ATTENTION ! Message long et technique ! J'espère l'avoir rédigé pour qu'il ne soit pas trop prise de tête...J'avais déjà oublié ce sujet... Avec mes soucis informatique récent faut dire...
Alors déjà, pour simplifier les choses, tout n'est pas utile dans un émagramme. On peut déjà commencer à s'intéresser à la courbe de température sèche et non à la courbe de température humide.
Générallement, c'est la courbe la plus à droite. Mais comme le dit Piwaille, ce qui pose problème des fois c'est la présentation des données toujours différentes d'une source à une autre.
Bon là en plus, dans l'exemple à Piwaille il y a 4 courbes car 2 émagrammes représentés sur le même schéma (celui de Lyon et celui de Payerne).
Donc la courbe de droite représente simplement la température de la masse d'air (non saturée) au fur et à mesure de son altitude.
Pourquoi prend-on la courbe de droite ?
Il s'agit comme je le disais de la courbe de température sèche (non saturée). La courbe de gauche correspond donc à la courbe de température saturée (une fois le nuage formée). Comme le parapentiste n'a pas le droit de voler dans les nuages, cette courbe ne nous importe peu. (Au moins dans un premier temps pour simplifier les choses).
Reprenons donc sur cette température d'une masse d'air non saturé. Une molécule d'air qui s'élève va se refroidir selon une adiabatique sèche avec un gradient de ? 1 °C/100 m. (gradient = variation de température). Celà signifie donc que cette molécule perd théoriquement 1°c tout les 100 mètres. Dans la pratique c'est différent. Un refoidissement par le haut de la masse d'air ou un réchauffement par le bas de la masse d'air peut la rendre instable. C'est à dire que la température va décroitre plus vite qu'1°c tout les 100m. Au contraire, une masse d'air qui se réchauffe par le dessus va se stabiliser. On perdra alors moins d'1°c tout les 100m.
Quand on regarde la courbe en exemple de Piwaille, on se rend compte que parfois la masse d'air peut-être composée d'un vraie mille-feuilles de masse d'air différentes. Une masse d'air qui a d'abord (souvent) une température qui aumgente avec l'altitude. Puis parfois elle diminue, avant de repartir à la hausse... Etc...
Cette courbe est basée sur une mesure réalisée par un ballon sonde (sauf émagramme prévu sui sont basés sur des prévisions) qui va donner la température de l'air au fur et à mesure qu'il va monter.
Voilà. on sait donc déjà lire les courbes. Il s'agit simplement de la température de la masse d'air en fonction de l'altitude. Sur ce graphique, la température correspond aux lignes diagonales pleines en noires. La température de chacune de ces lignes se lit en bas (-10, 0, 10, 20 ,30) ou en remontant sur la gauche (-20, -30, -40, -50, -60). Celle de gauche sont également rappelées en haut. Chaque ligne à un intervalle de 2°c. Les lignes correpondant à des températures rondes (10, 20, 30...) sont en léger gras et le 0°c est en gras un peu plus épais.
Ca y est ? Vous avez repéré ?
L'altitude est noté en mètres sur une échelle à droite. Mais apprenez à la lire en HectoPascal sur l'échelle de gauche car nombreux sont les émagrammes ne donnant que la pression et non l'altitude.
On peut suivre cette altitude ou cette pression tout au long du grpahique grâce aux traits horizontaux en noir.
Evidemment, je vous parle d'altitude et de pression. Vous n'êtes pas sans savoir que la pression décroit en fonction de l'altitude (plus on monte, moins on a d'air qui fait pression sur nous). Lorsque vous regardez une carte météo avec les pressions, ce sont les pressions mesurées à une certaine altitude mais ramenées comme si elles avaient été mesurées au niveau de la mer qui sont données. Ainsi, si on vous dit 1013 HectoPascal chez vous aujourd'hui, ça veut dire que la pression est de 1013 HPa à l'altitude 0 mètre. Si on prend de l'altitude, comme je le disais, la pression baisse. N'ayant plus les chiffres en tête, j'ai été faire un tour sur Wikipédia qui nous dit qu'elle diminue, exponentiellement, d'un facteur 10 chaque fois que l'on s'élève de 16 km.
Mais comme chaque jour la pression atmosphérique varie (anticyclone, dépression... Nous ne sommes pas tout les jours à 1013 HPa au niveau de la mer), on ne peut donc pas dire qu'à une pression correspond une altitude. Un jour la pression sera à 1013 HPa pour 0m., un autre jour elle sera à 995 HPa pour 0m (dépression). De la même manière, en altitude, il y a une variation
(Petite parenthèse : les niveaux de vol en aviation (FL = Flight Level) se base d'ailleurs sur la pression et non l'altitude. Et ça se comprend très bien ! Car la pression atmosphérique au départ de Paris ne sera pas la même qu'à l'arrivée à New York. Ainsi si on cale un altimètre au départ de PAris, comme la pression aura changé en arrivant à New York, notre altimètre ne serait plus calé ce qui pourrait devenir dangereux pour les avions devant respecter une altitude de vol en mètre. Ils utilisent donc des altitudes de vol en pression atmosphérique).
Voilà, j'espère donc que vous avez bien fait le lien entre pression et altitude de vol.
