J'ai eu la chance d'essayer la Rook2 cette semaine, ayant testé la Mentor 4 la semaine d'avant j'ai pu comparer un peu les 2. J’étais sous la ML PTV de 112 et cocon Kuik2.
Au déballage de la voile, une belle qualité d'assemblage et de finition, similaires à la Mentor4 de Nova, donc dans le top de ce qu’il se fait...
Le bord d’attaque est constitué d’un superbe Shark Nose bien marqué qui impressionne, les joncs restent courts, par contre il y a quelques joncs (pas partout) aussi en extrados partant du bord de fuite, que je n’avais pas remarqué au début, un peu long mais très souples qui ne semblent donc pas gêner pour le pliage.
Juste petit bémol pour moi, j'ai trouvé la qualité des poignets un peu en deçà par rapport au reste, elles pourraient être plus cossues, mais bon rien non plus de rédhibitoire j’ai fait des vols de plus de 3h avec sans gêne, et c’est un élément facile à changer pour les plus exigeant ! Cependant elles disposent bien sûr d’émerillons, chose qu’on ne voit pourtant pas sur toutes les voiles, alors que pour moi c’est indispensable tant c’est pratique.
Depuis que j'ai goûté à l'anneau céramique pour le passage du frein je suis devenu fan ! Ici on a toujours la poulie, mais elle semble bien foutue avec un moyeu en nylon (il me semble de mémoire) et ça coulisse bien et devrait ne pas avoir à tendance à Queener (joke !
), en tous cas ça plutôt confiant.
Elévateurs fins, comme ceux de la Mentor, de même, suspentes gainées en partie basse et dégainées en partie haute comme on le voit désormais souvent.
C'est ce qui avait retardé mon choix de ma B actuelle (Ion3) équipé ainsi après le passage de l'Alpha5, la peur des clefs à tout va, en fait j'ai jamais eu de clefs après un an d'utilisation même avec démêlage sommaire. La Rook première du genre était elle en tout dégainé, et avait surement refroidi certains sur ce point. Par contre la suspente de stabilo (celle pour décravater) est elle toute dégainée sauf un petit bout en bas, j’ai été un peu surpris de ce choix ? Je l’aurais bien vu gainée comme les autres justement ?
Partie gonflage, elle monte peut-être un peu moins facilement que la mentor ou la Ion (référence en la matière), par contre en face voile elle a tendance à moins « arracher » avec un effet spi moins marqué, plus a l'aise donc dans le vent plus fort.
Par contre autant la Ion3 est top au démêlage, avec son suspentage 3 lignes identique à celui de la metor3, jamais eu une seule clef comme je le disais, celui de la mentor4 est bcp plus chiant… ca accroche facilement. Là, avec la rook2 je m’attendais à la même chose surtout avec les C qui se dédoublent en haut… et en fait non, ça se démêle très bien. J’ai poussé le vice à la faire monter sans grande préparation voir même cravatée, ça se rouvre très facilement. Je crains moins la cravate en vol avec elle qu’avec la Mentor pourtant moins allongée. Je n’ai pas fait de dos voile par contre, du coup je ne sais pas comment elle se débrouille sur cette phase sans vent.
L’aile est certes plus lourde sur la balance, mais ça ne se fait pas trop sentir finalement.
Au-dessus de la tête en attente, ça reste moins facile... petits mouvement de lacet et clairement plus de roulis. Ce que je faisais en mettant juste du poids sur la sellette pour la ramener au-dessus avec la Ion là il faut plus se déplacer dessous. Mais en anticipant bien, on prend vite le coup.
Coté déco, la prise en charge est bonne et assez rapide.
En vol, les commandes sont très précises, pas de zone floue, un peu comme la mentor4. Les commandes restent ferme peut être un peu moins que la mentor, mais on a l’efficacité sur peu de débattement, je préfère largement ca a des commandes légères mais floues.
Par contre à la mise en virage il y a une petite amorce en lacet avant de tourner en roulis, c’est léger et inscrit l’aile en virage, pas forcement gênant. Par contre du coup même si elle se débrouille très bien dans les inversions de virage j’ai trouvé la Mentor 4 meilleur de ce point de vue.
Mais une fois inscrit dans l’ascendance c’est super précis et très instinctif. Ca « parle » un peu plus que la mentor4, notamment en roulis qu’il faudra piloter dans une ascendance un peu turbulente, mais les appuis sellette sont très bien retranscrits en pilotage du coup. Un peu moins d’amortissement en lacet aussi, par contre bcp plus amortie en tangage.
Par contre comparé à la mentor4 c’est clairement plus solide
, surtout des bouts d’ailes ! Sur la mentor4 on sent que les stabs sont à peine tendus et ca flap du coup tres souvent, même si une fois accéléré pas de pb par contre. Je trouve que la Rook visse mieux que la Mentor et qu’il y a besoin de très peu de commande extérieur pour la maintenir en fin de compte à l’inverse de la mentor qui se rapproche de la Ion de ce point de vue.
Elle reste donc très solide même dans la tabasse (on a eu des conditions un peu bizarre récemment où il y avait dans la même journée du thermique doux et mou et aussi bien teigneux comme au printemps, bizarre, mais pas plus mal du coup pour les essais !)
Les informations sont aussi bien retransmises dans les commandes et je l’ai trouvé plus « prédictible » que la mentor4.
