1992
Nova Phantom (la première du nom)
Parfaire la mise au point d'une aile ne s'improvise pas - d'autant plus quand on part d'une aile aussi aboutie que l'était cette aile à sa sortie - mais nécessite méthode et réflexion... et aussi de savoir revoir sa copie quand les postulats faits sur telle ou telle solution s'avère mal fondés
Au début des années 90, on n'avait pas encore lu Olivier CALDARA et il se racontait tout et n'importe quoi sur la mécanique du virage en parapente
Il n'en restait pas moins que -comme expliqué sur ce fil intitulé "La relation (INCIDENCE et RESSENTI PILOTE)"- on ressentait bien que les comportements que nous éprouvions sous nos ailes étaient déjà affaire de compromis (et de copieurs aussi... mais c'est une autre histoire).
Alors, quand on avait un peu de bagage et/ou de passion, on replongeait dans ses bouquins pour essayer de ne pas faire à son tour du n'importe quoi
Tout y passait car il n'y avait pas grand chose de spécifique au parapente : aérodynamique avion, conception des cerf-volant, cours sur les éoliennes, etc.
Le cas de la Phantom -1er chef d'oeuvre d'Hannes Papesh, était symptomatique de deux phénomènes qui marquèrent ces années là :
- les premières applications de la conception CAO -que le "Geek" qu'est Hannes était un des premiers à maîtriser- au parapente qui permettait de produire plus rapidement un nombre conséquent de patrons de découpe et donc de multiplier les prototypes
- le nombre limité de tailles disponibles en série (2 tailles non homothétiques seulement de disponible en série)
Avec les faibles charges alaires qui étaient alors coutumières, tout ne pouvait être optimum sur d'aussi larges plages de poids total volant que celles que s'imposaient les marques. Il s'agissait en effet de contenir les coûts de développement et d'industrialisation (en réduisant le nombre de taille pour un modèle donné)
D'où quelques frustrations à ne pas pouvoir centrer les boulets de canon du Mourtis, butter contre les vagues de Castejon ou partir en parachutal dans les plus forts thermiques
Là où Alex Louw et Andrew Smith avaient amputé leurs Phantom de leurs stabilos-sur les conseils d'Hannes- je travaillais à donner à mes commandes plus d'efficacité en roulis en étendant les volets en plume tout en abaissant leur l'incidence pour retarder leur décrochage
Ceux qui m'ont suivi jusque là ont déjà compris là où je veux en venir
24 ans plus tard, les mêmes méthodes donnent les mêmes résultats sur... la i4
Après cela, vous conviendrez avec moi que Nova, NOVAtrice s'il en est, représente un fort héritage technologique pour le parapente mais aussi des choix somme toute très conservatifs en matière de stabilité et de relation aile-pilote
Et de se rappeler que Nova s'est un jour retirée du "Big Game" de la Coupe du Monde à une époque où nombre de très bons pilotes tombaient du ciel sous des proto conçus dans la fièvre de l'époque et -pour le moins- pas aboutis