Mon 'ptit' bilan après une saison sous la 21 :
Saison moyenne pour moi en terme de vol de distance. Pas à cause de la voile mais plutôt pour des problèmes de disponibilité aux bons moments. J'ai quand même pu m'exprimer mais pas vraiment cassé la baraque et j'ai fait beaucoup de vols sur des parcours que je connais bien avec, et donc de bons éléments de comparaison.
Ma voile a environ 90h pour le moment et je l'ai contrôlée hier.
Tout d'abord Je suis impressionné par la conservation de toutes les pièces. Nico (de Flight desing) nous a souvent rapporté que les tissus light ne vieillissaient pas autant qu'on pourrait le croire. Et bien pour cette voile, majoritairement construite en skytex 27, c'est tout à fait exact. J'avais moi même des 'a prioris' totalement erronés pour peu que l'on soit un minimum soigneux avec son matériel.
La voile est livrée sans sac, dans un petit sous-sac à proscrire impérativement sous peine de systématiquement plier son bijou en mode torchon de cuisine. Je me suis acheté un carré de skytex 27 sur le web pour 30€ et un pote m'a cousu un tube sur mesure avec grilles de ventilation (son modèle mériterait d'être primé) et c'est le top. A noter que cette voile a des joncs assez courts contrairement aux voiles de chez Ozone et que le pliage tolère très bien d'être compressé. Une fois bien plié le volume est vraiment mini.
Le tissu ainsi bichonné, après une saison de vol a conservé un aspect quasi comme neuf, même mieux que ma précédente zéno qui au bout du même nombre d'heures commençait à perdre un peu d'éclat sur les couleurs. Surtout le blanc, qui pour le moment ne bouge pas sur ma wild.
J'ai contrôlé toutes les cotes des suspentes et élévateurs. La stabilité dimensionnelle est à peu prêt conservée pour la plus grande majorité des suspentes qui restent presque toutes dans une tolérance de +ou-10mm sauf les avant qui se sont
étirées de 20mm en moyenne
. Pas très habituel mais j'ai refait la prise de cotes plusieurs fois et c'est bien ça. Je n'ai pas remarqué de conséquences en vol. En théorie je devrait faire des loops sur les avants mais je n'ai jamais démonté de maillons linklite de chez zozone et si qq'un peut me conseiller, il est le bienvenu.
Les drisses de freins ne montrent aucunes traces d'usure particulière de la part de l'anneau de friction.
Concernant le vol, après une saison :
Cette machine, pour une aile classée D est franchement très très ludique. Je m'étais habitué à des décollages parfois capricieux en conditions difficiles avec une 2 lignes. Là c'est le jour et la nuit, la frime quoi, ça se décolle aux petits oignons quelles que soient les configurations aérologiques ou de terrain.
En vol le grand allongement se fait vite oublier sauf dans la grosse baston, là on a bien affaire à une voile allongée, mais elle n'a pas du tout le comportement poutrelle des M6 ou Zéno. Peut être est ce dû à la structure légère, le profil se montre moins tendu dans l'envergure et peut se dandiner sans conséquences réelles sur la mania, et finalement des moments d'inertie assez faibles et amortis. Mais le défaut de cette qualité se ressent sur le virage.
Le virage est très efficace mais il me plait moins que celui d'une Zéno. Question de caractère : j'aime bien pouvoir incliner fortement l'aile avec une bonne vitesse sur une partie du virage et récupérer l'énergie ensuite. Cette voile ne fait pas bien ce genre de virage, à moins de la forcer avec autorité et encore, ça incline pas trop, bref pour le virage 'carvé', faudra repasser. Par contre elle est très efficace sur les virages 'à plats' et quand on s'est un peu habitué, elle est redoutable en petites conditions. Attention toutefois à l'incroyable légèreté des commandes qui ne transmet pas de signal particulier avant de décrocher le bout de plume. Pareil, ça porte pas à conséquence quand ça arrive mais il vaut mieux être concentré sur ses ressentis de vitesse et appuis sellette que de transmissions par les commandes. Ça me pose un peu des problèmes pour les reposes en haut aux basses vitesses sur notre déco de Clamontard un peu exigu et parfois sous le vent des grosses pompes : la voile tolère très bien les basses vitesses mais elle renvoie peu d'infos aux commandes sur le point de décrochage et on ne peut quasi pas utiliser les oreilles (voir plus loin). Un peu d’exercices en pente école devrait permettre de bosser ses sensations pour s'adapter au mieux. J'adore les commandes légères mais encore une fois, c'est le défaut de cette qualité.
