J'ai appris ce soir par un SMS le décès de Pierre Naville lors d'un vol de groupe en Australie.
Pierre, c'était Monsieur Parapente, un très grand bonhomme que j'aimais beaucoup et qui m'apporta beaucoup dans ma vie de pilote.
Pierre, c'était les Passagers du Vent, qu'il installa d'abord au Grand Bornand avant de déménager à l'atterro de Planfait.
Pierre, c'était la gentillesse même, un des types les plus modestes et les plus serviables que j'aie connus.
En 2009 et 2010, quand je "logeais" dans un vieux C15 un peu pourri sur le parking de Planfait, c'est souvent que je vis venir Seïko tout sourire, qui me disait : "tu viens manger avec nous ?"... parce qu'il y avait une bouffe aux Passagers et que Pierre pensait à la vieille dame toute seule, bien au triste bien au frais comme chantait Brel.
Pierre, c'était un sponsor fidèle de toutes les compètes.
Pierre, ce fut aussi le mari de Seïko, qu'il soutint toujours sur toutes les épreuves de coupe du monde. Sans Pierre, Seïko n'aurait pas gagné autant d'épreuves ni obtenu autant de titres.
Pierre, c'était le champion de l'innovation, il n'y avait que lui pour installer un G-force à Talloires, cela dut lui coûter une fortune.
Pierre était un homme simple. Souvent, quand il avait un petit problème logistique, il venait me demander de le dépanner et il ne pouvait pas me faire plus plaisir.
Pierre avait monté une combine pour exporter des voiles trop anciennes pour avoir encore une valeur marchande, mais en excellent état de vol. Cela permettait de faire voler dans des pays défavorisés des tas de jeunes qui n'auraient jamais pu acheter des voiles neuves.
Pierre, je serais allée au bout du monde pour lui rendre service.
J'irai à ses obsèques, évidemment.
Adieu Pierre, tu laisses derrière toi une tristesse infinie chez tous ceux qui t'ont connu et aimé.
