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Forum de parapente

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Auteur Fil de discussion: Advance Vs. DHV  (Lu 15493 fois)
0 Membres et 2 Invités sur ce fil de discussion.
paul
Invité
« Répondre #25 le: 06 Novembre 2016 - 01:54:04 »

[…]
Ce pourrait être la conjugaison d'une vitesse verticale importante et d'une incidence élevée à la suite d'une fermeture frontale ou d'une fermeture asymétrique, deux facteurs aggravant de la dynamique de sortie d'un incident de vol
[…]

La gravité d’un incident de vol peut s’analyser par la conjugaison de deux phénomènes : le taux de chute et la désorientation du pilote soumis à de fortes accélérations (en particulier la composante latérale de ces accélérations).

Si l’on laisse de coté les problèmes directement liés au comportement spirale de nos parapentes,  ces phénomènes sont généralement associés à des fermetures frontales ou latérales.

Ce constat a amené à ce que soient initié des tests de comportement par la réalisation en air calme de fermetures considérées comme représentatives des fermetures constatées par traction sur des suspentes ou sur des lignes de pliage dédiées, c'est-à-dire en réduisant l’incidence du profil jusqu’à des valeurs où le bord d’attaque s’effondrait..

Ce faisant, nous intégrions le postulat selon lequel l’abaissement de l’incidence était la cause 1ère de la fermeture de nos parapentes.

Les bords d’attaque structurés et le recul des « A » ont redéfini ce qui constituait l’état de l’art en matière de stabilité des profils, les rendant beaucoup moins sensibles aux variations d’incidences.

Aujourd’hui, il est un fait que les dernières générations de parapentes ferment de moins en moins souvent dans des conditions normales de vol (c'est-à-dire associées à des vitesses de vent modérées et pour le niveau moyen de turbulences que l’on rencontre dans des aérologies réelles y compris pour des conditions thermiques bien établies propices aux vols de distances) sans nécessiter plus d’actions de contrôle de la part du pilote qu’avec les générations de voiles précédentes. Parallèlement, vitesse exploitable et finesse ont sensiblement progressé, offrant des gages supplémentaires de sécurité.

Si elles devenues plus rares, les fermetures restent des incidents potentiellement dangereux, d’autant que ces incidents se produisent maintenant à des vitesses plus élevées (vitesse bras haut et usage généralisé de l’accélérateur).

Les protocoles des tests aujourd’hui normalisés ont tenu compte de cette évolution en se complexifiant considérablement pour couvrir de nombreuses nouvelles configurations de fermetures, fermetures toujours initiées par l’abaissement de l’incidence au niveau du bord d’attaque des profils jusqu’à déstabiliser ce bord d’attaque.

Ce faisant, on en restait toujours au postulat initial : le type de comportement en fermeture sur lequel on veille par principe de précaution est associé à une déstabilisation des profils consécutive à un abaissement de l’incidence que l’on peut simuler en abaissant l’avant du profil.

Le problème est que ce postulat fondateur n’est vraisemblablement plus valide aujourd'hui.

Comme l’on démontré depuis des années des parapentes sur lesquels il avait été nécessaire de monter des ancrages supplémentaires pour des lignes de traction, et aussi les efforts considérables nécessaires pour provoquer les fermetures attendues, il y a lieu de s'interroger sur la représentativité de fermetures obtenues au prix de déformations accusées, déformations quasi statiques, sans réelle ressemblance avec celles observées lors d'incidents réels, tant du point de vue de leur géométrie que de leur dynamique, plus complexes et élevées.

Et de considérer des cas réels pour fonder une réflexion qui aille au delà du niveau plancher de vérification de la conformité de comportements considérés comme des éléments de sécurité devant être à minima assurés.

Or, force est de constater que l'on dispose de très peu d'observations correctement documentées d'incidents de vol réels.

Et d'encore moins de mesures susceptibles d'étayer ces observations.

De ce point de vue, on en est toujours aux temps héroïques de l'aviation.

« Dernière édition: 06 Novembre 2016 - 02:13:52 par paul » Signaler au modérateur   parapente Enregistrée
Triple Seven France
Invité
« Répondre #26 le: 06 Novembre 2016 - 10:28:30 »

Tout cela est bel et bon mais je vois mal comment ça se relie aux "re-tests" du DHV.
Je ne les ai pas relus depuis longtemps mais si mon souvenir est juste, la majorité de leurs résultats "exotiques" (avec fortes pertes d'altitudes et fortes accélérations), concerne des ailes à la construction classique en 4 lignes et bords d'attaque encore mylarisés, et non pas des ailes "nouvelle génération" aux bords d'attaque structurés par joncs et aux ancrages de A reculés...