Les perfs comme le comportement sont, pour moi, comparables à ce qui est proposé par une C de haut de gamme. La différence avec une D est criarde sur l'accélérateur. Au début, habitué à la zéno, j'ai été frustré par cet accélo qui donne nettement moins de patate, d'efficacité et donc de perfs. En revanche je me suis vite habitué à coller les poulie à la loctite en toute sérénité : même à fond debout dessus, la solidité et la stabilité défient l'entendement. D'ailleurs côté solidité et résistance à la fermeture, je suis bluffé par la tolérance et la résistance de cette machine. On pourrait presque dire que c'est indestructible (bon, toute proportion gardée hein). Je rappelle que la 21 a été homologuée D à cause des lignes de pliages mais n'a que des C.
Les oreilles : je déteste. C'est un truc à la diamir me semble t'il qui ne ferme pas les oreilles mais qui tire une partie des B proches du stab. C'est efficace pour descendre mais on perd toute la vitesse et on a même l'impression que l'on va se retrouver en parachutale à la moindre augmentation de l'incidence. Il est d'ailleurs préconisé sur le manuel de pousser le barreau dans cette config. Moi, j'aime pas. D'habitude je n'utilise les oreilles que dans certains rares cas où je me serais fait tirer dans le nuage et dans ce cas, pour moi c'est la vitesse qui est à privilégier. Ou éventuellement en approche pour repose en haut, et là on a pas envie de s'embarrasser à gérer l'accélo en plus. Bref, à part pour descendre en milieu de vallée les soirs où ça restitue de partout, elles ne servent à rien.
Les élévateurs 'lacet', c'est bien, c'est léger, à priori c'est solide et ça reste stable en dimension, mais put.... je n'ai jamais autant décollé avec un tour de frein. C'est pas grave mais bon, vigilance accrue à la prévole, et franchement les scratch pour fixer les poignées c'est casse c.... et ça aide pas : très mauvaise idée ces scratchs. Ma technique est de les scratcher juste tout au bout pendant la prévole plutôt que des les décrocher complet et de laisser pendouiller les poignées. De cette façon, elles tiennent en place et une fois passées en dragonne, elle se décrochent facilement en tirant dessus.
Les poignées en lacet : au début j'avais peur que ça me coupe le sang dans les mains mais vu la légèreté des commandes, il n'en est rien. Par contre si vous lâchez une commande pour appuyer sur le bouton de la caméra qu'est sur votre casque
par exemple, vous retrouverez systématiquement la boucle de commande emberlificotée entre la drisse de l'anneau de friction et la drisse de frein : détricotage quasi systématique.
L'ensemble du système des poignée de frein mérite vraiment une petite retouche perso avec remplacement des poignée et du système de fixation. C'est un chouilla plus lourd mais on y gagne au change. Moi, ça fait 9 mois que je procrastine.
Mais attention, je n'ai pas parlé d'un des plus grands plaisirs de cette voile : pour ce niveau de perfs largement accessible vous vous retrouvez avec un tout petit sac de 11 kgs (et même beaucoup moins si on veut) et ça, ça fait vraiment partie de l’esprit pour lequel elle a été conçue. C'est juste génial. En dehors du fait que grace à ça je me suis remis à marcher pour monter aux décos, le retour où l'on s'est parfois posé dans la pampa et où il faut marcher sous un soleil de plomb pour rejoindre un coin civilisé, le stop où on peut monter à l'aise à l'arrière d'une clio avec les 2 mômes...ce que je vivais avant comme un supplice est devenu une vraie partie de plaisir et ça, ça n'a pas de prix.
J'ai un bon pote qui s'est acheté une lynx. Il a déchiré le score avec sa lynx cette année mais c'est un mort de faim du scoring CFD et en plus c'est un bon et il trouve toujours le moyen de se libérer les jours J. On me demande souvent de comparer les 2 voiles : je pense que ces 2 machines évoluent vraiment sur le même créneau mais si il avait eu une wild il n'aurait pas fini 3eme de la catégorie C
. La wild est indéniablement plus rapide au barreau, elle est donc un peu plus efficace face au vent et la Lynx a le virage légendaire des machines de Bruce, mais je le vois cligner des oreilles plus souvent qu'à mon tour.
L'intérêt indéniable de ces 2 voiles est de proposer une belle perfo en light pour petits poids. Le reste est affaire d'opportunité (tarifs), d'affinité...et de goûts sur la déco (je préfère largement les décos sobres aux patchworks sapin de noël, mais il semble que je fasse partie des minorités pour ça).
Je pense que ces 2 machines sont et resteront encore un bon moment bien en haut de ce qui se propose sur le secteur du light perfo.
Voila.
Un peu long, mais pour le coup je suis assez sûr de mes opinions.