Préambule :
Pour tenter d'infléchir cet avis aussi rigoureux que péremptoire (piwaille, on t'aime!), on va essayer d'innover avec un essai... à quatre mains... et en deux tailles !
Trop fort! C'est rien que pour vous et uniquement par...
Remerciements : au dynamisme de Thierry, aux manettes de la boutique de l'école pyrénéenne Surf'Air à ARBAS (31) sans lequel... C'était mort.
Contexte :
Stéphane et moi sommes des pilotes expérimentés sous des voiles exigeantes aspirant maintenant à un peu plus de tranquillité... sans vouloir pour autant renoncer à la performance (air connu…).
Entre le passage des perturbations qui défilent sur notre beau pays, nous avons essayé indépendamment l’un de l’autre les Nyos RS taille S et L chargées respectivement à 3.7 et 4.0 kg/m².
S’il ne s’agissait que de vols de prise de contact, la connaissance que nous avons chacun des sites de notre essai et de leur aérologie en conditions printanières et un peu ventées nous ont permis de nous faire une idée que nous pensons assez juste de ces deux ailes.
Et de penser qu’elle pourront plaire ou pas... mais qu’elles ne laisseront surement pas indifférents!
Car elles se distinguent clairement du reste de la production.
En vol !
Ce qui ressort en premier lieu est l’effort aux commandes catégorie « bien présent » ou « rassurant », c’est comme vous voulez. Amateurs d’ acro , de maniabilité et de précision « chirurgicales », passez votre chemin !
D’autant qu’il est nécessaire en air calme de tirer pas mal de commande pour virer si l’on ne s’implique pas à la sellette : le travail à fournir (effort x course de la commande) est donc élevé pour la catégorie.
Pour les charges alaires tout en haut de fourchette auxquelles nous volions, ces Nyos RS s’avèrent en effet stables et très amorties sur tous les axes, avec une étonnante sensation de souplesse –très confortable- dans la turbulence (alors que l’on s’attendrait plutôt à de la raideur et de la transmission de chocs avec ces 61 cellules, les tissus Skytex et les suspentes en aramide de dimensions assez généreuses).
A 50% d’accélérateur, valeur tenue avec un faible effort sous le pied, la voile file sur des rails sans cabrer ni abattre sur les ascendances et autres singularités aérologiques mêlées au vent météo. Nota : il faudra deux barreaux réglés courts ou mieux 3 barreaux pour utiliser la vitesse max.
Cette « inertie » ressentie en air calme et en transition rapide s’atténue en vol thermique : dès que les voiles sont calées dans l’ascendance, elles deviennent plus précises et réactives, même si elles ne nécessitent que très peu d’ajustement en cadencement. Leur rendement, qui semble très bon (pour ce que nous avons pu en juger par rapport aux ailes présentes), s’exploite alors très facilement, ce qui devrait inciter les pilotes expérimentés sous des ailes plus exigeantes à ne pas hésiter à voler plutôt en haut des fourchettes de PTV préconisées par Swing pour bénéficier de tout leur potentiel de vitesse.
La communication aile-pilote :
Dernier point qui achève de distinguer le caractère particulier de ces ailes : la communication filtrée qu’elles délivrent.
Stéphane et moi n’utilisions pas le même type de harnais : cocon Karpofly Fantom pneumatique pour Stéphane, vieille sellette compétition assise AirBulle Power pour moi. Ceci peut suffire à expliquer que Stéph se soit concentré sur le ressenti aux élévateurs et moi sur celui des commandes, tous deux ayant pris le parti de ne pas prendre de vario pour bien juger de cette communication et de son utilité en ascendances thermiques.
Et nous avons tous deux été étonnés par le rapport (signal utile/bruit) - Explication : ces voiles communiquent peu mais cela suffit pourtant à assurer une parfaite lecture de la turbulence et de la structure des ascendances.
Le sentiment est d’avoir en plumes "de grands élastiques" dont on perçoit très bien le travail, sans choc aucun, à l’abord des ascendances, comme quand on en sort une plume.
On se rend alors vite compte que la voile assure tellement bien en tangage -les plumes accélérant d’elle-même à chaque bulle un peu marquée- que l’on peut se concentrer l’esprit tranquille sur la lecture de l’ascendance et l’anticipation de sa sortie vers la prochaine transition.
En résumé :
Efficaces plus que fun, avec des chevaux « biens présents mais pas pressés », ces ailes rapides, confortables -tout en restant suffisamment communicatives pour un pilotage « actif »- présentent un compromis pas loin (- : efforts!) de l’idéal pour le père de famille amateur de « back-country » montagneux, crosseur occasionnel dans des aérologies pas toujours très saines (quand les conditions sont au rendez-vous des quelques rares créneaux dont il peut profiter).
Personnellement, je m’accommoderai de l’effort et de la « dilution » des commandes en air mort et m’appliquerai à ne pas trop solliciter l’amortissement et l’auto-stabilité de cette aile en ayant un pilotage « coulé » pour en obtenir le meilleur rendement que la voile puisse me procurer à 117kg de PTV... Banco.