Dans le tout petit je l’ai trouvée redoutable, sa capacité à visser avec un faible taux de chute la place devant la Mentor. J’ai pu aussi un peu jouer dans du petit soaring, on voit clairement une capacité a restituer la vitesse accumulée en hauteur dans les virages en appuis dynamique. Chose qui change par rapport à ma Ion par ex ou c’est bcp moins marqué que dans cette catégorie d’aile qui se sortira moins bien d’un petit thermique irrégulier où il faut relancer et savoir exploiter les parties ascendantes et qui fera toute la différence entre la sortie ou le tas.
Dans les transitions, les petits mouvements n’existent plus... elle est bien stable, pas de roulis parasite comme sur certaines voiles (ca je n’aime pas…
) ni de mouvements de lacets, c’est là encore plus amortie que la mentor en tangage, ça file sur un rail, et ça se pilote très bien aux C pour les petites corrections éventuelles.
La finesse est bien présente doit se tenir avec la Mentor4. Sauf quand ça porte je fais toujours mes transitions accélérées. Je sais plus où j’avais lu que l’accéléro était dur, mais je n’ai pas trouvé.
Il y a une petite boule qui marque la fin de la première démultiplication, très facile donc, effectivement ce n’est pas marqué dans le manuel, mais je me demande si dans cette partie la finesse n’est pas meilleurs encore que bras haut ?! La 2eme partie, non démultipliée donc, est certes un peu plus dur, mais rien de plus physique de ce que j’ai déjà pu essayer. L’accélérateur est donc facile d’utilisation, la finesse reste très bonne sur toute la plage et même excellente en tout début. La voile reste super solide et tendue, bref à utiliser sans modération des qu’on le peut, on a tout à y gagner avec du vent de face ou de la dégueulante et c’est là qu’on voit la différence par rapport aux autres voiles.
En finesse, en transition, j’ai pu voir que c’était un peu meilleur qu’une Aspen4. La plus grande transition aile dans aile je l’ai faite avec une Mantra4. Au début je l’ai rattrapée ensuite il a accéléré pour être a la même vitesse, ben on avait vraiment le même plané. Certes, c’était une petite taille, je sais ça joue, mais quand même j’ai été étonné, et le moniteur qui était dessous aussi quand je l’ai recroisé a l’atterro !
La voile est annoncée à un chouille plus de 10 de finesse max, je pense que c’est le cas en effet.
Coté vitesse je pense être un peu moins vite que la mentor4 bras haut, mais j’étais un peu au-dessus du PTV max alors que là un peu en dessous avec la Rook2. Mais ça reste rapide ! Vers les 40 bras haut, je n’ai pas pu accélérer tout à fait a font poulie contre poulie car il me manquait un peu de débattement, la course étant longue et je n’avais rerégler ma sellette, mais j’étais déjà à 50km/h.
Je ne suis pas un acrobate, mais j’ai pu faire quelques wings, c’est assez facile et instinctif, très plaisant comme sur la Mentor, avec plus de solidité de l’aile encore du coup
Tangage, il faut vraiment plus de commande et d’engagement que sur la Mentor4. On voit que c’est bcp plus amortie sur cet axe, mais ça reste suffisamment libre pour la conduite du vol en thermique et en virage dynamique. C’est même plutôt bien de mon point de vue.
Les 360 ca part vite mais la sortie est super précise et donc facile à dissiper.
Les oreilles, alors là gros plus par rapport à la mentor4
Ha… ce que j’avais pas du tout aimé sur la Mentor4 ! Ça se ferme très bien, ça reste stable et surtout ça se réouvre tranquillement sans claquer, sans accrocher et sans pomper ! Rien à voir donc ! A tel point que je me demande si ce n’est pas en effet galère de gérer une bonne cravate pour rouvrir sur la mentor4 ?
Atterrissage, la voile va plus vite et plane certes bcp plus mais la maniabilité fait qu’on peut poser où on le souhaite sans pb! J’ai pu reposer à gensac pour les connaisseurs au deco entre les voiles étalées, ou à douelle en haut Dimanche avec le vent sans aucuns soucis. Même sans vent avec un peu de gradient la voile garde de l’énergie et flare bien.
Bref vraiment content de l’essai de cette voile, j’ai pu l’avoir quelques jours (merci encore
!) ce qui m’a permis de faire 3 beaux vols avec et un peu de soaring pour bien l'essayer.
Pour qui ? Même si je pense qu’au final elle est plus « accessible » que la Mentor4, notamment par le fait qu’elle a moins tendance à shooter, je serais par contre un peu plus réservé (mais peut être plus guidé par mon tempérament prudent) à l a mettre dans les mains de quelqu’un qui a 2 années sur une A comme le suggérait Vincent, du moins dans la plupart des cas. Effectivement j’avais un peu peur des 5.6 d’allongement (0.5 de plus que ma Ion3 du coup), mais c’est vrai qu’au final ils se font peu sentir. Par contre ça reste une voile qui reste vivante qui peut bouger aussi dans le thermique turbulent et aussi communiquer, on est plus proche du haut de B que du bas de B c’est sûr. Il faut vraiment être à l’aise dans toutes conditions avec son aile, aimer voler accélérer pour profiter pleinement du potentiel de la voile.
Et surtout, quand on voit les performances de la Pawn par exemple dans la même marque, on se rend compte qu’on peut déjà faire énormément de chose avec y compris de très beaux cross avant d’être limité par la voile, et effectivement dès qu’on commence alors à avoir exploité ces facettes, on doit être à l’aise sans pb pour passer sous une voile comme la Rook2. De même quand on voit commet c’est ludique, maniable et performant, on comprend aussi que certains volant un peu moins ou voulant plus voler plaisir redescendent de C vers ce genre de voile sans complexe.
Norbert