luc armant
Rampant
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Aile: Mantra R10.2
pratique principale: compet
vols: 10 vols
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« Répondre #75 le: 14 Février 2010 - 10:27:31 » |
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Salut, je continue ma lecture de ce forum. Voici un sujet bien intéressant.
A- pour information, La façon de nous procédons chez Ozone :
1- on ne fait de mesure qu'en comparatif (à 2 ou 3 voiles) en air calme avec GPS à altitude barométrique (Compeo+). Avoir strictement la même sellette, le même poids (très important), la même combi ou speed arm, la même position des bras. glisser côte à côte, à la même vitesse (si y'a une voile plus lente, faut lui mettre juste ce qu'il faut d'accelo pour avoir la vitesse de l'autre). Surtout ne pas se mettre en retrait d'une aile (effet de sillage positif ou négatif selon si on est derrière mais décalé ou juste derrière) ni au dessus (effet d'accélération sur l'intrados de la voile du dessous), mais vraiment côte à côte. Ensuite trouver le bon air calme est très difficile mais on en trouve, parfois le matin, parfois le soir. Le bon air calme, c'est quand la voile ne bronche pas (et celle du voisin non plus) et que les voiles s'éloignent (verticalement) très progressivement l'une par rapport à l'autre. Ce différentiel de vitesse vertical n'est jamais super spectaculaire (sauf voile école contre R10!). C’est bien d'essayer de l'estimer pour consolider ensuite avec l'analyse des traces. Exemple: bras haut, si on voit le stabilo du voisin "couler" progressivement à environ 10cm/s ça équivaut à environ 1 point de finesse d'écart. 2- On analyse ensuite les traces en isolant la partie la plus lisse, la plus régulière. Attention, la précision des GPS non barométrique est faible. je dirais guère mieux que + ou - 0.2 pts de finesse à cause du "brouillage". Pas de problème avec le Compeo ou Compeo+, la trace déchargé par défaut inclue l'altitude barométrique (faut juste faire gaffe à bien se caler avant de décoller). 3- On répète le comparatif en air calme plusieurs fois en échangeant les voiles, pour être sûr, et on ne conclu que si on retrouve les mêmes valeurs. 4- On fait ensuite des comparatif en air « normal », en conditions thermiques, en simulant des situation de compétition (transition ½ accéléré en air calme, transition face vent, vent arrière, le long du relief), et en échangeant les voiles. Cette dernière partie demande vraiment beaucoup de vol avant de pouvoir isoler une vraie tendance statistique (pff, c’est pas une vie, on est obligé d’aller voler presque tous les jours !). ça permet dans le même temps de comparer les voiles en thermiques (mania, taux de chute, pilotage) et le ressenti, le confort en transition ou la plume dans la falaise. Notez qu’on ne fait pas de mesures en air agité, c’est déjà assez compliqué en air calme. Pour les R10, on aurait du mal à être crédible en annonçant des valeurs air agités ! on obtient un différentiel de finesse beaucoup plus gros en air agité qu’en air calme ! 5- dernière étape sur ordi : on se sert des mesures comparatives pour affiner nos coefficients théoriques de calcul de polaire absolue. Avec les années de mesures, ces coefficients finissent par se stabiliser, mais il faut parfois les remettre en cause avec l’arrivée de nouvelle techno, nouveaux profils, etc. ça permet au final de pouvoir prédir de façon vraiment fine les perfos d’un projet sur le papier et perdre moins de temps et d’argent dans les protos. 6- l’étape ultime, c’est le comparatif le plus important, en situation réelle de compétition avec des dizaines de voiles autours. Une saison de compet est incroyablement riche en enseignements. Il me tarde d’attaquer 2010 !
B- mon conseil pour vos comparatifs en vue de l’achat d’une voile :
Essayer de comparer avec une voile reconnue par la communauté de la compétition (ou de la CFD) comme étant une valeure sûre en utilisant la technique décrite ci-dessus en air calme. Puis, si possible, en air agité. Ne chercher surtout pas à obtenir des valeurs absolues, c’est un peu illusoire et vous allez perdre votre temps. Idéalement, essayer de vous faire prêter une voile pour le temps d’une manche (pas facile du tout !). Ne pas comparer que les perfos, mais aussi votre confort en l’air, le sentiment de confiance que la voile vous procure en appuyant sur le barreau ou en thermiquant, la sensation de fatigue après le vol.
Et pour ce qui est des comparatifs entre propriétaires de voile : c’est quasi toujours du pipo, chacun affirmant souvent avoir la meilleure aile quoi qu’il arrive. Le mieux, pour ça, ce sont les résultats de compétition ou de cross !
A+ Luc
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