Il y a bien longtemps, Sony mit sur le marché des lecteurs de cassettes audio mobiles, peu important les contenus : le casque protégeait les autres des goûts musicaux parfois agressifs de certains qui, cela arrive hélas encore, faisaient auparavant vomir des décibels à des engins portés sur l'épaule ou en bandoulière.
Merci Sony, et merci à tous les successeurs qui permettent à tout un chacun d'ouïr ce qui lui plait sans emmerder les autres.
On entend souvent des autoradios vomir du son avec des basses profondes à donf qui, comme toutes les basses fréquences, se propagent très loin et cassent autant les oreilles que les gugusses qui tournent autour du pâté de maisons avec des mobylettes bidouillées.
Haro sur ces pollueurs qui n'ont aucun respect des autres ni de leur environnement.
Déjà à 14ans, je n'aimais pas Hallyday parce qu'il hurlait, par contre j'adorais Brassens, Brel, Barbara et quelques autres artistes qui chantaient de fort belles choses, pas tous français et je pense par exemple à Bob Dylan, Pete Seeger et Leonard Cohen.
J'ai initié ma fille à la Musique (elle adore le Requiem de Mozart et le 2ème concerto de Rachmaninov) mais ses goûts musicaux sont de sa génération et elle sait ne pas me les imposer, de même que je ne lui impose jamais "ma" musique.
On a le droit d'aimer les ambiances sonores violentes, quitte à devenir rapidement sourd. On a aussi le droit de détester ça et d'y voir un égoïsme agressif incompatible avec la vie en société.
En 1987, avant sa reconstruction, le stade Charléty (Pte de Gentilly à Paris) accueillit un motocross international, avec toutes les grandes vedettes mondiales de la spécialité en 250. Mon club faisait partie de l'organisation et j'étais commissaire de piste. Le
HIC c'était la sono, si violente que je n'entendais pas les motos qui passaient à moins de deux mètres de moi. Ce fut à peine mieux avec des boules Quies et le lendemain j'avais non seulement des boules mais aussi un casque de tir, et l'atroce vacarme devint supportable.
Il y a des boîtes de nuit (des boîtes de laids qu'ont dansé, disait Boby Lapointe) où je n'ai jamais pu entrer à cause du bruit, par exemple le Queen sur les champs Elysées. J'allais danser Chez Moune rue Pigalle (un club féminin) et parfois au Tango rue au Maire (un club gay) dont les DJ passaient de la musique dansable à un niveau sonore tout à fait convenable. Je préférais évidemment Chez Moune parce que je rentrais souvent avec une charmante polissonne, et au Tango les homos me foutaient la paix.
Mais c'est une autre histoire.