Autre réflexion : la difficulté à fermer les bords d'attaque volontairement ne date pas d'aujourd'hui ni d'hier ; j'avais acheté ma deuxième voile sur la réputation qu'elle avait acquise d'avoir été extrêmement difficile à fermer lors de son homologation.
Sur les lignes de pliage : si la majorité des parapentes modernes utilise la "cross line", celle qui permet d'obtenir la fermeture à 75% et qui n'influe pas sur la lettre d'homologation, la plupart n'utilise pas les "folding lines", celles qui permettent d'adoucir les réactions sur fermetures (par l'absence de pré-accélération) et qui conduisent à recevoir un D.
Je rappelle aussi qu'il existe une multitude de manières de "tirer" une fermeture pour obtenir l'amplitude voulue, et que ces différentes manières de faire peuvent conduire à différentes réponses d'ensemble en sortie de fermeture.

L'impression que me donnent ces "ré-tests" du DHV, qui est exactement l'impression que me donnent certains des innombrables SIV (réalisés à 99,999% sans lignes de pliage), c'est que plus on se rapproche des limites extrêmes, plus le parapente réagit en système d'équilibre chaotique, c'est à dire avec une sensibilité exacerbée aux conditions initiales (conditions de départ de l'incident et conditions de départ de sa sortie) et une totale imprédictibilité.
Le parapentiste qui ne veut pas se retrouver en situation de pilote d'essai même sous son matériel homologué, à devoir commercer avec l'imprévisible et l'inconnu, ferait bien d'exercer ses talents à continuer à limiter l'ampleur des fermetures et à n'utiliser la deuxième moitié de l'accélérateur que lorsque c'est strictement nécessaire pour des raisons de sécurité ("à fond" n'est pas un régime de vol).
En cela, rien n'a changé.
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paul
Invité
« Répondre #27 le: 06 Novembre 2016 - 21:36:16 »

Je veux croire qu'au sein du DHV comme de toute organisation, il y a des gens qui ont des penchants marqués pour la politique et d'autres qui sont plus des activistes militants pour leurs convictions

Je classerais l'équipe qui produit les Safety Tests dans cette dernière catégorie

Ils comme nous connu les affres de l'instabilité spirale, de comportements dont nous -communauté du vol libre -branche professionnelle comme associative- n'avons pas mesuré les dangers ni su mettre rapidement en place les garde-fous nécessaires (e.g. le cas de la Mistral 6) qui nous aurait permis d'éviter plusieurs accidents graves (dont un nombre qui restera à jamais indéterminé d'accidents mortels) et qui continuera encore à faire des victimes faute d'une sensibilisation suffisante des pratiquants

Ils s'interrogent comme nous sur le choix de leur matériel, constatant à quel point les ailes proposées présentent des comportements différents, y compris au sein de l'offre visant les pratiquants à la recherche d'un niveau élevé de sécurité passive

Ils voient aussi des copains souffrir -moralement mais aussi parfois physiquement d'avoir acquis acquis des matériels qui ne leur conviennent pas

Ils se demandent si cela aurait pu être évité

Ils cherchent des réponses à leurs questions

Je ne croirais pas ceux qui affirmeraient le contraire

Le problème pour eux comme pour nous est de savoir si nous en savons assez pour formuler les bonnes questions
« Dernière édition: 06 Novembre 2016 - 21:52:32 par paul » Signaler au modérateur   parapente Enregistrée
paul
Invité
« Répondre #28 le: 07 Novembre 2016 - 13:43:14 »

Autre réflexion : la difficulté à fermer les bords d'attaque volontairement ne date pas d'aujourd'hui ni d'hier ; j'avais acheté ma deuxième voile sur la réputation qu'elle avait acquise d'avoir été extrêmement difficile à fermer lors de son homologation.
Sur les lignes de pliage : si la majorité des parapentes modernes utilise la "cross line", celle qui permet d'obtenir la fermeture à 75% et qui n'influe pas sur la lettre d'homologation, la plupart n'utilise pas les "folding lines", celles qui permettent d'adoucir les réactions sur fermetures (par l'absence de pré-accélération) et qui conduisent à recevoir un D.

Bien d'accord  Clin d'oeil et je l'écris
[...]
Comme l’on démontré depuis des années des parapentes sur lesquels il avait été nécessaire de monter des ancrages supplémentaires pour des lignes de traction, et aussi les efforts considérables nécessaires pour provoquer les fermetures attendues...
[...]


Je rappelle aussi qu'il existe une multitude de manières de "tirer" une fermeture pour obtenir l'amplitude voulue, et que ces différentes manières de faire peuvent conduire à différentes réponses d'ensemble en sortie de fermeture.

