Deux articles sur le secours en montagne. De quoi ouvrir un débat sur la légitimité de la gratuité de certains secours ?
Chamonix : Kilian Jornet secouru en baskets dans la face Nord de l'aiguille du Midi
Dans la soirée de samedi, le PGHM a dû faire partir une caravane terrestre pour récupérer deux “alpinistes”, un homme et une femme dans la face nord de l’aiguille du Midi, sur l’éperon Frendo. Appelés à l’aide en fin d’après-midi, les secouristes n’ont pu décoller avec l’hélicoptère de service cette semaine sur la DZ de Chamonix, du fait d’une météo annoncée mauvaise depuis près d’une semaine.
Mais ce que le Peloton de gendarmerie de haute-montagne de Chamonix ne dit pas (comme c’est la règle en gendarmerie), c’est l’identité de l’un des secourus : l’icône du trail et du ski-alpinisme, Kilian Jornet.
Comme la femme qui l'accompagnait (et comme à son habitude), il était très légèrement équipé. La seule question que se pose le monde de l’alpinisme, c’est : qu’est-ce que ce type faisait en collants et baskets dans une face nord ?
De plus en plus de trailers en basket dans le couloir du Goûter et sur l’itinéraire du mont Blanc
Et ce n’est pas faute d’avoir été averti par beaucoup, Jean-Louis Verdier (guide et adjoint en charge de la sécurité en montagne, à Chamonix) en tête, que « la montagne se pratique équipé de matériel adéquat et avec de quoi affronter le mauvais temps dans son sac. Je suis très en colère quand je vois qu’il continue à monter en basket en altitude malgré nos demandes », exprimait-il lors du record au mont Blanc.
Déjà des guides témoignent avec colère rencontrer de plus en plus de trailers en basket dans le couloir du Goûter et sur l’itinéraire du mont Blanc. Combien paieront très cher leur candide croyance qu’ils peuvent faire aussi bien que leur idole catalane…
Profit, avant Jornet
Certes, Jornet, déja vainqueur de la plupart des ultra-trails, a établi de nombreux records mais où est la sécurité dans tout ça ? Loin, très loin. Pour sa défense, Christophe Profit en son temps, avait fait la première solitaire du pilier Bonatti aux Drus, en chaussons d’escalade, pantalon de toile légère, débardeur et avec un sac “pour mettre son 4 heures”…
http://www.ledauphine.com/haute-savoie/2013/09/09/chamonix-kilian-jornet-secouru-en-pleine-nuit-et-en-basket-dans-la-face-nord-de-l-aiguille-du-midiMont-Blanc : ils appellent les secours et règlent une facture de 3 400 €
L’hélicoptère n’est pas un service de taxi. Deux alpinistes français et deux Espagnols l’ont appris à leurs dépens après avoir appelé le Service de secours alpin pour se faire récupérer dans la zone des Dames Anglaises (massif du Mont-Blanc), mercredi. Les quatre alpinistes devront payer environ 850€ chacun pour “une requête de secours n’ayant aucune grave motivation, vu qu’ils ne devaient faire face à aucune grave difficulté et que des risques de vie n’existaient pas”.
« Ils ont déclaré être fatigués », explique le responsable du Secours alpin valdôtain.
Les quatre étaient à une altitude de 3 500 m, à mi-chemin de leur objectif, puisqu’ils prévoyaient d’atteindre les Dames Anglaises (3 810 m), puis la Blanche de Peuterey (4 112 m) et enfin le mont Blanc. Ils étaient fatigués et n’arrivaient ni à descendre ni à remonter, sur un itinéraire demandant une excellente préparation physique, ce qui n’était visiblement pas le cas de ces quatre alpinistes. Après leur récupération, l’équipage de l’hélicoptère et le médecin urgentiste à bord ont considéré que “la requête de secours n’avait aucune motivation grave”.
Selon ce que prévoit la loi régionale -le secours est gratuit si la survie des alpinistes est compromise, mais payant pour une “évacuation de confort”-, les quatre hommes ont donc dû s’acquitter du prix du secours. Il est à noter que, si en France, le principe de gratuité prévaut pour tout secours, les Suisses font payer leurs interventions et les Italiens jugent donc de la légitimité de l’intervention.
* Le secours a eu lieu coté italien (sinon on ne comprend pas
)
http://www.ledauphine.com/haute-savoie/2013/09/05/ils-appellent-les-secours-et-reglent-une-facture-de-3-400