Vive le vent.
Histoire de faire mon Ma@thieu...
( désolé je n'ai pas de vidéo, la gopro je la sors de temps en temps et surtout : plus sur le casque !)
Comme toujours, c'est le week end, je n'ai que 2 jours pour aller voler. manque de bol, ce samedi il y a de l'autan à décorner les bœufs et dimanche de l'eau à remplir un désert...je sens la frustration qui monte...gardons la foi.
Samedi matin, réveil 9h des parapotes, ils sont où les affamés? bourrés? au lit? pas motivé? Les prévis donnent pas envies, gonflages à l'abri ou aller loin de ce satané Sud.
On regarde les prévis : pfffff ca put. on se sépare alors en trois groupes
1 ira au chaud " pas faire des bornes pour rien"
1 ira se perdre dans le lot, se taper 300bornes pour peut être rien .
1 ira à la pente école parce qu'on sait jamais et c'est à coté.
Les balises s'affolent dans tout le grand sud. J'imagine déjà des gens occupés à recoller ou même ressouder les cornes des vaches sur le Larzac. Ca tiens en wingsuit à la puncho, rafale à 100km/h...tant pis je fais partis du dernier groupe, je ne connais pas le lot, on y va, ça fait toujours une ballade plutôt qu'a rester à rien faire à la maison (le ménage et la vaisselle ça compte pas !)
Finalement nous sommes 2 en direction de Luzech, 2 vers la pente école. Ça chambre sur les réseaux soucieux "vous êtes fou, vous y allez pour rien, tu as pris la U6...mais bien sur ou mais bien sûr...
"
quoi que elle vole plus vite, ça pourrait être utile...hahahaha non je préfère miser sur ma forte charge alaire sous ma Ucross que je connais quand même mieux. Ne serait ce qu'au gonflage.
13h, nous arrivons dans ce joli coin de France qu'on appelle le Lot. c'est fort mais en rigolant on se voit déjà poser à la Rochelle sans jamais faire un virage...connerie quand tu nous tiens.
On croise alors un chaleureux chasseur :
- "c'est par où le déco s'il vous plait?"
- "mais il n'y a pas trop de vent aujourd'hui?"
- "mais vous n’êtes pas trop bourré vous ce matin?" non on lui dira pas mais évitez les cigarettes, l'air est saturé !
Finalement on arrive sur site. Petite marche d'approche dans un coin où on reverrait de se perdre avec un cochonne...car oui c'est plein de truffe ici... à quoi vous pensiez !!
la belle pierre blanche du lot tiens une
qui a du croisé nombre de chasseur de truffes...tant elle bande haut et fière ! Alors là ça tiens c'est sur (sûr), en attendant on se tiens surtout loin du déco et du vent : c'est le moment pique nique, au soleil, dans la douceur de ce
printemps hiver.
On espère alors, chose rare chez le parapéteux que le voile d'altitude fasse son œuvre. on espère que ça baisse...bref on sèche !
1h 30 plus tard, finalement, on va aller voir la France dans le bar, on reviendra plus tard, le vent nous a asséché le gosier. "Bonjour Mr, 2 demi et un jus de pamplemousse pour la dame svp".
16h : les Français se font malmener c'est pas gagner, du coup on bouffe la batterie de nos smartphone sur mobibalise...
"ça baisse ou pas", "la moyenne monte, le maxi baisse, ou l'inverse"...
Pfff garçon on s'en remet une mais pour moi un coca !
reprise de la seconde mi-temps. Les français vont mal le niveau de jeu a baisser, vas y on remonte! quitte à se faire chier autant que ça soit au déco et puis si ça vole ça sera au coucher du soleil autant être "ready" au bon moment.
Aux alentours de 17h, me voici donc en train d'avoir des discussions surréalistes en prenant des rafales à 45km/h dans la compression du déco :
"ça à l'air plus laminaire que tout à l'heure"
"faut démêler et gonfler en boule ou en Cobra"
"tu as pas intérêt à prendre plus que les A centraux"
"si tu y vas et que tu te fais pas arraché, j'y vais"
"de toute façon si on vole, on va pas avoir besoin d'enrouler"
" tu veux pas qu'on fasse un bi sous la voile solo?"
Avec la nuit approchant, la fraicheur du lot fait que l'air plus dense reste bien en bas, le Sud "glisse" littéralement dessus. résultat : rien en bas, et un vent fort mais "assez" laminaire en haut. Je dis laminaire mais quand c'est du Sud, c'est jamais vraiment laminaire...même sans thermique.
un oiseau sort enfin...oups le con à enrouler, il est passé derrière, pfff sont nul c'est piaf, savent pas voler !
Ok je me prépare tranquillement, on démêle, on prends son temps, une accalmie, je descend avec ma belle boule 8 m au dessus de moi.
bim forcement ça re-rentre....euh finalement...je sais pas..et sinon le match est fini?
