bloquée. Vous vous apercevrez par vous même, très rapidement, qu'avec un minimum d'habitude, vous avez le temps de faire ces manœuvres entre deux inspirations. Dans la pratique, il vous sera toujours possible de vous mettre sur le coté pour respirer calmement autant de fois que nécessaire entre deux étapes.
   Par ailleurs, nous vous suggérons aussi de vous familiariser avec la méthode de vidange de votre air-bag. Selon les modèles, les soupapes peuvent être plus ou moins accessibles et faciles à manipuler.    
   Vous avez donc maintenant un bon nombre de clés utiles pour vous sortir sans trop de risques d'un amerrissage, sachant que le mieux est bien évidement de faire en sorte de ne pas se mettre dans une telle situation. prof   
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« Répondre #97 le: 28 Février 2016 - 15:07:59 »

(@) GillesF,

BRAVO ! bravo

Le compte-rendu de vos expérimentation, vos conclusions et conseils mériterait une large médiatisation, aussi au-travers d'une publication dans nos revues spécialisées.

Même si je reste convaincu que, tu le dits dans tes ecrits, la seule bonne idée est de ne pas se mettre à l'eau et donc d'absolument tout faire pour l'éviter. J'ai trouvé ton compte-rendu absolument intéressant et pédagogique. On ne peut que inviter tout parapentiste à le lire et relire pour s'en imprégner.

Félicitations, pouce
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« Répondre #98 le: 28 Février 2016 - 15:43:45 »

 bravo Bravo et surtout Merci pour les futurs non-noyés
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« Répondre #99 le: 28 Février 2016 - 15:47:35 »

 salut !

Merci Gilles pour cette vidéo très pédagogique  pouce

Elle mériterait de passer dans les écoles de parapente pour que chaque futur pilote ait une base de connaissance dans le domaine de l’amerrissage.

J'ai fait pas mal de sauts en mer,surtout à la Réunion,donc mon réflexe d'ancien parachutiste,serait de me déséquiper en vol,de tenir ma sellette les bras croisés et de les lever à environ

 10 m pour m’éjecter de la sellette.je n'ai jamais eu de problème,mais le Zodiac arrivait relativement vite pour me récupérer.

Le seul souci à l'époque etant que la zone de largage correspondait à notre zone de pêche au requin le weekend  mort de rire
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Le parapente reste avant tout un cocktail d'aventures avec un soupçon de folie,deux doigts d'émotion et un grand zeste de plaisir.
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