Vous être tous mignons tout plein, et tout pleins d'illusions, de naïveté angélique et d'angélisme naïf.
Et réciproquement.
Le capitalisme du 19ème siècle, stigmatisé par Marx, se foutait complètement de tuer les gens au boulot dans des conditions épouvantables, relire Zola ne fait jamais de mal mais sans perdre de vue qu'il édulcorait un peu.
C'était pire que dans Zola, pire aussi que dans les Misérables du père Hugo.
C'était au point que les ouvriers exploités étaient capables de se révolter, alors "ils" leur envoyaient la troupe, on n'avait pas encore inventé les CRS.
Et puis il y eut la Commune, écrasée dans le sang.
Et puis il y eut la mutinerie du 17ème, qui mit crosse en l'air pour ne pas tirer sur les paysans révoltés.
Vous commencez à comprendre ? Non ? Alors comme c'était partout en Europe comme chez nous, "ils" profitèrent d'une situation internationale aberrante pour déclencher la Grande guerre. Les pauvres diables qui crevaient de misère allèrent crever sur les champs de bataille.
Verdun, Vimy, le Chemin des Dames, cela vous parle ?
Les gros capitalistes n'avaient toujours pas compris, ils se crispèrent de trouille suite à la révolution russe et apportèrent leur soutien à la bande de hitler. En Espagne, ils en firent autant en soutenant franco pour abattre le Frente Popular, la République et accessoirement pour faire des affaires pas propres avec les franquistes.
Comme la France était encore un pays dynamique, la grande crise qui suivit le jeudi noir de 1929 suscita aussi des "ligues", des tas de mouvements fascistes, qui faillirent abattre la République le 6 février 34. Les Républicains se ressaisirent et ce fut le Front Populaire.
Les premières lois sociales furent un repère important dans l'élaboration du programme du CNR et à la libération ce magnifique programme fut enterré, ne subsistèrent que la Sécurité Sociale, les droit de vote pour les femmes et quelques mesures moins voyantes.
Et c'est un "socialiste", jules moch, qui inventa les CRS pour aller réprimer les grandes grèves insurrectionnelles de 1948.
Aux Etats Unis, Roosevelt avait lancé le New Deal dans les années 30 pour pouvoir donner du travail aux millions de chômeurs, avec des grands travaux d'infrastructure et un important développement des services publics. Pour les capitalistes, ce fut insupportable et un économiste du nom de milton friedman (je ne mets jamais de majuscules aux salopards) s'entendit avec un émigré autrichien du nom de friedrich hayek.
Cela donna ce qu'on a appelé l'école de Chicago.
En clair : haro sur les services publics, sur ces "fainéants de fonctionnaires", sur l'encadrement de l'économie par des lois et des gouvernements. Pour ces mecs-là, l'économie se régule elle-même.
On avait vu ce que cela avait donné, on savait que c'était faux, alors ils exploitèrent des crises, des catastrophes, et quand il n'y en avait pas la CIA fit le nécessaire.
Il faut lire le bouquin de Naomi Klein : la stratégie du choc / montée d'un capitalisme du désastre.
Les chicago boys ont ainsi détruit les économies de TOUS les pays où ils ont imposé leur théorie criminelle : Indonésie, Chili, Argentine, Guatemala, Angleterre, Russie, Grèce, Italie et la France a résisté quand chirac et juppé ont tenté de démanteler la Sécu, mais nous n'avons pas pu éviter des tas de privatisations pour pas un rond (par exemple les autoroutes et les aéroports, le transport ferroviaire etc) ni surtout le démantèlement de notre industrie, délocalisée pour pouvoir servir des dividendes énormes aux actionnaires - déjà immensément riches - au détriment des populations.
Ils appellent ça "la mondialisation".
Macron est lui aussi imprégné de cette théorie et la France continue à s'enfoncer dans la précarité. Il n'y a pas de travail et les gens qui ont un petit boulot survivent comme ils peuvent, en s'y cramponnant comme le morpion à son poil.
Ils nous racontent que la "crise" est mondiale mais qu'on voit le bout du tunnel. Giscard racontait déjà ça il y a 40ans.
C'est du pipeau, qui va encore y croire ? Mais au passage les peuples ont perdu la force de se révolter, les partis politiques sont déliquescents et les syndicats plus divisés qu'ils ne l'ont jamais été.
La France est en faillite complète, comme en 1788, et ne survit qu'à crédit, idem l'Espagne, l'Italie, la Grèce et la plupart des pays européens. S'en tirent encore ceux qui ont été capables de résister et de ne pas appliquer la théorie de Chicago : la Suède, la Norvège et à un moindre degré la Suisse.
Les gens sont si dégoûtés et si amers qu'ils ne votent plus parce qu'ils ont bien compris qu'il n'y a plus de Gauche dans notre pays, il n'y a que divers avatars plus ou moins moribonds et droitisés qui se ressemblent tous, c'est bonnet sale et sale bonnet.
Les Français ont perdu la force de s'insurger, pourtant inscrite dans le préambule de la "constitution" de 1958, d'esprit monarchiste, pensée pour habiller la dictature d'un vieux colonel autoproclamé général, et la pseudo-république dans laquelle nous croupissons n'est plus rien d'autre qu'une monarchie élective et bananière, devenue évidemment mafieuse.
Ce n'est pas pour ça que nos Anciens sont morts sous les balles.
France, qu'as-tu fait de ta mémoire ?
Debout les damnés de la terre !
Merci de m'avoir lue.