Finalement la rafale dure moins longtemps. on attends encore (on est pas à 20 min prêt lorsque ça fait 4h que l'on patiente !).
et puis d'un coup, le calme revient vraiment, et surtout ça dure : "OK Lio. j'y vais !"
Gonflage pépère mais je me jette vite sous l'aile, elle est belle, je me penche sur ma ventrale et ........heureusement que j'ai coupé le Vario, je serais sourd a ce moment là ! petit cri de relâchement de pression : "youhouuuuuuuuuuuuuuu c'est bonnnnnnnnn "
Vertical déco ou presque, j'avance à 6km/h et je monte dans un petit +2. ok on va prendre l'accéléro quand même, ça ne sera pas un luxe et j'avance à la limite de la zone de rendement dynamique....loin mais loin mais alors très loin devant. C'est bon de voler! les chaudes couleurs du coucher du soleil sur les méandres du lot et les causses: put*** que c'est beau....put*** que j'avance pas vite. je relâche l'accéro : 2km/h tout va bien...Ha non en fait le sol ne défile pas dans le bon sens...on repousse un peu alors !
j'arrive enfin à descendre..ou plutôt à monter moins vite, on fait un demi tour...faudrait pas en faire 2...remise en marche face au vent ça va c'est cool. et là une sorte d'onde ou de vague me prends avec aile. Jusqu'à là ça bouger pas mal mais c'était pas inconfortable. la je me prends la bonne rafale de face! cabré, piqué, cabrééééééééééé, oulallllla, tiens le ciel est bleu? ça shoote, tempo...ok c'est con d’être là, je sais pas si ça vaut le coup. 10 min de vol. à "
tenir sa voile ET garder de la vitesse"...cool mais usant quand même, il fait sombre et rien ne me dit qu'il y aura pas d'autre vague à gérer, j'ai pas envie de prendre de risques, m'a déjà bien fatigué cette journée on repart à l'attéro en mode tortue volante.
approche bien 100m en aval du terrain, 2 x 360, une PTU, un flair...on est bien sur Terre parfois ! Je contacte helicopresto mon camarade (BE depuis 99...)
" c'est supportable, mais j'irais pas en LM5 moi ! sinon pas de vent à l'attéro "
" ok merci, je vais voir"
10min plus tard le voici à son tour en l'air : le même plan de vol ou presque 15 min a gérer et puis on s'avance , il fait 2 wings et il pose, ça avance pas si vite une LM5 en fait ! ce sifflement par contre de l'air dans les suspentes mmmmmm quelles douces sonorités, toujours plus agréable qu'un pot d'échappement !
Chose impressionnante surtout sur cette journée , la différence de vent entre le déco et le sol à la tombé de la nuit, pourtant il n'y a pas un gros dénivelé.
On apprendra aussi le soir, que les potes ont bien voler à la pente école, oui il y a des pentes écoles où on vole ! et au final peut que 4 parapentistes heureux, fous peut être mais heureux, d'y avoir cru, un petit vol mais de gros souvenirs.
Alors oui on a fait les cons, je ne recommande pas ce genre de vol, faut être habitué à voler en conditions "marginales" et accepter et connaitre les risques qui vont avec...ANALYSE !
Je me doute qu'on va nous qualifier de fou dangereux (allez y ça m'amuse et c'est pas pour rien que je poste
) mais ne croyait pas : on aurait renoncer si quelques signes d'expérience ne nous avait pas mis la puce à l’oreille, il vaut mieux regretter d’être au sol qu'en l'air, mais je ne regrette pas ce vol, même si je l'ai écourté,
ça serait a refaire, je le referait surement.
oui j'aime les vols "sports" autant que "l'huile". C'est sur que le pilote lambda en nous voyant peut se dire : mais ça vole alors qu'il ne connait pas se monde étrange du "no fear" du "pushing the limit", bref un hold up à "point break".
d’ailleurs un papy du coin nous a rejoins la haut, arrivé au déco tout content avec sa voile, il a fait demi tour, c'est bien de pas suivre les autres et de s'écouter à soit avant tout dans ce sport. ce papy autant que nous à bien voler ce jour là.
Le parapente n'est pas un sport extrême, c'est selon comment on le pratique que ça peut l’être et surtout comment on l’aborde. j'étais dans des conditions extrêmes, limites, mais pas ingérable à mon niveau. j'étais en confiance. et dès que cette confiance dans ma capacité à gérer en toute quiétude le vol s’efface, et que celui ci ne devient plus du plaisir, pas d'hésitation : attero. et pourtant j'aurais pu voler plus sans soucis mais avec moi de quietude.
Voler bien, voler malin, mais surtout voler pour le plaisir !
Alors c'est pas pour me vanter ici, c'est juste pour vous faire râler et parler sécurité ou autre sujet relatif, vous divertir ou faire rêver ou cauchemarder, ce qui est sur : c'est que je ne suis pas un exemple à suivre, suivez avant tout le votre,
suivez votre propre analyseVive le vent d'hiver et merci le Lot pour ce moment !