Merci pour vos retours!
Je découvre ce fil à l'instant,... merci au modos pour avoir fait le tri
Voici le récit de mon accident:
Nous avions l'intention de tenter une balise BACC ce dimanche (
http://www.baccparagliding.be/news.php), les prévisions donnaient du N-N-O mais les observations (balises météo + autres indices) nous montraient qu'il y avait beaucoup d'ouest.
Nous nous attendions aussi a une très probable dégradation des conditions de vol avec un risque d'averses localisées.
Mais la mauvaise météo de ce début de saison nous a poussé a essayer de rattraper les heures de vol perdues.
On avait donc, selon nous, le choix entre La Roche, Beauraing ou Fumay.
On s'est dit passons par Beauraing, on verra bien si ça vole ou pas et vers 12h, ça ne volait pas, à l'atterro de la Chapelle, beaucoup, beaucoup d'entrées en Ouest. Une belle composante Ouest également dans la dérive des nuages.
La balise de Fumay nous indique un 12-20 au cap 315°.
On a pas mit longtemps a se décider pour aller faire un tour a Fumay.
Sur la route, on prends quelques petites gouttes, se disant aille aille.
Mais une fois au déco, on retrouve le sourire, c'est face, travers droit par moments, pas trop fort et surtout, le ciel est assez beau.
On aperçoit quelques cumulus qui lâchent un peu de pluie sur l'horizon, ils sont loin et c'est très localisé.
Un pilote décolle sous sa Gin Carrera sans demander son reste, ça tient sans problèmes dans la combe en N-O.
Ca ne semble pas trop turbulent, il monte gentiment.
Je le suis avec la King, accompagné d'un troisième pilote en Rook 2.
Les thermiques montent assez franchement mais sur 2 ou 300m, de petites bulles, on sent bien que c'est assez haché.
Derrière nous, il y a des rideaux de flotte, donc pas vraiment d'échappatoire pour le moment de ce coté.
Je me décide pour voler 45min, si je ne sort pas ou que ça reste bouché derrière, je vais me poser, pas envie de prendre des risques inutiles en ce début de saison.
Après 20min de vol, un cumulus passe au Nord de notre position (Fépin-Haybes) en lâchant quelques gouttes.
J'avance vers le centre de Fumay pour me positionner au vent de celui-ci et me dit maintenant, on arrête les conneries, je vais me poser.
J'entame une descente en spirale, le pilote en Carrera m'accompagne dans la manoeuvre alors que le pilote en Rook 2 fait les B.
En approche, à l'entrée de l'atterro, c'est un peu turbulent et je veille a rester dans les zones descendantes, je fais quelques S avant d'entamer ma finale, je suis a 20 ou 30 m/sol.
Et bing! C'est a ce moment que je suis parti en parachutale, j'ai très vite reconnu cette phase de vol, n'ayant quasi plus de vent relatif dans le visage.
Deux secondes plus tard je me fracassais au sol à -10m/s.
Je dois dire que c'est une sensation particulièrement désagréable, un sentiment d'impuissance face a une situation qui n'a qu'une seule issue, l'impact.
Avec du gaz, j'aurais tiré sur les avants ou poussé le barreau mais en 2 secondes, cette situation ne ma pas laissé le temps de la moindre réaction a part me dire ''et merde!!!!!!''
La parachutale, ça ne prévient pas du tout, la King est partie d'un coup, massivement, bien symétriquement.
Je ne mettais quasi aucun frein a ce moment, je me méfie des atterros en zone turbulente, je veille toujours a garder de la vitesse pour faire face a un éventuel gradient de vent et assurer une belle ressource.
Les deux autres pilotes ont posé après moi, la Carrera sans aucun souci particulier, la Rook 2 quand a elle a fait une monstre abatée et le pilote a posé dans la ressource, c'est passé de très prêt pour lui.
Voilà comment ça s'est passé. Je sais pertinemment bien qu'il faut éviter de voler en parapente sous la pluie et que le risque de parachutale existe.
Par contre, je pensais que c'était valable pour une aile détrempée ce que ma King n'était pas.
Vu mon état après le choc, je n'ai pas eu le loisir d'aller examiner mon aile.
Selon un des deux potes qui a replié mon aile, elle était mouillée.
Le troisième, qui a déplié la voile chez lui pour la sécher m'a dit qu'elle était quasi sèche.
Ce n'est pas une très bonne publicité pour Triple Seven bien sûr et j'ai du mal a évaluer le degré de causalité imputable a l'aile.
Je n'en ferais pas de publicité négative sur les forums ou autres.
Mais j'ai quand même un peu le sentiment d'avoir joué le pilote d'essai.
Les deux autres voiles, certes moins allongées, ont volé plus longtemps sous la pluie (très modérée, c'était loin d'être le déluge, je précise) sans tomber du ciel pour autant.
Je reste convaincu qu'une aile perf reste très sensible au calage et c'est justement une des raisons qui m'a fait choisir la King parce que c'est une trois lignes, normalement plus safe de ce point de vue qu'une deux lignes.
Evidemment le fait que d'autres pilotes de King, dans d'autres circonstances, ont également expérimenté des problèmes de calage, ne me rassure pas trop et me conforte dans l'idée que ce qui m'est arrivé n'est pas tout a fait ''normal''.
J'ai déjà dû poser rapidement, surpris par un nuage qui se laisse un peu aller, notamment a Laragne en 2010 avec mon Aspen 3 lors d'une manche du BPO et un peu plus récemment au Treh sous ma Trango XC2. Egalement accompagné d'autres pilotes, je n'en ai vu aucun tomber du ciel en parachutale pour autant.
En cross, lors d'une grosse journée, il y a toujours un risque, a un moment, de prendre un peu de flotte, ce fût le cas dimanche, j'ai pu lire plusieurs témoignages de pilotes qui on dû slalomer entre la grêle et la pluie.
Il est clair que c'est une pratique assez engagée mais ''normalement'' ça passe.
Nous étions aussi sous l'influence de ce nuage qui tirait assez fort, peut être que l'explication de cette parachutale (qui est somme toute une forme de décro) vient de la combinaison voile mouillée + cisaillement + voile perf.
N'hésiter pas a me contacter pour tout commentaire ou avis, j'apprécierai.