Evidemment, pour les émagrammes qui ne donnent pas l'altitude pour une pression donnée (et comme en vol libre on raisonne plus en altitude qu'en pression), il vous faudra faire vous-même le calcul. Pour éviter de trop se prendre la tête, vous pouvez simplement retenir quelques chiffres. Une pression de 900 HPa est a peu près égale à une altitude de 1000 m. J'avais mis en ligne
ICI une échelle de convertion. Si vous avez bien compris ce que j'ai dis juste avant
vous devinerez alors que cette échelle est approximative car ces altitudes vont varier en fonction de la pression atmosphérique du jour. Mais la variation est sensible et pour avoir une idée de la masse d'air avec un émagramme, ça peut déjà suffir.
On en revient à l'émagramme. On sait donc maintenant à quoi correspond les courbes (variations de température de la masse d'air avec l'altitude) et on sait aussi lire à quelle température se trouve la masse d'air qui est à une certaine altitude. Surtout sur cet émagramme en question qui nous donne les altitudes directement sur l'échelle de
gauche droite (EDIT : je m'étais trompé).
Exemple pratique dans l'émagramme posté par Piwaille :
La masse d'air était à 10°c à environ 1800m. d'altitude à Lyon à 01h du matin local (l'heure est lue tout en haut : 14-12-2006 00Z => date et heure "zoulou" comme y disent. C'est à dire l'heure UTC. +1h pour l'heure locale en hiver et +2h pour l'heure locale en horaire d'été.
On va maintenant décrire un nouveau élément sur le graphique. Il s'agit des traits en vert. Ces traits en vert tous "parallèles" (enfin pas tout à fait car ce ne sont pas des droites) correspondent au gradient d'adiabatique sèche pour une masse d'air "normal" (ni stable, ni instable, soit 1°c tout les 100m. => A mon avis ça s'appelle pas une masse d'air normal mais je ne sais quel terme il faut employé pour ça).
En gros, si le relevé de température (la courbe que l'on a décrit avant) suit la même ligne que les courbes vertes, vous serez en présence d'une masse d'air ni stable, ni instable.
Si notre courbe montre que la température décroit plus vite, la masse d'air est instable ! Et si à aucun moment on a une couche d'arrêt (la courbe montre un réchauffement brutal), gare aux orages ! Si au contraire (tel que l'exemple du jour par Piwaille) la courbe va dans l'autre sens (la masse d'air se réchauffe avec l'altitude), on est en présence d'une masse d'air très stable. Le plomb du siècle est prévisible !
Vous commencez à avoir tout les éléments en main. Reste qu'on ne lit pas tout à fait de cette manière cette courbe. Car la courbe montre la température de la masse d'air en place lors de la mesure. C'est une photo de la masse d'air à un instant T, donc sans mouvement. Qui dit sans mouvement, dit sans courant ascendant.
Pour savoir si vous allez être pris dans une bulle thermique ce jour là, il vous manque un élément. A quelle température va chauffer la masse d'air sous l'effet du soleil ?
Un p'tit tour sur un bulletin météo vous donnera la température prévue à certaines altitude (et au sol notament).
Prenez votre émagramme, placez au sol votre stylo sur la température prévue et remontez parallèlement aus lignes vertes. Lorsque vous croisez la courbe de température relevée, regardez à quelle altitude vous êtes. Ca sera l'altitude du plafond du jour. Dans une masse d'air stable, vous allez voir que vous n'allez pas enmener votre stylo bien loin. Dans une masse d'air instable en revanche, vous pourrez l'emmener assez loin... Reste qu'on n'a pas vu un autre élément (mais qu'on verra plus tard), l'altitude à laquelle les cumuls vont se formé. En effet, vous pourrez trouver parfois un plafond de 4500m mais il y a fort à parier que la cumulification se fera avant vous empêchant de monter plus haut que la base des cums... Mais on verra ça après la digestion de cet article si vous le voulez bien.
Il est important de regarder à différentes altitudes. Car comme la masse d'air est composé d'un mille-feuilles de température variable, une bulle d'air chaude au sol peut très bien ne pas s'élever très haut. Mais une bulle d'air chaude à 1500m peut très bien trouver une autre couche d'air moins stable et s'élever assez haut (d'où l'importance de parfois ne pas descendre en dessous d'une certaine altitude ou de décoller haut).
Il faut aussi faire attention avec la température prévue. Dans une combe sud bien caillouteuse, celle-ci va être plus élevé que ce qui est prévu. Donnant naissance à un thermique isolée alors qu'ailleurs ça plouf.
Donc dans tout les cas, un émagramme vous donne un aperçu de la masse d'air du jour.
Vous avez lu jusqu'au bout ?
Je suis à l'écoute de vos questions et j'espère ne pas avoir dit trop de conneries... Et ne pas avoir omis (parfois volontairement pour ne pas compliquer et peut-être d'autres fois involontairement) des infos essentielles.
Pfiou ! N'oubliez pas de soigner mon Karma si vous avez aimé paske je me suis donné du mal !
(Bon je sais ça fait un peu mendiant de karma ça mais bon... Chacun ses vices
)
PS : Evidemment, j'ai été doublé par d'autres réponses le temps que je rédige ce roman... Donc désolé si ça fait double emploi mais maintenant que j'en ai écris une tartine, je vais pas tout effacer !