Les pilotes de test sont sensibilisés durant leur formation à la nécessité de réaliser le même mouvement rapide pour la meilleure reproductibilité possible mais aussi atténuer d'influencer le produit de la fermeture

Mais pour bien comprendre ce que dit Vincent, considérons la réalisation d'une fermeture symétrique à la vitesse max par un(e) pilote de test

Pour réaliser celle-ci, le pilote va tirer sur un élévateur "A"

L'abaissement de celui-ci sera d'autant plus important et nécessitera d'autant plus d'effort que le bord d'attaque résistera

On comprend dans ces conditions que l'action ne puisse être instantanée

Et donc que durant l'abaissement de l'élévateur, la demi-aile affectée va accélérer au delà de ce que la course maximale de l'accélérateur autorise

La conséquence est que l'aile peut commencer à virer... du coté opposé à celui de la fermeture avant que la fermeture recherchée n'intervienne

Les résultats pourraient en être faussés sans précautions particulières et formation ad hoc des pilotes de test

Quoi qu'il en soit, on comprend que l'on est là clairement dans un comportement artificiel -induit par la manoeuvre- qui est à l'opposé de l'expérience commune de tout pilote confronté à une fermeture asymétrique à vitesse élevée

L'impression que me donnent ces "ré-tests" du DHV, qui est exactement l'impression que me donnent certains des innombrables SIV (réalisés à 99,999% sans lignes de pliage), c'est que plus on se rapproche des limites extrêmes, plus le parapente réagit en système d'équilibre chaotique, c'est à dire avec une sensibilité exacerbée aux conditions initiales (conditions de départ de l'incident et conditions de départ de sa sortie) et une totale imprédictibilité.

PS : "système d'équilibre chaotique..." wouaouh ! (un peu comme l'exercice de la démocratie aux States !?)

Cela est cohérent, comme le fait que cette sensibilité s'est accrue avec la rigidification des ailes rendue nécessaire par l'élévation des performances et surtout des vitesses de vol

Plus de vitesse et moins d'amortissement => une restitution plus brutale et plus complexe de l'énergie cinétique et de l'énergie élastique accumulée dans la structure

- Dans les suspentes dont l'allongement est relativement important

- Dans l'air qui va se trouver comprimé à l'intérieur de la voile et qui va s'échauffer et se dilater très rapidement sous l'effet de la fermeture, pouvant créer des effets antagonismes (onde de choc se propageant dans l'envergure dans le cas d'un fermeture asymétrique, rebond... fermeture à l'opposée -> décrochage -> cascade d'incidents, etc.) et accroitre les tensions dans la structure (effet "bang!" du sac de supermarché que l'on percute)
« Dernière édition: 07 Novembre 2016 - 13:51:03 par paul » Signaler au modérateur   parapente Enregistrée
paul
Invité
« Répondre #29 le: 07 Novembre 2016 - 14:05:34 »

AVERTISSEMENT & MISE EN GARDE
-------------------------------------------
Les analyses et propositions que j'exprime dans ce fil n'ont pas pour objectif de discréditer la norme EN 926-2 face au schisme que d'aucuns prôneraient

Je considère personnellement qu'il y a lieu de la respecter et de la défendre comme la seule voie crédible qui ait émergé après quelques années d'errance et qui parvient à se maintenir grâce aux évolutions que son système de révision permet, mais aussi faute de pouvoir réunir les moyens économiques de développer la recherche et l'expérimentation en la matière et aussi d'alternative sérieuse à cette norme

Ce qui n'empêche pas d'être informé et critique par rapport à l'exploitation commerciale outrancière qui est faite de celle-ci

Et d'être en permanence à la recherche de toute information suffisamment étayée pour être utile à fonder et effectuer de "meilleurs" achats à l'avenir

Car, sans vouloir énerver Vincent, c'est un achat qui pèse...
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« Répondre #30 le: 07 Novembre 2016 - 16:37:52 »

Bonjour Paul,
Tu as raison : n'énerve pas Vincent !!!
Il (et nous, à moindre titre) a assez bossé
pour promouvoir la sécurité des pilotes avec
la mise au point d'une norme, à laquelle certains
pilotes veulent faire dire ce qu'elle ne dit pas...
Bons vols.
Merak.
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« Répondre #31 le: 06 Décembre 2016 - 11:58:56 »

Petite mise à jour concernant la procédure judiciaire. La cour supérieure de Munich a confirmé en appel la première décision, et Advance doit donc
rembourser les frais de justice engagés par le DHV:

https://www.dhv.de/web/newsdetails/article/gerichtsurteil-zu-safety-class-test-alpha-6-und-epsilon-8/
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