On a vu de nombreuses discussions sur l'inadéquation entre le niveau d'exigence réel des voiles proposées sur le marché et le niveau technique ou mental des pilotes. Récemment, on a discuté de cela sur les fils de la nouvelle Sky, de la Iota, et tout récemment de la réponse de la PMA au DHV.
Ce problème est patent notamment sur les créneau d'homologation B, depuis l'apparition des voiles B très performantes. La Mentor2 est pour moi celle qui a ouvert le bal dans ce domaine. Depuis lors, la plupart des constructeurs se sont engouffrés dans le créneau des B+. Même si le descriptif officiel de ces voiles prévient qu'elles s'adressent à des pilotes expérimentés, adeptes du cross et du vol de distance, il n'en reste pas moins qu'elles jouissent d'une homologation EN B qui devrait être garante d'une grande accessibilité.
Un rappel de la définition de la catégorie B s'impose :
EN B - Description des caractéristiques de vol :
Parapente avec bonne sécurité passive et
caractéristiques de vol tolérantes. Résistance
moyenne aux sorties du domaine de vol normal
En B - Description du niveau de pilotage requis :
Pour tous pilotes y compris en phase d'apprentissage.
Cette dernière phrase laisse songeuse, s'agissant par exemple d'une Carrera.
Prenons maintenant la définition du niveau de pilotage requis pour la catégorie C :
EN C - Description du niveau de pilotage requis :
Pour pilotes entraînés aux techniques de sortie du
domaine de vol, au pilotage actif, qui volent de manière
régulière, et comprennent toutes les implications d'un
parapente ayant une sécurité passive réduite.
Il me semble évident que le public ciblé pour toutes ces aile B+, dont les constructeurs les présentent eux-même comme des voiles de cross ou de performance, correspond beaucoup plus à ce dernier profil (C) qu'au profil décrit pour la catégorie B.
Je pense donc qu'en l'état actuel, les tests d'homologation EN - en particulier pour la catégorie B - ne permettent pas d'atteindre les objectifs de la norme.
Dès lors, que fait-on ?
Considère-t-on que quoi qu'on veuille et quoi qu'on fasse, une norme sera toujours en retard d'une guerre ? Et que partant, les pratiquants se doivent d'être adultes, de trier le bon grain de l'ivraie parmi les discours des constructeurs, des revendeurs, des copains, des potins des forums et autres ?
Ou alors qu'il est impératif que la norme soit constamment questionnée et révisée afin de coller autant que faire se peut aux objectifs qu'elle proclame ?
Pour ne rien vous cacher, je pense qu'il faut les deux.
Que chacun se prenne en charge et fasse des choix éclairés sans se laisser abuser par les discours commerciaux, la pression de l'environnement ou ses propres illusions.
Mais aussi que la norme agisse comme un garde-fou, afin d'éviter de proposer de modèles trop inadaptés pour le pilote du dimanche - lequel représente l'immense majorité des pratiquants (moi y compris).